La Préhistoire
Sophie A. de Beaune et Antoine Balzeau
Éditions Chronique et CNRS Éditions
2009

La préhistoire

A noter, en 2016 un nouveau titre des mêmes auteurs est édité sous le nom de Notre Préhistoire
Il reprend les mêmes thématiques et intègre les nouvelles découvertes...

Présentation de l'éditeur À quoi ressemblait la Terre il y a 7 millions d’années ? Que savons-nous des hommes qui la peuplaient ? Comment vivaient-ils ? Chassaient-ils le mammouth ? Étaient-ils anthropophages ? Vénéraient-ils des dieux ? Quand et comment ont-ils maîtrisé le feu ? À quelle époque sont apparus les premiers outils ? De quoi étaient faites les premières habitations ? Autant de questions, et bien d’autres, auxquelles répondent deux spécialistes dans un style simple et accessible, en tenant compte des dernières découvertes et du meilleur de la recherche scientifique. À travers de nombreuses cartes et illustrations, suivez pas à pas l’évolution de l’humanité et découvrez la vie quotidienne des hommes qui nous ont précédés.

Les auteurs

Sophie A. de Beaune : professeur à l’université Jean-Moulin Lyon 3 et directrice scientifique adjointe au CNRS, Sophie A. de Beaune est une spécialiste mondialement reconnue de la préhistoire. Ses travaux portent notamment sur l’histoire des techniques et des premiers outils. Elle est l’auteur, entre autres ouvrages, de Les Hommes au temps de Lascaux chez Hachette, Pour une archéologie du Geste et L’Homme et l’outil chez CNRS Éditions où elle dirige la collection « Le Passé recomposé ».

Antoine Balzeau : chargé de recherches au CNRS, chercheur au département de préhistoire du Muséum national d’histoire naturelle, Antoine Balzeau consacre l'essentiel de ses travaux à l'étude des transformations morphologiques des premiers hommes.

Sommaire La Préhistoire

Avant-propos, p. 6 / Introduction, p. 8

QU’EST-CE QUE LA PRÉHISTOIRE ? 1 La reconnaissance de l’ancienneté de l’homme, p. 12 / L’homme n’est plus ce qu’il était, p. 14 / À la recherche des premiers homininés, p. 16 / Le découpage du temps, p. 18 / Les métiers de la préhistoire, p. 20

LES PLUS ANCIENS HOMININÉS 2 Les premiers homininés, p. 24 / La théorie de l’East Side Story, p. 26 / Australopithecus afarensis, p. 28 / Australopithecus africanus, p. 30 / Les autres australopithèques graciles, p. 32 / Le peuple des paranthropes, p. 34 / Relations de parenté entre les premiers homininés, p. 36

MODES DE VIE DES ANCIENS HOMININÉS 3 Le propre de l’homme, p. 40 / L’intelligence des chimpanzés, p. 42 / Des grands singes et des hommes, p. 44 / L’environnement des premiers homininés, p. 46 / Locomotion et alimentation des premiers homininés, p. 48 / Les premiers outils, p. 50 / L’habitat, p. 52

LES PREMIERS HOMMES EN AFRIQUE 4 L’apparition du genre Homo, p. 56 / Le deuxième homme, p. 58 / L’Oldowayen, p. 60 / L’habitat, p. 62 / Les modifications de l’environnement et l’apparition des premiers hommes, p. 64 / Origine et devenir des premiers hommes, p. 66

LES PREMIÈRES SORTIES D’AFRIQUE 5 La sortie du berceau africain, p. 70 / L’homme aux portes de l’Europe : le site de Dmanissi en Géorgie, p. 72 / L’enfant de Mojokerto, p. 74 / La diversité des premiers migrants, p. 76

L’HOMME À LA CONQUÊTE DE L’ASIE 6 L’histoire du pithécanthrope, p. 80 / Qui était l’homme de Java ?, p. 82 / Le premier peuplement de l’Asie continentale, p. 84 / Zhoukoudian et la découverte du sinanthrope, p. 86 / De nouvelles migrations en Asie continentale, p. 88

LES PREMIERS EUROPÉENS 7 La richesse des gisements d’Atapuerca, p. 92 / Homo heidelbergensis, p. 94 / Les inventions techniques, p. 96 / Les habitats aménagés, p. 98 / Et le climat changea, p. 100

LES NÉANDERTALIENS 8 Qui étaient les néandertaliens ?, p. 104 / Les néandertaliens, variabilité et peuplement, p. 106 / La maîtrise des techniques, p. 108 / L’exploitation du territoire, p. 110 / Les pratiques funéraires, p. 112 / Des préoccupations esthétiques, p. 114

VERS LES PREMIERS HOMMES MODERNES 9 Les prédécesseurs des hommes modernes en Afrique, p. 118 / Les scénarios de l’apparition d’Homo sapiens, p. 120 / Les premiers pas d’Homo sapiens, p. 122 / Le Middle Stone Age, p. 124

LES HOMMES MODERNES COLONISENT LE GLOBE 10 Homo sapiens à la conquête du monde, p. 128 / Le peuplement de l’Asie, de l’Australie et de l’Océanie, p. 130 / Le peuplement des Amériques, p. 132 / Pendant ce temps-là, l’homme de Florès, p. 134

LES NÉANDERTALIENS DISPARAISSENT, LES HOMMES MODERNES ARRIVENT 11 Les plus anciens hommes modernes en Europe, p. 138 / Saurions-nous les reconnaître ?, p. 140 / Se sont-ils rencontrés ?, p. 142 / L’extinction, p. 144

LES GRANDES INNOVATIONS TECHNIQUES AU PALÉOLITHIQUE SUPÉRIEUR 12 Les grands découpages culturels du Paléolithique supérieur, p. 148 / Le travail de la pierre, p. 150 / Le travail des matières dures animales, p. 152 / Le travail des matières souples animales et végétales, p. 154 / La paléospéléologie, p. 156

MODE DE VIE AU PALÉOLITHIQUE SUPÉRIEUR 13 Les habitats, p. 160 / Nomadisme et liens interrégionaux, p. 162 / Techniques et stratégies de chasse, p. 164 / Nutrition et maladie, p. 166 / Pratiques funéraires, p. 168 / Organisation sociale, p. 170

L’EXPLOSION ARTISTIQUE AU PALÉOLITHIQUE SUPÉRIEUR 14 Reconnaissance de l’ancienneté de l’art préhistorique, p. 174 / L’art pariétal, p. 176 / L’art mobilier, p. 178 / Art public et art secret, p. 180 / Parure du corps, p. 182 / Rites et magie, p. 184 / Musique, p. 186

Que s’est-il passé après le Paléolithique en Eurasie ?, p. 188 / Portrait de famille, p. 190 / Caractéristiques morphologiques, p. 194 / Glossaire, p. 196 / Bibliographie, p. 197 / Index général, p. 198 / Index iconographique, p. 200

Un extrait de La Préhistoire

LA SORTIE DU BERCEAU AFRICAIN (page 70)
"Jusque dans les années 1990, il était communément admis que la conquête de nouveaux territoires hors d’Afrique avait débuté il y a environ 1 million d’années. L’auteur de ces migrations ne pouvait donc être qu’Homo erectus. Mais les découvertes de ces dernières années, en particulier celles de Dmanissi en 1991, ont fait considérablement reculer la date de la première sortie d’Afrique.
Les premiers indices de ces mouvements humains sont les outils lithiques. Les plus anciens outils connus à ce jour ont 2,6 millions d’années et proviennent d’Afrique de l’Est. Quelques centaines de milliers d’années après, ils étaient utilisés en Afrique du Nord et du Sud. Un peu plus tard, il y a environ 1,5 million d’années, des outils étaient façonnés au Proche-Orient et en Asie. Toutefois, leur présence n’est pas avérée en Europe avant 1,2 million d’années, les industries plus anciennes demeurant controversées.
Les preuves anthropologiques de cette dissémination et de sa rapidité sont encore plus évidentes. Les plus anciens Homo ergaster africains étaient en effet contemporains des fossiles géorgiens de Dmanissi et de l’enfant de Mojokerto, en Indonésie. Pour tous, des datations fiables indiquent un âge autour de 1,8 million d’années. Du coup, l’identité des plus anciennes populations eurasiatiques, qu’il s’agisse d’Homo habilis, Homo ergaster, Homo erectus ou encore d’une autre espèce non découverte, est aujourd’hui l’objet de nombreuses discussions. Quel(s) chemin(s) ont suivi les ancêtres de ces homininés eurasiatiques pour quitter le berceau africain ? Les premiers hommes qui se sont dispersés hors d’Afrique ont vraisemblablement remonté les côtes de la Méditerranée orientale et se sont dirigés, d’une part vers l’Europe occidentale et les côtes de l’Atlantique nord, d’autre part vers l’actuelle Sibérie, la Chine et les presqu’îles indonésiennes. Le gisement d’Oubeidiyeh constitue une des plus anciennes traces de l’utilisation de cette voie migratoire. Le site se trouve dans la vallée du Jourdain en Israël, dans le rift syro-africain, aboutissement naturel de la vallée du Rift qui longe tout l’est de l’Afrique. Les couches y ayant livré des fossiles humains sont datées entre 1,5 et 1 million d’années. Dans cette zone, la Syrie a fait l’objet de nombreuses prospections et des outils y sont connus à partir de 1,4 million d’années. Pourtant, si ces découvertes témoignent bien de l’établissement de populations humaines dans cette région, il ne peut s’agir du premier passage vers l’Eurasie, puisque des traces d’occupation en Asie sont plus anciennes. On peut aussi s’interroger sur les raisons qui ont poussé ces hommes à s’aventurer pour la première fois hors du continent africain. C’est d’autant plus surprenant que de nombreux autres groupes d’animaux se déplaçaient déjà depuis longtemps entre l’Afrique et l’Eurasie.
Une pression démographique plus importante en Afrique aurait pu conduire certains à chercher ailleurs de nouvelles ressources, mais la dimension de l’Afrique et la faible densité de population à l’époque rendent cette hypothèse peu crédible. Il est tout simplement possible que les hommes se soient déplacés lentement, à raison de quelques kilomètres par génération, en modifiant leurs territoires de chasse en fonction de la taille de la communauté et des migrations animales. Ils seraient ainsi passés en Eurasie sans même sans apercevoir. Néanmoins, les causes de ces premières migrations étaient certainement très nombreuses et sont encore loin d’être élucidées."

A lire également, un article d'Antoine Balzeau sur la structure du crâne d'Homo erectus

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