Bison des steppes
Bison priscus
Pour la majorité des personnes, le bison n'est pas assimilé à un animal préhistorique. Soit il est vu comme un simple animal de boucherie, soit il est assimilé à l'animal symbole de l'époque du far-west en Amérique du Nord ! Et pourtant, le bison actuel est le descendant d'une longue lignée d'espèces venant des âges anciens du Pliocène supérieur. Il est donc logique de le classer parmi les animaux du Paléolithique qui ont cotoyé l'Homme préhistorique.
Animal au physique impressionnant, il ne devait pas être facile à chasser, mais il a su interésser les hommes du Paléolithique qui l'ont représenté à de nombreuses reprises sur les parois des grottes, en France et en Espagne, mais également sur des restes osseux ou de l'ivoire.
Dessin de bison des steppes, avec l'autorisation d'Eric Le Brun
Origines et extinction du bison des steppes
Le genre Bison apparaît en Chine et en Inde il y a plus de 2 millions d'années. A partir de l'Asie, Bison Priscus s'est déployé sur l'Europe depuis 500 000 ans, de l'Espagne à la Russie. Dans l'ombre de Bison Priscus une autre espèce était aussi présente en Europe, mais avec moins de succès, le Bison schoetensacki. Ce dernier s'est éteint sans descendance connue il y a 10 000 ans.
De récentes études génétiques (2016) sur des restes de bisons de -15 000 ans montrent que le génome des animaux provient à 90% de l'espèce Bison Priscus et à 10% de Bos primigenius ! Autrement dit, les bisons européens Bison bonasus du Paléolithique étaient issus d'une hybridation avec des aurochs ! Non seulement cette hybridation (estimée à - 120 000 ans) donnait des animaux viables mais ils étaient eux-mêmes fertiles, ce qui est rarissime... Sur les fresques paléolithiques, les préhistoriques ne s'étaient donc pas forcément trompés quand ils représentaient des bisons très différents, car les deux espèces ont probablement arpenté les plaines européennes au même moment.
Actuellement, il reste des bisons en Amérique du Nord à l'état sauvage (Bison bison) mais en Europe c'est une autre espèce, Bison bonasus, qui a été réintroduite en Pologne (forêt de Bialowieza) et en Russie (forêts de Orel-Briansk-Kaluga et de Vladimir). En semie liberté, les bisons se développent mais rencontrent des problèmes de consanguinité qui appauvrissent la diversité génétique.
Le Bison des steppes disparaît des stratigraphies il y a 10 000 ans environ, à la fin de la dernière glaciation. Bison schoetensacki s'éteint également à la même période.
Image
de chasse au bison par Zednek Burian
Caractéristiques des bisons des steppes
Le Bison des steppes est un ruminant appartenant à l'orde des artiodactyles. Ce bovidé est donc proche d'une autre espèce, l'aurochs. Bison Priscus peut mesurer jusqu'à 2 mètres de hauteur au garrot, 3,5 mètres de longueur totale et peser une tonne. C'est un animal puissant et massif. Sa tête est large et surmontée d'une paire de longues cornes coubées vers le haut. Les dents de l'animal sont à croissance continue.
La partie antérieure de l'animal, plus développée que les parties postérieures, est renforcée par une encolure massive et une protubérance marquée (bosse dorsale).
Le corps est recouvert d'une sorte de toison épaisse qui se détache par plaques à partir du printemps. Cette particularité est confirmée par certaines figurations dans l'art pariétal, comme à Lascaux.
De manière globale, le dimorphisme sexuel était très accentué chez Bison priscus : les mâles sont plus grands et plus lourds que les femelles. La tête est également plus large et pourvue de cornes plus importantes.
Photo de squelette de Bison priscus, La Berbie - Dordogne. Musée national de préhistoire les Eyzies-de-Tayac - Photo Kroko pour Hominides.com
Mode de vie
Vivant en troupeau, cet herbivore ruminant se nourrissait en majorité de graminés, de plantes herbacées ou de lichens dans les plaines steppiques de l'Eurasie. Dans les périodes froides il devait également récupérer les écorces des arbustes pour compléter son alimentation.
Ethologiquement, si l'on se base sur les bisons actuels, on devait retrouver une organisation sociale identique : les troupeaux principaux sont constitués de vaches et de veaux... les taureaux sont soit solitaires ou en petits groupes satellites.
Dans les plaines, le bison des steppes croisait de gros mamifères, comme le mammouth ou le rhinoceros laineux, mais également des chevaux et des cervidés.
A droite : reconstitution Bison priscus
Photo Neekoo pour Hominides.com
Le bison et l'homme
Bison priscus était une proie de choix pour les hyènes, les lions, les loups et probablement les hommes. La découverte d'ossements dans de très nombreux sites paléolithiques prouve que le bison était au minimum charogné, voire piégé, ou même chassé par l'homme. Mais le bison était rarement l'animal le plus consommé.Pourtant, comme le renne, l'animal entier était utilisé par l'Homme préhistorique : la viande comme nourriture, les tendons et les os comme matière première pour réaliser des outils, la peau comme protection contre le froid (vêtements, "couvertures"...). Il a cotoyé l'homme de Néandertal au Paléolithique moyen et Homo sapiens au Paléolithique supérieur. Les ossements présentant des traces de découpes sont le plus souvent ceux des rennes, des bisons, des cervidés.
Pour le préhistorien Jacques Jaubert, une chasse paléolithique au bison se préparait ..."près d’un lieu qui deviendra Mauran, les hommes se sont mis d’accord : on a désigné le meneur, les quatre guetteurs, la poignée de rabatteurs et ceux qui auront la lourde charge d’abattre les jeunes bisons ou les femelles après qu’ils ou elles auront été détournés du troupeau au moment du franchissement du gué"...
La scène du puits de Lascaux : une des très rares scènes mettant en relation un anthropomorphe et un animal.
Le bison dans l’art préhistorique
En art pariétal, le bison est en second rang dans l’ordre des espèces figurées, juste après le cheval : ce dernier représente 30% du corpus général alors que le bison moins de 20%. C'est par ailleurs ces deux animaux qui sont le plus souvent représentés en association.
Au total, plus de 800 représentations de bisons figurent en peintures ou en sculptures dans les grottes ornées. Il faut noter que le bison n'est pas présent de manière homogène dans les grottes. Il est parfois l'animal majoritaire et parfois il n'existe pas. Par ailleurs, certaines représentations n'ont pas pu être identifiées formellement car les différences avec l'aurochs ne sont pas reconnues. La grotte de Font-de-Gaume, à elle seule, contient plus de 50 représentation de bisons ! A Niaux, c'est 54 bisons qui sont répertoriés... La grotte d'Altamira, en Espagne, est réputée pour ses 25 représentations de bisons qui recouvrent le plafond de la cavité. Sur la frise de l'abri de Cap Blanc 3 bisons ont été identifiés. Le Tuc d'Audoubert est lui seul détenteur d'un moulage préhistorique d'argile figurant plusieurs bisons.
A droite : bison, Grotte d'Altamira
Sur les parois des grottes
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Fresque trois bisons
Grotte de Marsoulas
Parc de préhistoire de Tarascon - Photo Neekoo |
Bison Font-de-Gaume
Monuments nationaux
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Bison grotte de Niaux
SESTA
E. Demoulin
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Bison formé de points rouges
Grotte de Marsoulas (Photo Carole Fritz)
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Bison
Grotte Chauvet
Photo Neekoo pour Hominides.com
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Bisons adossés
Grotte de
Lascaux
Photo Kroko pour Hominides.com
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Gravures et moulages
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