Grotte du Pech Merle
L'un des joyaux de l'art pariétal

Situation
La grotte est située dans la commune de Cabrerets (46) sur une colline surplombant le village et les vallées de la Sagne et du Célé. La grotte fait partie d'un vaste réseau karstique fossile, dont les ouvertures ont été comblées à la fin de la dernière période glaciaire, ce qui a permis la conservation des peintures préhistoriques.
A droite : photo B. Defois (c) Centre de Préhistoire du Pech Merle.

Historique La grotte préhistorique a été découverte en 1922 par 3 adolescents David et H Dutertre et Marthe David (soeur d’André) sensibilisés à la Préhistoire par l'abbé Lemozi, curé du village. Un puits d'accès artificiel permet l'accès au public depuis 1926. En 1949, André David découvre de nouvelles peintures dans la galerie du Combel. La grotte a été étudiée par : - Amédée Lemozi qui a publié La grotte temple du Pech Merle en 1929. - Michel Lorblanchet qui a publié en 2010 Art pariétal, grottes ornées du Quercy L'abbé Breuil a qualifié Pech Merle de Chapelle Sixtine des causses du Lot. A droite : tracés des peintures de Pech Merle de l'abbé Lemozi : (1) Bovidé, (2) et (3) Bisons, (4) Mammouth.

Pourquoi Pech Merle ?
Le mot « Pech » en langue occitane désigne une colline ou une éminence ; sur d'autres aires géographiques d'extension de la langue occitane on peut aussi rencontrer le mot « Puy » (ex : le Puy de Dôme). Quand au mot « Merle » il pourrait signifier « grand », le mot « merle » étant une dérivation du mot « majeur ». Traduction proposée : « la grande colline ».




Description
Pech Merle est un site majeur de l'art paléolithique européen ouvert au public.
Dans la vaste caverne qui s'étend sur deux kilomètres, trois cents mètres de galeries sont ornées de peintures et de gravures. Michel Lorblanchet y a recensé 700 motifs graphiques se répartissant en 70 figurations animales dont 26 mammouths, 13 bisons, 7 aurochs, 9 chevaux, 4 cervidés (dont un Mégacéros), 2 bouquetins, 2 poissons, 1 félin, 1 ours, 5 animaux composites, 28 figurations humaines et empreintes de mains (un exemple de main négative à droite) et 550 ponctuations.

Quelques points majeurs de l'art du Pech Merle

	La Frise noire (à gauche), occupe une alcôve de sept mètres de long et de deux mètres de hauteur, composition spiralée autour d'un grand cheval entouré d'une auréole de bisons, de mammouths et d'aurochs. L'œuvre aurait été réalisée par le même artiste.
Le panneau des Chevaux ponctués. Chaque élément est à sa juste place. Une magistrale utilisation des formes et reliefs de la paroi rocheuse, la symétrie décalée des chevaux, l'alternance des mains négatives, l'organisation des ponctuations, et la théâtralisation de l'espace font du panneau un chef-d'œuvre. Une datation directe au carbone 14 a été effectuée, le résultat est d'environ -29 000 ans BP (Gravettien). A lire : une étude de L'ADN de chevaux préhistoriques indique que ceux-ci pouvaient être ponctués naturellement.
Le Plafond des hiéroglyphes, couvert de tracés digitaux montre trois figures de femmes aux seins hypertrophiés associés à trois mammouths, ainsi que 3 disques échancrés. Quelques mètres en contrebas, un gros bloc – le panneau des Femmes-bisons (photo ci-dessus) – porte une réduction schématique des figures du grand plafond.	Le réduit de l'homme blessé. Trois signes aviformes – en forme d'oiseau aux ailes étendues- dessinés au trait rouge et associés à une figure d'homme blessé. Un « homme blessé » au trait similaire se retrouve en noir à la grotte de Cougnac.
Les artistes de Pech Merle ont laissé des traces de leur passage... Une preuve de la présence humaine il y a des milliers d'années... Ci-dessus, une empreinte de pas humain, sans doute laissée par un adolescent dans un petit bassin naturel. A droite une main négative rouge et des ponctuations.

La cavité offre au visiteur un cadre naturel exceptionnel et unique. Elle donne à voir de nombreux vestiges de l'occupation animale (griffades et bauges d'ours, ossements, excréments fossiles…) et présente également une grande richesse géologique par la variété de ses concrétions (colonnes, draperies, disques de calcite, perles des cavernes…).

Bonne visite !

Hominides.com remercie Bertrand DEFOIS (responsable scientifique et culturel au Centre de Préhistoire du Pech Merle) pour les documents ayant permis la réalisation de cette page. Pour toutes les images de l'intérieur de la grotte : photo P. Cabrol (c) Centre de Préhistoire du Pech Merle. Dernière visite Hominides.com en 2017.
	Maison et grotte du Piage	Grotte de Cougnac

La grotte du Pech Merle en bref