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Roque Saint-Christophe
La Roque Saint-Christophe
Fort et cité troglodytiques
Peyzac-le-Moustier – Périgord – Dordogne
Une visite pour toute la famille
Nous nous situons sur la route qui mène des Eyzies-de-Tayac à Montignac (Lascaux). A quelques centaines de mètres du gisement mondialement connu du Moustier, la falaise blanche de la Roque Saint-Christophe domine massivement la vallée sur plus de 900 mètres de longueur. A ses pieds coule toujours la Vézère qui, depuis les temps paléolithiques, donnait une raison de plus aux hommes préhistoriques de s’installer sur le site. Sur 80 mètres de hauteur l’eau, le gel et le dégel ont creusé naturellement de longues terrasses aériennes et près d’une centaine d’abris sous roche. A partir de l’époque historique l’homme a modifié, creusé, taillé la pierre pour aménager dans la roche calcaire de véritables villages troglodytiques… On estime qu’au Moyen-Age le grand abri a pu héberger plus de 1 500 personnes.
Les fouilles préhistoriques de la Roque Saint-Christophe
Avant 1907, des fouilles menées par des amateurs « sauvages » avaient seulement permis de mettre à jour quelques tessons de poteries… Une grande brèche ouverte en 1907 dans la partie basse et gauche du plus grand abri au niveau du sol a permis d’identifier un niveau paléolithique. L’intérêt pour le site était donc certain et la recherche de nouvelles découvertes attira en 1910 le fouilleur Otto Hauser. Ce dernier ne put s’atteler à la tâche car le Touring-Club de France loua le gisement à sa place (à cette époque, un « antiquaire suisse-allemand » n’était pas forcément apprécié en France !).
C’est donc finalement le préhistorien Denis Peyrony qui lança une campagne de fouilles en 1912 et 1913. Le grand abri, situé au milieu de la falaise, mesure 70 mètres de long pour 15 mètres de profondeur.
Les fouilles firent apparaître les différentes strates d’occupation du site, médiévales, gallo-romaines, âge du bronze et du fer, néolithique et finalement paléolithique …
Denis Peyrony mit à jour de nombreux artéfacts lithiques et osseux, démontrant ainsi l’occupation paléolithique de l’abri au pied de la Roque Saint-Christophe. Il est logique de penser que les abris aériens ont été occupés, mais les habitations successives des lieux ont dû avoir raison des éventuels restes archéologiques.
L’industrie lithique retrouvée est constituée de plusieurs outils comme des lames, des burins, des grattoirs et des pics. Denis Peyrony les associa au Périgordien IV et trouva des ressemblances avec l’industrie du gisement de la Gravette. Il faut noter que c’est lors de fouilles ultérieures (P. Fitte, 1960) que des pointes de flèches du gravettien furent identifiées à la Roque Saint-Christophe.
L’industrie osseuse n’est pas en reste et quelques belles pièces ont été retrouvées : morceaux de sagaie, de lance, lames, bâton percé, hameçon, poinçon. C’est une fois de plus le renne qui domine la faune, mais d’autres restes d’animaux sont présents comme l’ours, le loup, le renard…
Coté production plus artistique, une seule pièce présente une gravure, ou plutôt un début de gravure, car elle est presque illisible…
Les découvertes du Néolithique ont été faites dans une couche de couleur gris-brun mélangeant cendres, charbon de bois, objets en os et silex, tessons de poteries, ossements d’animaux… Denis Peyrony a également dégagé des trous de piquets et une cachette de glands torréfiés.
L’industrie lithique est composée de haches polies (ou non), de pointes de flèches, de grattoirs, de perçoirs mais également d’un morceau de polissoir.
Des poinçons et des pics en bois de cerfs constituent principalement l’industrie osseuse.
Les premières céramiques sont de qualités inégales : l’argile locale n’était pas d’une grande finesse. Les poteries les mieux conservées ont été réalisées avec de l’argile en provenance de carrières plus éloignées. La grande majorité des poteries sont de petite taille (12 centimètres de diamètre d’ouverture). Quelques décorations sous formes d’empreintes de doigts sont visibles sur certains éléments).
Il y a 50 000 ans au Paléolithique
La Roque Saint-Christophe offrait un cadre idéal pour les hommes préhistoriques :
– les larges cavités naturelles dans le calcaire offraient des abris contre les intempéries,
– situés en hauteur, les cavités procuraient une certaine sécurité
– un panoramique sur la vallée permettait de voir arriver de loin des animaux ou des hommes,
– la proximité de la rivière donnait un accès rapide à l’eau et à la nourriture (pêche)…
Les fouilles du préhistorien Denis Peyrony ont permis de mettre à jour des preuves d’une occupation humaine il y a 55 000 ans : outils, bifaces… A cette époque, la région était uniquement habitée par l’homme de Néandertal qui avait, par ailleurs, occupé l’abri du Moustier, en face de la Roque Saint-Christophe.
Il y a 25 000 ans, c’est Homo sapiens qui est présent en Dordogne et qui va s’approprier les nombreux abris sous roche.
Les fléchettes de la Roque Saint-Christophe ne proviennent pas des fouilles D. Peyrony (Peyrony 1939) mais des fouilles P. Fitte (Sonneville-Bordes 1960).
Il y a 6 000 ans au Néolithique
Au Néolithique, le grand abri de la Roque Saint-Christophe attire de nouveaux habitants recherchant une certaine sécurité et tout simplement un toit. Face à la Vézère et au Pas du Miroir, les néolithiques vont successivement se lancer dans l’agriculture et l’élevage, mais ils vont également développer des méthodes de pêche plus sophistiquées comme le filet : plusieurs poids de pêche ont notamment été retrouvés au pied de la falaise. La Roque Saint-Christophe a pu également servir pour l’approvisionnement en argile et en calcite (début des poteries en céramique notamment).
Au bas de la falaise, les archéologues ont également découvert les traces de constructions légères : trous de piquets tenus par des pierres qui devaient supporter des barrières, des cloisons.
Plus anedoctique, mais très « humain », une cachette contenant des glands torréfiés a été découverte de manière fortuite. Le propriétaire de ce « butin » ne se doutait certainement pas que ses glands seraient tenus secrets pendant des milliers d’années !
Il y a 1 000 ans au Moyen-Âge
Au Moyen-Age, les hommes réinvestiisent les lieux avec de nouvelles idées pour transformer la Roque Saint-Christophe en véritable village et château fortifiés… Pour l’époque, on retrouve tout ce qui fait une petite ville : église, ateliers, commerces… Mais en plus les villageois mettent tout en oeuvre pour rendre la ville inaccessible aux indésirables. La roche est taillée, découpée, creusée, afin de de consolider les habitations et les différents bâtiment. La Roche Saint-Christophe porte encore les stigmates de cette période, parfois envahis par les mousses.
Avec Agonac, Craognac, Auberoche et Basillac le site de la Roque Saint-Christophe faisait partie d’un réseau de cinq forts qui protégeaient les vallées importantes du Périgord en 976. Ces villages fortifiés permettaient aux habitants de la région d’être protégés en cas d’invasion des Vikings. Ils étaient très motivés pour construire des machines permettant de tenir un siège…
Pendant la guerre de Cent Ans la Roque fit l’objet de convoitises… Selon ses nouveaux propriétaires elle devint parfois anglais (Jean de Beaufort), parfois français (Adhémar).
Kroko pour Hominides.com
Kroko pour Hominides.com
Kroko pour Hominides.com
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La Roque Saint-Christophe s’est dotée de reconstitutions d’engins de génie civil. Le fonctionnement de chaque machine est expliqué en détail par le guide. Les enfants assisteront à la démonstration de la cage à écureuil et pourront également participer au opérations… Photos – Kroko pour Hominides.com
Hominides.com remercie La Roque Saint-Christophe pour les documents et études de Denis Peyrony sur la Roque Saint-Christophe.
La Roque Saint-Christophe en pratique
Adresse :
La Roque Saint-Christophe
24620 Peyzac-le-Moustier
Horaires et jours d’ouverture 2022
Janvier : 10h à 17h
Février-mars et d’octobre au 11 novembre 10h-18h
Du 12 novembre à la fin des vacances de Noël : 10h-17h30
Avril-mai-juin-septembre : 10h-18h30
Juillet-août : 10h-20h
Dernière admission 45min avant fermeture
Tarif 2022
Adultes : 10,50 €
Enfants (de 5 à 13 ans) : 5,00 €
Etudiants (-25 ans, avec carte) : 8,50 €
Grands parkings gratuits et accessibles sans aucune difficulté pour les cars. Circuit de visite en Français et Anglais. Un livret de visite est disponible à l’accueil dans les langues suivantes : Néerlandais, Allemand, Italien, Espagnol.
Renseignements
TEL : 05.53.50.70.45
MAIL : contact@roque-st-christophe.com
Site Officiel
La préhistoire de la Roque Saint-Christophe
Type : | Technique | Périodes | Occupation | Restes humains |
Abris sous roche en pied de falaise | Multiples | – 55 000 à 1900 | ||
Dimensions | Nbre de représentations | Outils | Art mobilier | |
1 km de longueur | 0 | Oui | Non | |
Localisation | Accessibilité | Date de la découverte | Particularités | |
Peyzac-le-Moustier, Périgord |