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Chauvet grotte
10 000 ans de Préhistoire, de l’Aurignacien au Gravettien.
Découverte en 1994 par trois spéléologues passionnés (Jean-Marie Chauvet, Eliette Brunel-Deschamps et Christian Hillaire) la grotte Chauvet n’a jamais été ouverte au public. L’expérience de la détérioration de la grotte de Lascaux y est sans aucun doute pour quelque chose…
Depuis 2015 vous pouvez maintenant visiter la reproduction grandeur nature de la grotte Chauvet : la fameuse Caverne. .
Les chef d’oeuvres de l’art pariétal qu’elle renferme sont les plus anciens recensés en France. Les premières occupations de la cavité sont datés de – 37 000 ans soit 15 000 ans plus anciens que celles de Lascaux.
Description
La grotte fait 500 mètres de long avec une largeur qui peut atteindre 50 mètres par endroit.
L’architecture interne de la grotte a été créée par les écoulements d’eaux. Ceux-ci, chargés de dépôts, ont progressivement modelé des formes et apporté des couleurs (rougeâtres) qui donnent à la grotte un aspect étrange. La plupart des visiteurs ont l’impression de se retrouver à l’intérieur du corps humain !
Le plafond de l’entrée s’est écroulé il y a 20 000 ans, obstruant complètement la grotte. Cet accident a dû contribuer à la préservation des oeuvres.
Occupation et environnement de la grotte Chauvet
La dernière fois que la grotte était occupée c’était lors de la dernière période glaciaire, avec des températures inférieures de 4 degrés par rapport à aujourd’hui. A cette époque la faune était constituée de mammouths, mégacéros, lions des cavernes, aurochs, ours, élans, bouquetins, bisons, rhinocéros, et chevaux sauvages…
De nombreuses traces du passage dans les lieux par Cro-Magnon, hormis les peintures, ont subsisté : empreintes de pieds humains (d’adolescents), silex débités, traces de foyers, meules et charbons de bois ont été trouvés sur le sol. La richesse de la région en silex a dû être l’un des principaux centres d’intérêts pour Cro-Magnon.
Si l’on est sûr que les premiers hommes n’ont pas, à proprement parlé, habité la grotte Chauvet, il est une espèce qui a laissé de nombreuses traces de son passage : les ursidés. Pour être plus précis c’est l’ours des cavernes qui, dressé sur ses 3,5 mètres de hauteur, griffait les parois. Plus de 3800 ossements d’ours ont été retrouvés ! Si Ursus spelaeus, qui a disparu il y a 12 000 ans, devait squatter la grotte en hiver, les Cro-Magnons devaient profiter de l’été pour s’approprier les lieux !
On a par ailleurs retrouvé un crâne d’ours posé sur un rebord rocheux. On peut supposer que c’est un homme qui a réalisé cet hommage posthume.
A droite Crâne d’ours – Grotte Chauvet – Salle du crâne – Cliché J.-M. Geneste.
Deux périodes d’occupation identifiées
La datation des peintures et des charbons retrouvés dans la grotte révèlent un âge de plus de 30 000 ans avant notre ère, ce qui en fait les plus anciennes peintures paléolithiques du monde dévoilées à ce jour. Toutefois, les différents prélèvements effectués dans la grotte, datés par la méthode du Carbone 14, indiquent deux périodes d’occupation et donc d’ornementation. C’est plus précisément la datation au Carbone 14 SMA, sur plus de cinquante échantillons de charbon de bois ayant servi au tracé des oeuvres, qui a permis de déterminer deux périodes d’occupation.
En 2012, une étude des éboulements qui ont obstrué la cavité permet également d’authentifier la datation des peintures de la grotte Chauvet.
– la période de – 32 000 à – 29 000, pendant l’Aurignacien, est identifiée par les représentations de rhinocéros affrontés et l’auroch galopant, le cerf mégacéros et le grand bison. Les restes de charbons trouvés au sol sont également datés de cette même période.
– la période de – 27 000 à – 24 500 ans, pendant le Gravettien, est représentée par les quatre mouchages de torches dont celui de la Salle Hillaire qui est tracé sur un voile de calcite, lui-même superposé à une des peintures du panneau des chevaux. Le mouchage est une trace laissée par une torche frottée sur une paroi pour enlever la partie carbonisée qui empêchait la flamme de brûler.
Un véritable bestiaire…
On a retrouvé sur les parois de la grotte plus de 500 représentations différentes… Les animaux sont le plus souvent représentés en mouvement avec, parfois, une impression de perspective.
Représentant toute la faune qui les entourait, les hominidés ont le plus souvent choisi comme thème des prédateurs comme les ours, les lions…
Par nombre de représentations on peut classer les différents animaux de la grotte :
les mammouths, rhinocéros, félins, chevaux, bisons, bouquetins, rennes, ours, aurochs, mégacéros…
Certaines espèces ont très rarement été représentées dans d’autres grottes. On peut citer le rhinocéros, le lion, la panthère et le hibou (qui sont même exclusifs à Chauvet).
Une telle maûtrise dans l’art indique que les hommes préhistoriques ont acquis des techniques artistiques beaucoup plus tôt qu’on ne le pensait.
En 2016 une étude publiée dans la revue Plos One montre qu’une éruption volcanique est probablement représentée sur les parois de la grotte.
Techniques utilisées
Des techniques différentes et nombreuses ont été utilisées à Chauvet par ces artistes de la Préhistoire :
– le tracé avec de la peinture ou un « crayon » de couleurs (ocre, carbone…)
– préparation par raclage de la paroi pour faire ressortir l’animal représenté avec un trait noir sur fond blanc (voir l’image du rhinocéros).
– l’estompe des couleurs appliquées qui donne du relief à la représentation (voir les images de rhinocéros).
– gravure de la roche qui fait apparaitre la couleur blanche sous-jascente (voir le cheval ci-dessous).
– principe de l‘imprimerie, où l’homme dépose tout d’abord de la peinture sur la main avant de l’appliquer sur la paroi afin de réaliser des motifs (voir les tampons de points ci-contre).
– la projection de couleur qui a permis de réaliser la fameuse main négative de Chauvet
Ces techniques sont d’autant plus étonnantes qu’elles sont plus anciennes de 15 000 ans que celles de la grotte de Lascaux, qui était déjà considérée comme un aboutissement de l’art pariétal.
2005 Ichnologie générale de la grotte Chauvet
2011 : Un film sur la grotte Chauvet : La grotte des rêves perdus
2012 : Apports de la géomorphologie dans l’aménagement et la construction sociale de sites préhistoriques. Exemples de la grotte Chauvet-Pont-d’Arc (France) et de Nawarla Gabarnmang (Australie)
2012 : La grotte Chauvet est candidate pour la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco.
2015 : Ouverture de la Caverne Pont-d’Arc – reproduction de la grotte Chauvet
Voir aussi
- La chronologie de l’art préhistorique
- Les représentations de l’art préhistorique
- La biographie de Jean Clottes
La Grotte Chauvet
Type | Technique | Période | Occupation | Restes humains |
Grotte ornée | Nombreuses : peinture, gravure, détourage, soufflage, tamponnage | Paléolithique supérieur | Multiples - 32 000 à - 29 000- 27 000 à - 24 500 | Pas d'ossements humains mais de nombreuses traces du passage de l'homme. |
Dimensions | Nombre de représentations | Outils | ||
500 mètres de longueur | plus de 400 | silex débités | ||
Localisation | Accessibilité | Découverte | Particularités | |
Vallon-Pont-d'Arc, Ardèche | Grotte fermée | En 1994, par Jean-Marie Chauvet | Nombreuses techniques utilisées |