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Poisson abri
L’abri du Poisson, une exceptionnelle représentation naturaliste de poisson : probablement la plus ancienne gravure de saumon de la préhistoire.
Gorges d’Enfer – Les Eyzies-de-Tayac
Périgord
Attention en 2024 quelques dates sont ouvertes pour des conférences sur site !!!
Dates de réservation Abri du Poisson et visite en bas de page
C’est sur la commune des Eyzies-de-Tayac que l’on trouve, à quelques kilomètres de la ville, le vallon de Gorges-d’Enfer. C’est une véritable entaille dans la roche calcaire, propice à la formation de grottes et d’abris sous roche. On dénombre sept sites préhistoriques sur trois-cent mètres carrés ! Parmis eux figurent l’Abri du poisson et l’Abri Lartet. Ce dernier, découvert en 1863 par Edouard Lartet et Henry Christy, est maintenant vidé de son contenu mais reste accessible.
Une découverte mouvementée
Si l’abri du Poisson a été découvert en 1892 par Paul Girod, ce n’est que vingt ans plus tard, en 1912, que la fameuse sculpture du saumon a été identifiée par Jean Marsan…
La découverte était à ce point extraordinaire que le Musée de Berlin décida de se porter acquéreur. C’était à l’époque chose courante et toutes les trouvailles faites sur les sites archéologiques risquaient d’être revendues rapidement à des amateurs ou des musées.
On a longtemps attribué cette manipulation à Otto Hauser
(antiquaire Suisse et revendeur d’objets de fouilles à Laugerie-Haute) mais les articles publiés par Brigitte et Gilles Delluc ainsi que le récent ouvrage de Randall White (L’affaire de l’Abri du Poisson) montre que Hauser n’était pour rien dans cette affaire.
Le découpage prévu Denis Peyrony alerte les autorités pour faire échouer le projet. Le ministère des Beaux-Arts fait apposer les scellées le 11 décembre de la même année. Le poisson est finalement resté en place mais porte encore les stygmates de sa tentative d’enlèvement.
Classé Monument Historique le 29/03/1913
Voir aussi L’affaire de l’abri du poisson aux Eyzies : Otto Hauser non coupable, par Brigitte et Gilles Delluc.
Le poisson
Unique gravure restante au plafond de l’abri, le saumon représenté est exceptionnel par la rareté des représentations pariétales de poissons dans le monde (environ une dizaine). La datation de – 25 000 ans lui octroie également le titre du plus vieux poisson sculpté dans la roche. Cette datation a été réalisée par Denis Peyrony à partir des éléments tombés du plafond et découverts dans la stratigraphie.
Un réalisme presque naturaliste…
La taille de la sculpture de 1,05 mètre est supposée grandeur nature.
Les nombreux détails représentés permettent de reconnaître des caractéristiques de l’espèce et la période à laquelle le poisson a été pêché (dans la Vézère toute proche)…
– la mâchoire inférieure est recourbée en crochet ce qui est caractéristique du saumon mâle après le frai (fécondation des oeufs). Le saumon est alors appelé bécard, ravalé ou charogard.
– sept barres au-dessus du poisson représentent la nageoire dorsale. Toutefois cette partie est nettement séparée du reste du poisson, sans qu’il existe une explication.
La main
Ce n’est qu’en 1975 qu’une « main négative » a été découverte (C. Archambeau et A. Roussot) peinte sur le plafond de l’abri, . De nombreuses traces de peintures noires et rouges dans les infractuosités de la roche laissent penser que le plafond de l’abri était entièrement peint. Ceci est malheureusement invérifiable car en 1917 l’abri a été lessivé et brossé pour éliminer les lichens qui envahissaient les lieux.
A noter, le constraste a été accentué sur l’image pour faire apparaître la main plus clairement (voir aussi l’article sur les mains positives et négatives dans la préhistoire).
Les fragments de voute
La grotte de Font-de-Gaume a également livré des ossements d’animaux ainsi que des objets et Plus d’une centaine de fragments du plafond a également été retrouvée dans les couches qui formaient le sol de l’abri. Se référant à la stratigraphie des lieux, Denis Peyrony a daté ces fragments d’une époque antérieure au Périgordien. Comportant des traces de couleur rouge et noire, les éléments graphiques sont difficilement identifiables mais peuvent faire penser à des silhouettes animales.
C.R.
Sources
Sépulture Cap Blanc
Visite de l’abri du Poisson…
Type | Techniques employées | Périodes | Occupation | Restes Humains |
Abri sous roche | Gravure et peinture | – 25 000 ans | Aurignacien et Perigordien | non |
Dimensions | Nombre de représentations | Outils / Artefacts | ||
Cavité semi-circulaire large de 8 m et profonde de 7 m. Hauteur de plafond : 2,5 m. | Deux encore visibles | non | ||
Localisation | Accessibilité | Date découverte | Particularités | |
Gorges d’Enfer Eyzies-de-Tayac – Périgord | Pour amateurs et débutants | 1892 | On voit encore les traces de la tentative de découpe de la roche |
Visite du Poissson
En juillet 2024 quelques dates pour suivre une conférences sur place :
Le 26 juin 15h30
Les 2, 4, 9, 11, 16, 18, 23 et 25 juillet 15h et 16h15
Réservations obligatoire en ligne
Vous devez vous présentez 1/2 heure avant la conférence à la billetterie de Font-de-Gaume
Véhicule indispensable
La visite-conférence dure environ 1 heure pour 4 à 5 personnes (déplacement inclus) .
La visite ne convient pas aux enfants de moins de 7 ans
>>>>>>>>> Lien pour réserver <<<<<<<<<
Tarifs 2024
Adulte : 9 €
Moins de 18 ans : 4 €
A lire !
Les abris du Poisson et du Cap Blanc JJ Cleyet-Merle | L’affaire de l’abri du Poisson Randall White |
Berceau de la première humanité, la vallée de la Vézère recèle une exceptionnelle concentration de sites préhistoriques, dont plusieurs sont gérés par le Centre des monuments nationaux. C’est le cas de la grotte ornée de Font-de-Gaume riche de plus de 200 gravures et peintures magdaléniennes, inscrite au patrimoine de l’UNESCO depuis 1979 et toujours accessible au public. En savoir plus sur Les abris du Poisson et du Cap Blanc | Dans le vallon de Gorge d’Enfer aux Eyzies, la voûte d’un abri-sous-roche porte l’image d’un saumon, sculpté par l’un de nos ancêtres préhistoriques. Cette sculpture, qualifiée de bas-relief, est entourée des coups de ciseaux violents laissés en 1912 lors d’une tentative d’enlèvement pour la vendre à un musée allemand. Ce poisson est devenu un symbole de la lutte des préhistoriens et des autorités françaises du début du XXe siècle contre l’exportation à l’étranger du patrimoine préhistorique. Ce livre raconte, étape après étape, l’histoire surprenante de cette affaire, dont les procédures administratives et légales ont duré presque trois ans. Sur le chemin de la vérité, le lecteur rencontre des faits inédits étonnants. Chaque fait et chaque affirmation sont fondés sur des documents précis : l’auteur a eu accès aux archives publiques et privées, en France, en Allemagne et aux Etats-Unis. En savoir plus sur L’affaire de l’abri du poisson |