Espèce d’humain
Exposition Forum Départemental des Sciences Villeneuve d’Asq
Du 22 septembre 2009 au 14 mars 2010
Le Forum départemental des Sciences offre une véritable réflexion sur l’éternel questionnement de l’identité humaine. Constamment provoqué, le visiteur chemine tout au long d’un parcours qui l’amène à mieux connaître les singes, et à saisir la difficulté de définir l’homme, comparant les critères anatomiques, biologiques, culturels et sociaux entre l’homme et le singe.
Espèce d’humain est une exposition réalisée grâce aux productions de l’Espace des Sciences de Rennes, de Cap Sciences à Bordeaux, du Muséum d’histoire naturelle de Neuchâtel (Suisse) et le Muséum d’histoire naturelle de Dijon.
Visite de l'exposition Espèce d'humain
Sur les traces des grands singes…
Dans un premier temps, le visiteur observe de près les grands singes, plus particulièrement les gorilles, leur anatomie, leur comportement, leur vie et leurs mœurs. A travers sculptures, photos et bornes interactives, il commence à se sentir plus proche de ces animaux aussi effrayants qu’attachants. Par une série de jeux ludiques, le visiteur se compare ensuite au singe : sa mémoire, sa conscience, ses réflexes, sa morphologie, son agilité, sa faculté de se déplacer par la force des bras, d’utiliser des outils, de communiquer, ou encore de coopérer. Il découvre que le singe a parfois plus de facilité que lui, l’incitant à réviser ses préjugés sur l’animal…
Le regard des gorilles nous interroge. Pensives, tristes, menaçantes ou farceuses, leurs expressions sont étonnamment proches des nôtres. Craints pour leur force et admirés pour leur intelligence, les gorilles ont enflammé l’imaginaire des hommes au travers de légendes terrifiantes, et inspiré des œuvres de fiction. Les dernières recherches nous les dévoilent plutôt comme des géants pacifiques.
A l’aide de modules interactifs, panneaux, objets, sons, sculptures et vidéos, l’exposition aborde le sujet de manière pluridisciplinaire et amène le visiteur à mieux connaître les gorilles. Il découvre les croyances développées par l’imaginaire humain autour des gorilles - objet de cinéma – King Kong ou la Planète des Singes, la parenté homme singe et l’origine des gorilles, provenant des forêts africaines. Il étudie les différentes espèces, leurs crânes, l’histoire de leur découverte par l’homme, leur anatomie, leur alimentation végétarienne, leurs habitudes, la vie en famille, une journée type, les relations entre groupes, les migrations ainsi que les menaces qui pèsent sur eux et les moyens de les protéger.
Par des jeux de manipulations et expérimentations, le visiteur se compare au singe. Il teste ainsi sa capacité à manipuler une image inversée et à suivre de la main un labyrinthe avec un petit bout de bois en s’aidant uniquement du reflet desa main dans le miroir ou à communiquer en imitant les grimaces caractéristiques du singe (la moue, le sourire, la fureur).
Pris au jeu, le visiteur se mesure au singe et apprécie sa forme physique... se déplaçant d’un bout à l’autre d’une échelle avec la force des bras.
Le module “mémoire flash” lui permet de tester sa mémoire en regardant un court instant des chiffres et en essayant de les replacer dans le bon ordre. L’exercice de coopération est également révélateur : pour faire tomber une noisette d’un distributeur il est nécessaire d’être deux. Les singes sont-ils plus solidaires que nous ?
Continuant le jeu de comparaison, des squelettes et sculptures de mains et de pieds permettent d’étudier les différences et les ressemblances anatomiques entre l’homme et le gorille.
D’autres modules amènent le visiteur à mesurer la difficulté de manipuler des objets avec les pieds, ou encore de mélanger sa morphologie avec celle du singe grâce à un “miroir hybride”.
Il devient homme singe, ou est-ce plutôt singe homme ?
Jouer, rire, se soigner, avoir de l’empathie, utiliser des outils, partager une culture, faire de la politique, ces différents points ont été considérés comme le propre de l’homme.
Mais le visiteur va certainement être dérouté en regardant une vidéo où les singes développent toutes ces caractéristiques.
Sur les traces de l’homme…
Le visiteur découvre ensuite les différentes théories scientifiques développées au cours de l’histoire et leurs limites. Il chemine dans le couloir du temps et enquête sur la préhistoire, l’archéologie et la paléontologie qui tentent d’éclaircir le mystère de l’humanité - l’évolution des crânes et des silhouettes, de l’habitat, des outils, les sépultures, l’art etc… Aussi, le module créé autour de l’histoire de l’enfant sauvage offre une formidable réflexion sur l’identité humaine.
L’évolution des hommes se démarque par l’importante augmentation de la taille du cerveau et par l’acquisition d’une plus grande complexité neurologique. Au cours du temps, le cerveau de l’hominidé a presque triplé de volume.
Des australopithèques aux hommes modernes, les ramifications des vaisseaux du cerveau sont de plus en plus complexes et la morphologie évolue....
En partant de figures géométriques, de symboles sexuels, en piquetant dans les parois rocheuses ou dans les blocs de pierre, les hommes préhistoriques nous ont laissé les premiers témoignages de leurs préoccupations religieuses et symboliques.
Les peintures et gravures sur les parois des grottes n’apparaissent que plus tard. C’est un art très varié : mains, signes, motifs géométriques, silhouettes humaines côtoient des animaux, différents selon les pays. ...
Un parcours à travers le temps aide le visiteur à comprendre l’évolution de l’homme. Moulages, maquettes, vidéos et panneaux font état des recherches des cinquante dernières années.
Le visiteur étudie l’évolution des hominidés, leurs boîtes crâniennes et leurs silhouettes, les différences entre l’homme et les grands singes (squelettes de bassins, panneaux sur la bipédie, le langage, l’ADN, le cerveau), l’évolution de l’habitat, des outils, de la chasse à l’élevage, les migrations, les sépultures, le feu, ainsi que la naissance de l’art.
A l’occasion du bicentenaire de la naissance de Darwin, le Forum départemental des Sciences a tenu à consacrer un rappel de sa théorie sur l’origine des espèces.
Un module multimédia résume rapidement l’histoire de l’évolution en deux parties : “y a-t-il de l’humanité chez le singe ?” évoquant les premières classifications avant la théorie de l’évolution et “y a-t-il du singe chez l’Homme ?” évoquant la théorie darwinienne.
Un autre aparté est consacré à l’enfant sauvage, soulevant le questionnement de l’inné et de l’acquis, de la nature et de la culture.
Comment serions-nous si nous avions grandi parmi des animaux, tels que ours, singes ou loups ? Grâce à un module interactif interrogeant sur sa manière de se déplacer, manger, communiquer, le visiteur est amené à se questionner sur son humanité s’il avait vécu parmi les animaux.
En fin de parcours, “le mur à enjeux” soulève les questions fondamentales éthiques liées à la définition de l’homme. Au pied de ce mur, symbolisant l’immensité de la tâche, sont abordés par des articles de presse, les droits des animaux, l’homme du futur (bionique, génétiquement modifié,…), le statut du clone, la place de la religion… ...
Il y a 100.000 ans, les “Néandertal” s’adaptent au froid, inventent des techniques et enterrent leurs morts. Ils ont laissé les premières sépultures de l’histoire de l’humanité.
Les corps étaient inhumés dans des grottes ou abris, des fosses ou parfois sous un aménagement de pierre ou de terre. La disposition anatomique des corps et la présence d’objets atteste d’un rituel. ...
Troublé, le visiteur poursuit ses découvertes et enquête sur son passé. Qui étaient les premiers hommes ? Y a-t-il vraiment eu un premier homme ? A partir de quel moment l’hominidé est-il considéré Homme ? Autant de questions sur l’origine de l’homme qui fascinent et qui font l’objet de recherches scientifiques particulières.
Grâce à un cheminement accessible aux grands comme aux petits dès l’âge de 6 ans, le Forum départemental des Sciences offre la possibilité au visiteur de forger sa propre opinion. A l’image d’un jeu de rôle, l’exposition interroge sans cesse le visiteur dans un esprit interactif et concret.
|
|