La Préhistoire, un monde de violence
Le préhistorien Jean Chavaillon, citant Platon et les quatre âges de l’humanité, s’attarde sur l’âge d’or, « l’époque de la sérénité » d’un « paradis [où] s’épanouissent l’abondance, le bonheur, la liberté » pour faire la confession suivante : « l’esprit libre, et fort de cette utopie, je situerais volontiers l’âge d’or au début de la Préhistoire : au Paléolithique ancien » lorsque « notre ancêtre, j’en reste persuadé, était de tempérament pacifique ». On ne s’en étonnera pas : l’ouvrage duquel ces lignes sont extraites s’intitule L’âge d’or de l’humanité. Chroniques du Paléolithique 1. Cinquante ans auparavant Henri-Jacques Proumen propose une vision bien différente de la Préhistoire, une époque où « la haine a pris racine au terreau de l’amour », où « le progrès est né dans l’art de tuer mieux ». Son recueil de Poèmes sur les temps préhistoriques porte le titre évocateur d’Aubes cruelles 2. Alors, la Préhistoire : âge d’or ou de violence ?
Sommaire
L'environnement : une épée de Damoclès préhistorique
Un "pays de griffe, de dents et de venins"
Caïn après Adam
"Tigres contre chacals, ils ont créé la Guerre"
Une violence annonciatrice de jours meilleurs
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L’environnement : une épée de Damoclès préhistorique
Le « Grand bleu » n’a rien de poétique. L’océan est un monde de dangers surtout dans la BD. La tempête guette le héros dès qu’il pose son frêle esquif sur les eaux. Des vagues, systématiquement énormes, plongent le héros dans les profondeurs glacées d’une mer hostile. De ces profondeurs, Rahan comme Tounga reviennent toujours. Le message est clair : les vagues sont là pour rappeler au lecteur qu’il fut un temps où l’Homme n’était rien face à la nature, mais que le héros leur survive toujours montre que l’Homme a réussi à la dominer. Cette représentation, qui est une constante sur toute la seconde moitié du XXe siècle, frappe ainsi par son ambiguïté, mêlant à la fois humilité et orgueil. La mer est également dangereuse par les animaux qui la peuplent et qui ne sont que très rarement pacifiques. Aux dauphins et autres tortues de mer, les auteurs de Rahan préfèrent ainsi les requins qui permettent d’illustrer, il est vrai, de spectaculaires morceaux de bravoure. Car, vainqueur des vagues, le héros l’est tout autant des animaux marins, pourtant bien plus impressionnants que lui.
La Terre est tout aussi dangereuse pour l’Homme et les catastrophes naturelles abondent. La représentation, essentiellement fictionnelle, de la Préhistoire consacre ainsi la revanche de Cuvier sur Lamarck, au risque de donner de cette période une image, au pire, erronée, au mieux, déformée. Car, pourquoi la Préhistoire aurait-elle été une époque de si grandes catastrophes ? Rien ne le démontre en effet, et les préhistoriens, comme les vulgarisateurs, que nous avons lus, se taisent sur ce sujet. Il s’agit donc, encore une fois, d’un choix délibéré, ne correspondant en rien aux découvertes scientifiques. Paradoxalement, la Préhistoire, qui voit la construction de l’humanité, se fait, bien souvent, dans un contexte de fin du monde, une fin du monde venant majoritairement des entrailles de la Terre, avec éruptions volcaniques et séismes. De plus, les colères de Vulcain connaissent, dans les médias que nous avons retenus, une progression constante jusqu’aux années 1970, la décrue qu’elles vivent par la suite se trouvant compensée par l’expansion des séismes. Ce phénomène n’est pas spécifique à la fiction préhistorique : Françoise Hache-Bissette constate, dans une étude portant sur Les catastrophes naturelles à travers l’édition jeunesse, que « les catastrophes ‘‘terrestres’’, notamment les éruptions volcaniques, constituent de loin le thème le plus porteur. […] les séismes et tremblement de terre [ayant] été également beaucoup traités » 3. Le succès du volcanisme dans la représentation de la Préhistoire n’est donc qu’un exemple de sa popularité auprès des jeunes, comme des moins jeunes. Le volcan, qu’il laisse échapper quelques fumeroles menaçantes, ou qu’il déverse le feu de son magma, est omniprésent dans la fiction, et, s’il n’engloutit pas systématiquement hommes et bêtes, fait constamment peser sur leurs têtes sa menace magmatique. Cette menace n’est pas nouvelle : déjà Henri du Cleuziou, dans un des ouvrages de vulgarisation préhistorique le plus célèbre du XIXe siècle, La création de l’homme et les premiers âges de l’humanité, paru chez Flammarion en 1887, met en scène des individus minuscules, tentant désespérément d’échapper aux flots dévastateurs d’un volcan en colère.
Comme pour l’océan, l’Homme se trouve en face d’une force qui le dépasse. Pourtant, événements évidemment traumatisants et matériellement très destructeurs, l’éruption volcanique et le séisme ne sont jamais dépeints sous un jour négatif : ils jouent toujours un rôle constructif dans l’histoire personnelle du héros et donc dans le récit en général. En littérature, c’est une constante depuis Rosny. Dans Le félin géant, publié pour la première fois en 1920, c’est un tremblement de terre qui, en ouvrant une montagne, permet à Aoûn de découvrir de nouveaux territoires. Dix ans plus tard, une éruption volcanique, suivie d’un séisme, oblige Glâva à « partir pour les terres inconnues » 4. En 1965, Muta, fille des cavernes, et son compagnon « quittèrent les lieux où ils étaient nés, où ils avaient grandi, mais qui étaient désormais un site maudit, et ils s’éloignèrent à travers la steppe » 5, car un séisme avait tué tous les membres de leur tribu. De même, si Ayla, l’héroïne de la saga de Jean Auel Les enfants de la Terre 6, vit des aventures la conduisant aux confins de l’Europe, c’est bien parce que, toute petite, un tremblement de terre la sépare de sa tribu, la jetant sur les chemins. Et c’est la même catastrophe qui, au cinéma, a les mêmes conséquences tant pour la tribu d’Un million d’années avant J.-C. que pour le héros du Sixième continent 7. Enfin, ce sont les colères du Mont bleu qui, en en faisant un orphelin, inaugurent la longue errance de Rahan
Tous ces exemples, qu’ils soient littéraires, cinématographiques ou de bande dessinée, se rejoignent : s’il y a un héros, s’il y a une histoire, c’est parce qu’un séisme, une éruption volcanique ont lieu. Sans ces colères telluriques, Aoûn, Glâva, Muta, Rahan et les autres seraient restés de simples Cro-Magnon, des anonymes préhistoriques. Sans l’errance liée à ces emportements, il n’est point de héros. La représentation de la Préhistoire a une morale, et c’est le volcan qui nous la dicte, tout au long de la seconde moitié du XXe siècle : seule l’adversité forge les meilleurs. Elle seule peut sortir l’individu de sa banalité pour le pousser vers l’exceptionnel. Si la confrontation de l’Homme à son environnement tourne à son avantage, on ne peut en dire autant avec l’animal.
Un « pays de griffes, de dents et de venins » 8
Dieu, après avoir créé l’homme et la femme, « leur dit : soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre » 9 ? L’Homme est-il, pour l’école et la fiction, cet être supérieur présenté par la Bible, la terreur des animaux ? Non. Car, si l’un connaît la peur, ce n’est pas la bête, mais l’Homme. Quelle que soit la décennie, pour la fiction comme pour l’enseignement, l’animal représente un danger pour l’homme préhistorique. Au Paléolithique, les hommes, membres à part entière de l’écosystème, vivent au milieu d’êtres qui, à leurs mains opposent leurs griffes, et à leurs dents, leurs crocs ou leurs cornes. Chasseurs, ils sont aussi des proies et doivent âprement défendre leur vie, que ce soit dans les pages des manuels scolaires ou dans celles des romans. Ainsi, Henri Proumen peint-il cette scène des Aubes cruelles, où l’homme et le lion « se sont affrontés au large carrefour, / Tous deux, l’œil embrasé, rauquant, le souffle court, / Puis le bois s’est rompu sur l’inflexible échine ! / Alors, l’homme vaincu, sans détourner les yeux, / Offre aux crocs du lion sa robuste poitrine / Où s’éteint son cœur dur, pétri du sang des dieux ! » 10. Près de vingt ans après, on peut lire dans un manuel d’histoire de 6e : « Les forêts et les steppes qui couvraient la contrée étaient peuplées d’animaux sauvages […] contre lesquels l’homme devait lutter […] » 11. Enfin, Jack London met en scène des préhistoriques terrorisés dans Avant Adam : « Nous ne connaissions que l’univers réel, et ne craignions que les dangers tangibles, les animaux carnassiers en chair et en os. Eux seuls rendaient pour nous la nuit redoutable, car c’était l’heure où ils quittaient leur repaire et bondissaient sur leur proie qu’ils guettaient dans l’ombre » 12.
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À lire manuels et romans, l’homme préhistorique vit sous une menace animale continuelle. Ils ne font alors que reprendre les conclusions des préhistoriens. En 1921, Armand Rio note déjà que « la vie n’était pas aussi facile qu’on serait en droit de le croire ; car […] l’homme avait à se mesurer avec de terribles adversaires, soit qu’il luttât contre eux pour assurer sa subsistance, soit qu’il eût à défendre sa propre vie ». Près de cinquante ans après, en 1969, Marie-Henriette Alimen estime, à son tour, que « sans moyens particuliers d’attaque, l’homme se trouve singulièrement défavorisé par sa nature physique pour rivaliser avec de grands carnassiers ». Enfin, au milieu des années 1990, Sophie A. de Beaune classe parmi les « causes de mortalité violente », en général « difficiles à mettre en évidence », « la prédation par d’autres animaux [qui], rare aujourd’hui chez les chasseurs-cueilleurs, a pu être plus importante alors » 13. Attardons-nous sur cette dernière citation ; elle est, en effet, très révélatrice de l’interpénétration de l’anthropologie savante et de l’anthropologie naïve. Alors que, de l’aveu même de l’auteur, le comparatisme ethnologique prêche en faveur du contraire, et bien qu’on ne puisse en apporter la preuve, la préhistorienne, pourtant docteur en archéologie préhistorique et chercheuse au CNRS, ne peut s’empêcher, même si elle s’abrite derrière une formule restrictive, de considérer l’animal comme une des causes de mortalité chez les hommes préhistoriques. On le voit : la science ne protège guère des préjugés et il lui arrive, parfois, de les nourrir. Si tous, des scientifiques aux romanciers et cinéastes, enseignent ou mettent en scène notre peur de l’animal, notre vulnérabilité devant lui, c’est pour une raison bien précise, déjà évoquée. Notre espèce part perdante, elle n’a rien pour survivre, encore moins pour gagner. Alors que le monde animal tout entier est ligué contre elle, alors qu’elle subit sa violence carnassière, elle finit pourtant par s’imposer et prendre le dessus. Est-il meilleure preuve de sa supériorité intrinsèque et, par conséquent, de sa juste prétention à dominer ?
Cependant, si l’animal est redouté, le plus redoutable pour l’Homme c’est l’Homme lui-même.
Caïn après Adam
Il est bien des façons de mourir dans cette Préhistoire enseignée et racontée, et la mort offre de multiples visages aux préhistoriques. Cependant, au-delà de l’extrême variété des causes de mortalité, ce qui frappe c’est leur dureté : la mort n’est ni douce, ni sereine dans cette Préhistoire de fiction. Elle survient toujours avant le terme normal de l’existence, quand le temps, à force d’user un corps de plus en plus affaibli, finit par remporter son ultime victoire sur la vie. La Préhistoire ne laisse pas aux hommes la chance de mourir tranquillement, de leur « belle mort », selon la formule consacrée. La raison en est simple : c’est, dans notre imaginaire, un monde trop dur, trop violent, pour que l’on puisse impunément échapper à tous ses dangers. Mourir de vieillesse passerait pour une incongruité aux yeux des lecteurs et spectateurs, cela ne ferait pas vrai.
En revanche, le meurtre fait vrai. Il correspond parfaitement à l’image de violence qui colle à la Préhistoire. Comme l’explique Philippe Dagen, dans une étude sur les Images et légendes de la Préhistoire, « qu’en l’homme [...] s’incarnent jusqu’au meurtre la force et la sauvagerie, d’innombrables œuvres le répètent si souvent que cet entêtement intrigue. L’histoire de l’humanité qui se constitue et se diffuse à travers ces représentations se place sous le signe du crime de façon si délibérée que l’on ne peut douter que Caïn s’est substitué à Adam dans le rôle du fondateur de l’espèce » 14. Le meurtre est la première cause de mortalité dans cette Préhistoire de littérature, de bande dessinée et de cinéma. L’Homme ne naît pas bon, contrairement à la célèbre affirmation de Rousseau. Bien au contraire, dès la naissance de l’humanité, le meurtre est présent : en ces temps reculés, le pire ennemi de l’Homme, c’est bien l’Homme. Cette violence homicide s’avance crûment, notamment dans la bande dessinée. Certes, Lécureux comme Aidans, les créateurs de Rahan et Tounga, ne tombent pas sous le coup de la loi sur les publications destinées à la jeunesse du 16 juillet 1949 qui stipule, dans son article deux, que ces publications « ne doivent comporter aucune illustration, aucun récit, […] présentant sous un jour favorable […] tous actes qualifiés de crimes ou délits » 15, pourtant ils les dépeignent tous deux avec complaisance. Si Rahan se refuse à ôter la vie à « ceux-qui-marchent-debout », cette profession de foi est loin d’être partagée en ces « temps farouches » Tounga, quant à lui, est un homme violent, emporté. Comme ses congénères, il n’échappe pas à ses pulsions homicides, mais, il est vrai, pour faire triompher le bien. Triomphante et juste quand elle est aux côtés du héros, aux côtés du bien, la violence est vouée à l’échec lorsqu’elle choisit le mal. Qu’elle soit légitime ou condamnable, il n’en demeure pas moins qu’elle est omniprésente Pour les auteurs de Tounga et Rahan, la Préhistoire est indissolublement liée à la violence.
Le sang de Caïn coule tout autant dans les veines des personnages de romans, comme « Naan [qui], profitant d’un instant propice, à toute volée frappa de sa massue, la tête aux cheveux noirs. Les os craquèrent et le crâne enfoncé comme une coquille brisée laissa s’épancher du sang mêlé de matière cérébrale » 16 ou ce chef de horde qui « soulève la branche mais, au lieu de la briser sur son genou pour faire du bruit, [...] en fracasse le crâne de son vis-à-vis d’un coup précis. […] La première femelle se précipite pour venger son mâle. Le chef ennemi relève de nouveau son bout de bois et frappe de la même manière la tête de la furie. Morte » 17. On ne peut qu’être frappé de la violence avec laquelle s’exprime cette fureur homicide, y compris dans des ouvrages à priori destinés à la jeunesse : le sang coule à flots, les os craquent, les têtes explosent. Surtout, les têtes explosent. Qu’il soit broyé, « enfoncé » ou fracassé, c’est au crâne que l’ennemi s’attaque. Pourquoi un tel acharnement de la part des auteurs sur cette partie du corps ? S’en prendre à la tête n’est pas anodin. Puisqu’elle est le siège de la pensée, de l’intelligence et de la sensibilité, ce serait une façon de montrer que la Préhistoire est la négation de toutes ces qualités. Ces temps seraient barbares, non pas tant parce qu’ils sont violents, que parce qu’ils rejettent la civilisation. La haine supposée entre les hommes premiers cacherait le profond attachement des romanciers aux mérites, eux aussi supposés, de la civilisation moderne.
Cette haine, génératrice de meurtre lorsqu’elle demeure au niveau de l’individu, peut embraser le groupe tout entier et c’est la guerre.
« Tigres contre chacals, ils ont créé la Guerre ! » 18
Luc Vallin, dans sa contribution à L’homme préhistorique. Images et imaginaire, observe que « parmi les interrogations fondamentales que se pose l’homme, figure la question de sa nature psychique et particulièrement de son aptitude à la vie sociale », question qu’il formule ainsi : « la violence est-elle innée (et récurrente) chez l’homme, est-elle un produit social ou encore est-elle un produit combiné de l’hérédité et de l’acquis ? » 19. À lire romans et manuels, à voir les films de cinéma, la réponse à cette question est sans équivoque : pour près de huit œuvres sur dix en moyenne, la violence est innée chez l’Homme et l’hostilité règne en maître. Même si cette proportion diminue régulièrement tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, elle demeure à un niveau très élevé. Pour l’école comme pour la fiction, c’est bien avant tout l’agressivité qui règle les rapports humains à l’aube de l’humanité. L’image de cette agressivité, cette « violence fondatrice » 20 comme l’appelle Paul Ricoeur, imprègne notre imaginaire collectif à tel point qu’elle constitue l’un des préjugés les plus vivaces sur cette période. Préjugé que l’on s’étonne de trouver encore dans les dernières années du millénaire -mais y a-t-il vraiment lieu de s’étonner ?- sous la plume de scientifiques et vulgarisateurs de renom qui, théoriquement, devraient pourtant lui échapper. Théodore Monod affirme ainsi que « l’homme actuel est encore tout englué de sauvagerie préhistorique ; [qu’il] continue à aimer la violence, à aimer le sang […] la brutalité, la domination, l’orgueil » et conclut que « tout cela est largement un héritage de la préhistoire » 21. Quant à Paul-Émile Victor, il décrit ainsi ses camarades d’exploration : « Effrayants. Ils ont changé, jour après jour, se sont détériorés insensiblement, jusqu’à ressembler aujourd’hui à des primitifs, des hommes préhistoriques prêts à mordre, à s’assommer à coup de massue, à s’arracher un os de mammouth […] Vous ressemblez à l’homme de Cro-Magnon, dis-je, presque à voix basse, de peur de réveiller en eux un instinct sauvage » 22. La Préhistoire, fictionnelle comme didactique, est avant tout un monde hostile, un monde d’inimitié, un monde de « sauvages ». Il est étonnant, et peut-être même inquiétant, de constater que, pour les auteurs de manuels scolaires comme de romans, l’ordre qui règne déjà aux temps premiers ne constitue pas un antidote à la violence originelle.
Cette violence prend les formes les plus diverses, mais la guerre est de loin la forme de violence préhistorique la plus courante pour la fiction et l’école, à l’exception des années 1970 et 1980. Ce relatif effacement de Mars est contemporain de la coexistence pacifique entre les deux Grands. À l’inverse, la guerre connaît, en littérature comme dans l’enseignement, des pourcentages records dans les années 1940, celles qui ont vu la Seconde Guerre mondiale embraser l’Europe et l’Asie, et 1990, avec le développement sans précédent du terrorisme et le retour de la guerre en Europe. Ne sont-ce là que coïncidences ? Très vraisemblablement non.
Les hommes préhistoriques sont bien ces « effrayantes machines de guerre » 23, comme les nomme Marc Guillaumie. Est-ce le poids de l’œuvre de Rosny et surtout de son roman La guerre du feu qui explique l’omniprésence de la guerre dans les œuvres consacrées à la Préhistoire ? Peut-être, mais pas seulement puisque Louis Figuier, près de trente-cinq ans avant la publication des aventures de Naoh, écrit : « les batailles et la guerre sont nées sans doute avec l’humanité même. Les haines, les rivalités d’individu à individu et de famille à famille, haines et rivalités qui ont existé de tout temps, se sont étendues peu à peu à la tribu, puis à la peuplade tout entière, et se sont traduites par des incursions armées, par la pillage et la mort. Ces violences ont été systématisées de bonne heure dans l’art de la guerre, expédient terrible auquel n’ont pu se soustraire encore les nations modernes » 24 . Jacques de Morgan affirme, au début des années 1920, qu’« en ces temps, comme souvent encore de notre temps, la force brutale primait celle de l’intelligence […]. Que de guerres alors ! Que de massacres ! » 25. Il est intéressant de noter que ces deux auteurs ne peuvent s’empêcher de faire le parallèle avec leur époque. Il est vrai que L’homme primitif est contemporain de la guerre entre la France et la Prusse de 1870, et L’humanité préhistorique de la Première Guerre mondiale. De là à penser que ces deux auteurs projettent sur la Préhistoire ce qu’ils ressentent sur leur propre époque, il n’y a qu’un pas, aisé à franchir. Les préhistoriens de la fin du XXe siècle, quant à eux, estiment que, si la guerre existe à la Préhistoire, elle est une invention tardive, contemporaine de l’agriculture et des premières formes de propriété. Le rapprochement avec Rousseau est alors tentant, dans sa condamnation du « premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire […]. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs, n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant les fossés, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d’écouter cet imposteur […] » 26. Ainsi, pour les auteurs du Dictionnaire de la Préhistoire, la guerre, n’étant « attestée en toute rigueur que par la présence d’un armement spécifique adapté aux combats entre hommes », apparaît « seulement quand l’usage du bronze devient courant », même si les clôtures entourant certains villages néolithiques peuvent déjà faire penser à des fortifications et donc à « un climat de violence à caractère collectif » 27. Henry de Lumley voit également dans le Néolithique l’époque des « premiers affrontements violents, [des] premières guerres de nos civilisations » 28. Jean Guilaine, pourtant porté à penser qu’il n’ y a « aucun doute sur l’usage de la violence et le recours au meurtre » dès le Paléolithique, estime, malgré tout, que « la démonstration archéologique de conflits ou de suppressions d’individus étagés tout au long des temps néolithiques avec une sensible progression au cours des phases récentes (4-3e millénaires avant notre ère) » est faite 29.
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C’est également ce qu’enseigne à son tour l’école. On peut ainsi lire dans un manuel d’histoire des années 1950 destiné aux élèves préparant le Certificat d’Études Primaires : « Les hommes de la pierre taillée furent écrasés par ceux de la pierre polie qui, eux-mêmes, succombèrent sous les coups des armes de bronze » 30. Vingt ans plus tard, c’est le même discours servi aux collégiens : « […] les nomades faméliques des terres ingrates sont tentés de surprendre les sédentaires. Ceux-ci doivent prévoir leur défense. Aux agriculteurs et aux artisans s’ajoutent les guerriers » 31.
Tous les Français devraient donc le savoir, parce que tous sont passés par l’école : le Néolithique, c’est la guerre. Pourtant, dans un sondage sur les représentations sociales de la Préhistoire datant de 1994, plus de huit sur dix d’entre eux pensent que les hommes préhistoriques se font la guerre, quelle que soit la période 32. La guerre néolithique, qui semble scientifiquement démontrée, s’effacerait, dans notre imaginaire collectif, au profit de la guerre préhistorique, et cela malgré les efforts conjugués de l’école et de la science. Comment expliquer un tel hiatus ? Dans leur approche de cette question, la littérature et la bande dessinée abandonnent la nuance pour le raccourci et présentent la consubstantiation originelle de la guerre dans l’esprit humain comme une évidence. S’embarrassant moins de détails que les scientifiques, elles supplanteraient ainsi l’enseignement tenu à plus de rigueur.
À parcourir romans et bandes dessinées de la seconde moitié du XXe siècle, on ne peut que souscrire à l’opinion de René Rémond estimant que « depuis l’origine des temps, les peuples se sont toujours fait la guerre », parce qu’elle « fait sans doute appel à des instincts profonds [et] fait jouer des ressorts cachés qui font partie de la nature humaine » 33. Comme l’écrit Jean-Marie Laclavetine au sujet de son héros de Demain la veille : « Il avait connu trop de guerres, trop de massacres inutiles, trop de cadavres pantelants jetés sur l’herbe du campement avec des glapissements de joie féroce. […] On avait achevé des blessés, coupé des enfants en morceaux, dépecé des femmes, parqué des prisonniers dans des grottes insalubres, humilié des guerriers vaincus » 34. Ces « instincts profonds » puiseraient donc aux sources de la Préhistoire. Pour la fiction, la guerre naît effectivement avec l’Homme, vision nettement plus pessimiste que celle des préhistoriens et, à leur suite, de l’école. Il est vrai, qu’à la différence des savants et des enseignants, elle doit attirer lecteurs et spectateurs, et il est plus facile d’y parvenir en promettant l’aventure de la violence.
Une violence annonciatrice de jours meilleurs
Dans cette Préhistoire enseignée et fantasmée -mais cette distinction est-elle aussi pertinente qu’on veut bien le croire ?- la vision de Jean Chavaillon semble s’effacer devant celle d’Henri-Jacques Proumen.
La violence, voilà le mot qui résume bien l’ambiance que l’école et la fiction prêtent à la Préhistoire. Qu’il s’agisse de l’enseignement, de la littérature, de la bande dessinée, du cinéma et même de la peinture, tous ces médias sont unanimes : la vie préhistorique est une vie difficile, brutale. Les temps premiers sont bien ces « âges farouches » dont Rahan serait le fils. Dans ces temps lointains, tout est agression. Mère nature est, en fait, une terrible marâtre. Loin d’ouvrir ses bras pour y protéger l’enfance de l’humanité, elle la domine, la martyrise, la maintient sous sa perpétuelle intimidation. Vulgaire insecte que le hasard -à moins que ce ne soit la nécessité- a placé dans un décor de géants, l’Homme peut être piétiné à tous moments par des forces qui le dépassent. Menacé par son environnement, il ne peut même pas trouver de l’aide ou du réconfort auprès des siens. À la brutalité de la nature répond, en effet, la brutalité de l’espèce humaine. L’Homme n’est d’aucun secours pour l’Homme. La méchanceté, la discrimination, la haine et même le meurtre emplissent son quotidien.
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Cette brutalité s’illustre dans tous les aspects de la vie du groupe. L’hostilité, qui est de règle, prend les formes les plus diverses, mais, surtout, celle de la guerre. Contrairement à ce qu’enseigne Rousseau, elle n’a pas attendu la propriété pour faire son apparition. La représentation de la Préhistoire la rend inhérente à l’espèce humaine. Le mal, décidément, est profondément ancré en l’Homme et c’est lui, bien plus que l’animal aux griffes acérées et aux dents pointues, le porteur de mort. Le meurtre, tragiquement banal, emplit ainsi les pages des romans et les films de cinéma de toute la seconde moitié du XXe siècle. Dans cette Préhistoire enseignée et imaginée, vivre tient de l’exploit, voire du miracle. Les hommes premiers ne vivent pas, ils survivent, la peur chevillée au corps et au cœur : « l’âme humaine est née dans la peur. La peur fut le berceau de la pensée humaine. Les premiers vagissements de l’esprit qui se dégageait de la matière furent des hoquets d’épouvante » 35.
La peur, la misère, la dureté de l’existence sont autant de leitmotive qui, dans les pages des manuels scolaires et des romans, traversent les décennies, et cela dès les premiers romans préhistoriques 36. Dure pour les corps, cette époque est dure pour les nerfs. L’enfantement de l’humanité se fait dans la violence, la douleur et l’angoisse. Pourquoi un tel pessimisme, d’autant qu’il n’existe aucune preuve archéologique à l’appui de ce postulat ? Comme le relève Marc Guillaumie, ce n’est pas « l’archéologie préhistorique, mais bien plutôt les représentations collectives irrationnelles et les pulsions individuelles qui guident le romancier. Non pas la science, mais l’inconscient » 37. Nous ne pouvons qu’étendre son raisonnement à l’ensemble des auteurs, qu’ils soient de manuels scolaires, de BD ou de cinéma. S’impose alors cette question : si rien ne prouve que la Préhistoire est ainsi, pourquoi alors l’affirmer ? Pourquoi l’inconscient prend-il le relais de la science ? Parce que la représentation de la Préhistoire a un message à faire passer. Et ce message est clair. Si notre espèce a réussi à éviter de si grands dangers et à vaincre une nature face à laquelle elle n’est rien, si même elle est parvenue à fonder la civilisation alors que la barbarie lui est intrinsèque, n’est-ce pas la preuve qu’elle est l’élue de la Création ? N’est-ce pas la preuve de sa supériorité et donc de sa juste prétention à dominer le monde ? Et n’est-ce pas la démonstration que l’intelligence peut triompher, non seulement des autres, mais aussi de ses propres démons ? L’objectif de cette omniprésence de la violence n’est pas d’ordre pédagogique, encore moins scientifique. Il est messianique. La vision pessimiste de la Préhistoire que véhicule sa représentation serait la justification paradoxale de l’optimisme qu’elle porte sur le destin de l’humanité.
Pascal Semonsut
Docteur en histoire
Bibliographie
Cette bibliographie, très succincte, se borne à recenser les ouvrages ayant servi à la rédaction de cet article.
ALEXANDRE-BIDON Danièle, L’image de l’archéologie dans le grand public à travers la science-fiction (bandes dessinées, romans, nouvelles) in L’archéologie et son image, VIIIes Rencontres Internationales d’Archéologie et d’Histoire, Antibes octobre 1987, Juan-les-Pins, Éditions APDCA, 1988, pp. 221-238.
BENHAÏM André, LANTELME Michel (Dir.), Écrivains de la préhistoire, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2004, 200 p.
BOCQUET Aimé, HOUOT André, Dessin, bande dessinée et préhistoire in L’Homme et l’eau au temps de la Préhistoire, CTHS, 1989, pp. 117-120.
CITTI Pierre, La préhistoire gagne le champ littéraire in CITTI Pierre, DETRIE Muriel (Dir.), Le champ littéraire, Vrin, 1992, pp. 63-74.
BOËTSCH Gilles, FERRIÉ Jean-Noël, FONTON Michèle, « La mise en scène de l’homme préhistorique dans la peinture et l’illustration », Préhistoire Anthropologie Méditerranéennes, 1993, tome 2, pp. 143-148.
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CORDIER Ariel, CORDIER Jean-Pierre, EIDELMAN Jacqueline, PEIGNOUX Jacqueline, Évaluation préalable des représentations sociales sur la Préhistoire, CNRS/Paris V, DMF, 1994, 73 p.
DUCROS Albert et Jacqueline, L’homme préhistorique. Images et imaginaire, L’Harmattan, 2000, 290 p.
FAURE Martine, GUÉRIN Claude, L’animal de Rouffignac à Burian in Peintres d’un monde disparu. La préhistoire vue par des artistes de la fin du XIXe siècle à nos jours, Musée départemental de Préhistoire de Solutré, 1990, pp. 77-85.
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PICQ Pascal, Nouvelle histoire de l’Homme, Perrin, 2005, 319 p.
RACHET Guy, Le roman archéologique in L’archéologie et son image, VIIIe Rencontres Internationales d’Archéologie et d’Histoire, Antibes octobre 1987, Juan-les-Pins, Éditions APDCA, 1988, pp. 213-219.
RAYMOND Patrick, Des mammouths et des hommes in Peintres d’un monde disparu. La préhistoire vue par des artistes de la fin du XIXe siècle à nos jours, Musée départemental de Préhistoire de Solutré, 1990, pp. 89-101
ROUYER Philippe, « Raquel et le ptérodactyle », Notre Histoire, juillet-août 2000, n° 179, pp. 72-74.
SEMONSUT Pascal, La représentation de la préhistoire en France dans la seconde moitié du XXe siècle (1940-2000), doctorat, Histoire, sous la dir. de Jean-Noël Luc, Paris IV Sorbonne, 2009, 859 p.. Parution au printemps 2012 aux éditions Errance.
STOCZKOWSKI Wiktor, Anthropologie naïve, anthropologie savante, CNRS Éditions, Coll. Empreintes de l’Homme, 1994, 262 p.
Vénus et Caïn. Figures de la préhistoire 1830-1930, RMN/Musée d’Aquitaine, 2003, 174 p.
1 J. Chavaillon, L’âge d’or de l’humanité. Chroniques du Paléolithique, O. Jacob, 1996, pp. 9-10.
2 H.-J. Proumen, Aubes cruelles, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1942, p. 55 et p. 63.
3 In R. Favier, A.-M. Granet-Abisset (Dir.), Récits et représentations de catastrophes depuis l’Antiquité, Grenoble, Publications de la MSH-Alpes, 2005, pp. 371-372.
4 Helgvor du fleuve bleu, 1ère édition 1930, in J.-H. Rosny Aîné, Romans préhistoriques, R. Laffont, Coll. Bouquins, 1991, p. 459.
5 N. Casteret, Muta, fille des cavernes, Librairie Académique Perrin, 1965, p. 213.
6 Publiée entre 1981 et 2002.
7 Respectivement : D. Chaffey, 1966 ; K. Connors, 1975.
8 J.-H. Rosny Aîné, Helgvor du fleuve bleu in Romans préhistoriques, Robert Laffont, Coll. Bouquins, 1985, p. 556.
10 H.-J. Proumen, op. cit., p. 59
11 Une réunion de professeurs, L’Orient et la Grèce, 6e, Ligel, 1960, p. 17.
12 J. London, Avant Adam, 1ère éd. trad. française 1973, Phébus Libretto, 2002, p. 108
13 S. A. de Beaune, Les hommes au temps de Lascaux., Hachette, Coll. La vie quotidienne, 1995, respectivement p. 170, p. 154 et p. 144.
14 Dans Vénus et Caïn. Figures de la préhistoire 1830-1930, RMN/Musée d’Aquitaine, 2003, pp. 33-34.
16 J.-C. Froelich, Voyage au pays de la pierre ancienne, 1961, Magnard jeunesse, 1996,p. 132. C’est nous qui soulignons.
17 B. Werber, Le père de nos pères, 1998, Livre de poche, 2000, p. 241. C’est nous qui soulignons.
18 H.-J. Proumen, op. cit., p. 47.
19 L. Vallin, « Agressivité et violence de l’homme préhistorique dans ses représentations modernes » in A. et J. Ducros, L’homme préhistorique. Images et imaginaire, L’Harmattan, 2000, p. 173.
20 P. Ricoeur, La mémoire, l’histoire, l’oubli, Points Essai, 2000, p. 99.
21 C. Cohen (Dir.), Dictionnaire Théodore Monod, Le Cherche Midi, 2004, p. 92. Citation d’un article paru en 1990 dans Cahier Évangile et liberté. C’est nous qui soulignons.
22 P.-É. Victor, Œuvres autobiographiques II. L’Iglou, Transboréal, 2005, p. 229. Première édition chez Stock en 1987. C’est nous qui soulignons.
23 M. Guillaumie, Le roman préhistorique à partir des premiers romans préhistoriques français (1872-1914), doctorat, Littérature française, sous la dir. de Claude Filteau, Limoges, 2000, tome II, p. 207.
24 L. Figuier, L’homme primitif, Hachette, 1870, p. 217.
25 J. de Morgan, L’humanité préhistorique, La Renaissance du Livre, Coll. L’évolution de l’humanité, 1921, p. 6.
26 J.-J. Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, p. 205.
27 A. Leroi-Gourhan (Dir.), Dictionnaire de préhistoire, PUF, 1994, p. 477.
28 H. de Lumley, L’homme premier. Préhistoire, évolution, culture, Éditions Odile Jacob, 1998, p. 223.
29 J. Guilaine, J. Zammit, Le sentier de la guerre. Visages de la violence préhistorique, Seuil, 2001, p. 83 et p. 220.
30 Daniel-Rops, Notre histoire, préparation au CEP, Éd. Didier, 1951, p. 10.
31 A. Bireaud, Histoire Géographie, Scodel, 1977, p.62
32 A. Cordier, J.-P. Cordier, J. Eidelman, J. Peignoux, Évaluation préalable des représentations sociales sur la Préhistoire, CNRS/Paris V, DMF, 1994, p. 11.
33 R. Rémond, Regard sur le siècle, Presses de Science Po, 2000, pp. 43-44.
34 J.-M. Laclavetine, Demain la veille, NRF Gallimard, 1995, p. 15
35 E. Haraucourt, Daâh le premier homme, Arléa, 1988, p. 86
36 M. Guillaumie, thèse citée, tome 3, p. 517.
37 Ibid., tome 2, pp. 341-342.
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Du même auteur, Pascal Sémonsut |
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Le passé du fantasme
La représentation de la préhistoire en France dans la seconde moitié du XXe siècle, éditions Errance, 2013.
Pascal Semonsut
présente les représentations de la préhistoire depuis les années 50. On pourrait penser naturellement que cette science n'évolue pas beaucoup du fait qu'elle étudie des objets et des faits qui datent de plusieurs dizaines de milliers d'années... Pascal Semonsut nous démontre le contraire ! Le cinéma, les livres scolaires, les films, les bandes dessinées et bien sur la télévision présentent la préhistoire de manières différentes selon l'époque, le contexte politique.
Chacun a sa propre vision de la préhistoire. Avec cet ouvrage on découvre pourquoi et comment cette vision s'est construite !
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