Les outils et les armes

Les bâtons percés. Le bâton percé apparaît dès l'Aurignacien et persiste jusqu'à la fin du Magdalénien. Ces pièces sont taillées dans du bois de renne, le trou étant percé au niveau d'une enfourchure. Leur usage a donné lieu à plusieurs dizaines d'hypothèses, la plus courante est qu'ils servaient à redresser à chaud les pointes de sagaie en os. Leur décoration parfois absente ou rudimentaire devient, au Magdalénien, très élaborée et parfois originale. Il s'agit d'animaux : chevaux, bisons, cerfs, rennes, bouquetins, mammouths, poissons... mais aussi souvent de phallus (3-4) et plus rarement de vulves. En savoir plus sur le bâton percé. Ci-dessus : Bâtons percés – Grotte de Gourdan – Salle Piette – MAN – Photo Kroko pour Hominides.com A droite : Bâton percé – Grotte d’Arudy – Salle Piette – MAN – Photo Kroko pour Hominides.com Les propulseurs à crochet. Cet objet, également en bois de renne, servait à propulser des sagaies. Les propulseurs de la préhistoire présentent une tige rectiligne d'une vingtaine de centimètres parfois terminée par un œillet. L'autre extrémité porteuse du crochet est décorée d'une ou deux figures animales sculptées en ronde-bosse : cheval, bouquetin, poisson, bison.... Les propulseurs ne s'observent qu'au Magdalénien et dans une région limitée : le Périgord et les Pyrénées. A gauche : Propulseur sculpté Mas d’Azil en bois de renne – Parc de Préhistoire de Tarascon – Photo Neekoo pour Hominides.com     Propulseur à tête humanoïde – Grotte de Gourdan – Musée d’Archéologie Nationale – Photo Neekoo pour Hominides Propulseur figurant un bouquetin – Mas d’Azil - Musée d’Archéologie Nationale – Photo Neekoo pour Hominides.com Les spatules. Ces objets, d'usage inconnu, sont des pièces d'os plates allongées et polies dont une extrémité semblant former un manche a parfois la forme d'une queue de poisson. Les baguettes demi-rondes. Découpées dans des perches de bois de renne, de section semi-circulaire, parfois longues d'une vingtaine de centimètres, ces pièces étaient très vraisemblablement assemblées deux à deux par collage pour former des pointes de sagaie. Il en existe de simples non décorées et des exemplaires décorés plus rares qui devaient être des objets d'apparat. Le décor est le plus souvent géométrique, plus rarement figuratif. Ces pièces apparaissent au Gravettien et atteignent leur apogée au Magdalénien.   Spatules – Grotte de Lorthet – Salle Piette – Musée d’Archéologie Nationale – Photo Kroko pour Hominides.com Baguettes demi-rondes ornées de motifs en volutes – Grotte des Harpons, Lespugues – Musée de l'Homme - Photo Kroko pour Hominides.com Baguette demi-ronde gravée – Abri de la Madeleine – Musée des Eyzies – Photo Neekoo pour Hominides.com     Les lampes. De très nombreuses lampes ont été retrouvées. Il s'agit le plus souvent de pierres brutes ou discrètement aménagées servant à transporter dans un léger creux un morceau de graisse avec une mèche (brindille) enflammée. Parmis toutes les lampes à graisse retrouvées, deux seulement sont des pièces travaillées et décorées : l'une provient de la grotte de La Mouthe, l'autre a été découverte au fond du puits de Lascaux. Lampe en grès rouge décorée d’un bouquetin - Grotte de la Mouthe - © RMN - Grand Palais (Musée d’Archéologie Nationale) / Christian Jean / Jean Schormans Lampe en grès sculpté, Lascaux - Elle contenait des morceaux de charbons de génévrier preuve de sa dernière utilisation. Photo Kroko pour Hominides.com

Les éléments de parure

Les objets destinés à la parure apparaissent tôt, dès le Châtelperronien, sous forme de dents percées ou, plus rarement aménagés par un sillon permettant de les suspendre. La crache de cerf, canine surnuméraire atrophiée, est particulièrement appréciée, au point de se rencontrer à la fois sous forme naturelle et sous forme de copies en os. Jusqu'à une époque récente, d'ailleurs, cette dent particulière ornait couramment les épingles de cravate et les chaînes de montre des chasseurs. Attention au terme de parure qui ne signifie pas que ces ornements étaient destinés uniquement aux femmes.
Voir aussi notre dossier consacré à la Parure dans la Préhistoire.

Ci-dessus : Dents percées – Les Jamblancs – Probablement utilisées comme parure. Musée de Périgueux – Photo Kroko pour Hominides.com A droite : Parure aurignacienne composée de dents et de coquillages percés – Site de Castel-Merle à Sergeac – Photo Neekoo pour Hominides.com

Les pendeloques.

Bison gravé sur pendeloque - Abri du Raymonden – Chancelade – Musée de Périgueux – Photo Kroko pour Hominides.com	Pendeloque gravée Laugerie-Haute est – Musée de préhistoire des Eyzies – Photo Neekoo pour Hominides.com

Les contours découpés.

Ces pièces originaires de Dordogne ou des Pyrénées sont datées du Magdalénien moyen. Elles représentent en grande majorité des têtes de chevaux finement gravées et découpées dans des os hyoïdes du même animal. L'os hyoïde, situé dans la gorge de l'animal, a une forme qui, pour un œil exercé, évoque une tête de cheval. Les contours découpés sont donc un exemple appliqué à l'art mobilier de la technique dite de l'utilisation des reliefs naturels qui est propre aux paléolithiques.

Contour découpé – Tête de cheval – La Garenne - Musée d’Archéologie Nationale – Photo Neekoo pour Hominides.com	Contour découpé – Cheval décharné – Mas d’Azil – Musée d’Archéologie Nationale – Photo Neekoo pour Hominides.com

Les rondelles.

Les rondelles se rencontrent à la même époque et dans les mêmes gisements que les contours découpés. Ce sont des rondelles d'environ 4 cm de diamètre, percées en leur centre. Elles sont découpées dans la partie mince d'une omoplate et présentent sur l'une de leur face, plus rarement les deux, une décoration en général animalière faite de fines gravures.

Rondelle découpée – Grotte de Bedeilhac – Homme et patte d’ours – Musée d’Archéologie Nationale – Photo Neekoo pour Hominides.com	Rondelle découpée – Mas d’Azil – Aurochs gravé au recto – Musée d’Archéologie Nationale – Photo Neekoo pour Hominides.com

D'assez nombreux sites produisent des plaques ou des plaquettes de dimensions variables, porteuses de décorations gravées. Les supports sont en calcaire, en grès, ou en schiste pour les plaquettes, en quartz pour les galets. Trois sites ont produit ces pièces en nombre considérable, plusieurs centaines voire plus du millier : La Marche, en Haute-Vienne, Enlène en Ariège et Le Parpallo en Espagne (Valence) qui détient le record 5 000 pièces sur une période de 13 000 ans.

Tête humaine gravée sur plaquette – Grotte de la Marche – Musée de Lussac-les-Châteaux – Photo Neekoo pour Hominides.com	Jeune renne gravé sur plaquette – Grotte des Fadets – Musée de Lussac-les-Châteaux

Les premiers outils utilisés par les hommes de la Préhistoire			Matières d'art Collectif Comment l'homme préhistorique s'est servi des matières dures animales (os, dent ou bois de cervidé) pour composer ses oeuvres d'art. Dans quelle mesure l'artiste est-il lié au matériau qu'il s'est choisi pour réaliser son oeuvre ? Matières d'art		L'art préhistoriqueAlain Roussot Un grand livre dans un petit format ! Panorama très complet de l'art dans la préhistoire : techniques utilisées, type de représentations, théories pour expliquer l'art pariétal, rupestre et mobilier... L'art préhistorique Pour tous.
	L'art de l'époque glaciaire Paul bahn Ce livre répond à toutes vos questions sur l'art à la préhistoire. C’est le seul véritable manuel consacré à l’art de l’époque glaciaire. Art parietal (peintures, sculpture, gravure) et art mobilier (parures, venus...) y sont systématiquement passées en revue. Paul Bahn, qui a lui-même visité des milliers de sites d’art préhistorique nous livre ici un véritable tour du monde des arts de l’Âge Glaciaire. L'art de l'époque glaciaire	La grotte d'Enlène, immersion dans un habiitat magdalénien	La grotte d'Enlène Collectif Enlène, dont loujours été facile, est le type même de la grotte-habitat. Les recherches ont permis de mettre au jour une occupation dès le Gravettien (27 900 calBP), mais c’est durant l’époque magdalénienne qu’elle fut totalement investie (17 000 calBP). Les fouilles ont révélé des structures d’habitat (foyers, aménagements, silex et ossements…), et de nombreux outils ou objets en silex, os et bois de rennes, dont certains sont de véritables objets d’art.		L'art des objets à la Préhistoire Patrick Paillet Les objets d'art n'ont trouvé dans les publications qu'une place très discrète. Pourtant, ils sont inscrits dans le quotidien des hommes et nous révèlent avec force leurs comportements techniques et symboliques. L'art des objets à la Préhistoire
				22/12/04 revue le 11/07/14 et le 01/12/21 Texte d'origine : ZAF