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Salle Piette
Salle réservée aux découvertes de la collection Edouard Piette
Musée d’Archéologie Nationale – MAN
Saint-Germain-en-Laye
Attention cette salle n’est ouverte
qu’à certains horaires ou sur réservation
au 01 34 51 65 36 ou sur reservation.man@culture.gouv.fr
La salle Piette
Né en 1827, Édouard Piette étudie le droit et devient juge de paix. Après la guerre de 1870, qui a ébranlé sa santé, Édouard Piette effectue une cure thermale dans les Pyrénées. C’est dans cette région qu’il fouille, de 1871 à 1897, les grottes préhistoriques de Gourdan (Haute-Garonne), Lortet (Hautes-Pyrénées), Arudy (Pyrénées-Atlantiques), Mas d’Azil (Ariège) et Brassempouy (Landes) et qu’il découvre de nombreux outils et objets d’art paléolithiques.
Bien qu’il ait financé lui-même ses recherches, Édouard Piette ne vend pas sa fabuleuse collection mais la donne au Musée d’Archeologie Nationale en 1904. Il assortit cependant sa donation de certaines conditions. Dans une salle qui lui soit réservée, sa collection doit être présentée conformément à sa classification et cette présentation ne doit plus être modifiée. Comme dans le musée de l’époque, le plus grand nombre d’objets possible est exposé dans des vitrines en chêne, sur des fonds de feutrine rouge.
Après cent ans d’existence, la salle Piette a été restaurée – et non rénovée – dans le respect des clauses de la donation. Un compromis a été trouvé entre, d’une part, la présentation ancienne, qui ne peut être modifiée, et, d’autre part, les normes actuelles de sécurité et de conservation, sans oublier le confort du public.
La visite de la salle Piette est l’occasion de découvrir l’atmosphère d’un musée du début du XXème siècle. C’est aussi l’occasion de contempler l’une des plus belles collections d’art préhistorique, dont la célèbre « Dame à la Capuche » de Brassempouy (Landes) fait partie. La salle Piette nous transporte il y a plus d’un siècle, au moment où naissent les sciences préhistoriques, et, bien sûr, il y a plusieurs dizaines de millénaires, au coeur de la Préhistoire.
La salle Piette est accessible à des groupes de dix-neuf personnes dans le cadre de visites-conférences. La découverte de la salle et des collections avec une conférencière de la Réunion des Musées nationaux répond à des impératifs de sécurité mais aussi à une médiation nécessaire pour apprécier pleinement les chefs-d’œuvre exposés.
La restauration de la salle Piette
Les conditions avant la restauration
La muséographie de la salle Piette est identique à celle des autres salles du musée de Napoléon III. Les objets sont présentés dans des vitrines en chêne, sur des fonds couverts de feutrine rouge, maintenus par des griffes en laiton. Ces objets sont très nombreux – jusqu’à mille pièces dans une seule vitrine ! – et serrés, l’objectif étant de montrer la richesse des collections et leur diversité.
Après un siècle d’existence, cette présentation a souffert des atteintes du temps : les fonds textiles se sont défraîchis ; les baguettes de séparation sont en mauvais état ; les cartels manuscrits se sont effacés. De plus, les systèmes d’accrochage, constitués de griffes métalliques, sont agressifs pour les objets.
La salle Piette requiert alors non une rénovation, mais une restauration, dans le strict respect des clauses juridiques de la donation. Un compromis doit donc être trouvé entre, d’une part, l’exigence muséographique initiale, qui ne peut être modifiée, et, d’autre part, les normes actuelles de sécurité, de conservation et d’accessibilité au public.
Le travail d’une équipe pour la préparation de la salle avant travaux
En 2005 et 2006, le déménagement des collections présentées dans les vitrines (environ dix mille pièces) ou conservées dans les placards de la salle Piette, qui font office de réserves (plusieurs dizaines de milliers de pièces), est réalisé par le département paléolithique, avec le concours des personnels du musée, de personnels bénévoles, stagiaires et chargés de mission. La phase de démontage nécessite de photographier les vitrines, en notant l’emplacement de chacun des dix mille objets, afin d’être en mesure de les reconstituer à l’identique, pendant la phase de remontage. Les pièces sont dépoussiérées, reconditionnées provisoirement et entreposées dans les réserves du département paléolithique. Certaines sont traitées par le service de restauration du musée, essentiellement pour des recollages ou des consolidations. Les pièces conservées dans les placards seront replacées dans les tiroirs et sur les étagères, après avoir été reclassées et reconditionnées selon les normes de conservation actuelles. La totalité de la collection ne pouvant être contenue dans la salle, une petite galerie voisine est aménagée en réserve. La restauration de la salle Piette constitue une occasion d’inventaire, d’informatisation et de récolement de la collection. Durant les travaux, les pièces exposées dans les vitrines sont traitées en priorité ; les pièces conservées dans les réserves le seront ensuite.
En 2007 et 2008, l’aménagement architectural de la salle est réalisé sous la direction de l’architecte en chef des monuments historiques, Monsieur Voinchet, et l’aménagement muséographique sous la direction du conservateur du département paléolithique, Madame Schwab. Ces opérations sont réalisées, d’une part, par des entreprises extérieures et, d’autre part, par le service de maintenance, le service de restauration et le département paléolithique, avec le concours de personnels bénévoles, stagiaires et chargés de mission.
Les aspects techniques de la restauration
Le remplacement des installations électriques permet la mise en place d’éclairages et de dispositifs de régulation climatique. Les peintures de la fin du XIXe siècle sont restaurées, qu’il s’agisse des murs, des voûtes, des huisseries ou de la cheminée. En terme de sécurité, les systèmes de fermeture, d’alarme et de vidéo-surveillance sont vérifiés et, en cas de besoin, renforcés. Un système de survitrage favorise l’étanchéité des fenêtres – des vitraux du XIXe siècle ! –, nécessaire à la stabilisation de la température et du taux d’humidité indispensable à la conservation. Inchangé, le dispositif de chauffage n’en est pas moins régulé pour ne pas assécher l’atmosphère. L’installation, parallèlement, d’un déshumidificateur vise à éviter les augmentations
brusques du taux d’humidité, notamment lors des orages d’été. Des volets en bois, pouvant occasionnellement être ouverts, ont été conçus par l’architecte en chef des monuments historiques d’après le mobilier existant, pour protéger la salle de la lumière naturelle et de ses rayons ultra- violets, les vitrines étant elles-mêmes protégées des rayons ultra-violets par des films.
Au début du XXe siècle, le musée des Antiquités nationales ne possède pas d’éclairage : il est alors ouvert au public aux heures d’ensoleillement, comme le sont aujourd’hui les parcs et jardins ! Dans les années 1950, un plafonnier – plutôt inefficace et inesthétique – est mis en place.
Aujourd’hui, faire visiter une salle et donner à voir des vitrines sans éclairage ou presque n’est guère concevable… Une rampe de projecteurs éclaire donc désormais la salle et les vitrines-tables, tandis que les vitrines murales sont munies de tubes à base de diodes, non calorifiques.
La restitution du mobilier d’époque
La restauration des vitrines nécessite la réfection du mobilier, au niveau notamment de la peinture, couleur argent, de toutes les structures métalliques. Elle implique ensuite la reconstitution des socles en bois et des fonds en tissu. Le chêne et la feutrine, trop acides sont remplacés par un bois et un tissu au pH neutre : un peuplier exotique, l’ayous, et un textile moderne à base de microfibre. Les pièces exposées dans les vitrines sont dotées de nouveaux systèmes d’accrochage en métal – du laiton comme à l’origine – gainé de matière plastique, de type « cathéter ». Le gainage du métal protège des agressions mécaniques et des altérations chimiques entre le système d’accrochage de la pièce et la pièce elle-même. La restauration des vitrines requiert également la réintégration des baguettes séparant les sites archéologiques ou les périodes chronologiques, ainsi que la reproduction des cartels originels, réalisés dans une police de caractères dans l’esprit d’une écriture manuscrite du début du XXe siècle.
Le buste en marbre blanc d’Édouard Piette, nettoyé par le service de restauration du musée, reprend sa place près de la cheminée. Enfin, des chaises ayant appartenu au musée de Napoléon III ont été retapissés à l’attention des visiteurs.
Hominides.com remercie le Musée d’Archéologie Nationale pour leur collaboration et leur documentation.
Photo Neekoo et Kroko pour Hominides.com
Salle Piette- Musée d’Archéologie Nationale (MAN), côté pratique
Adresse :
Musée d’Archéologie Nationale
Château – Place Charles de Gaulle
78 105 Saint-Germain-en-Laye cedex
Horaires de visite :
Salle visible uniquement sur réservation, en visite conférence, pour des groupes de 18 personnes maximum, à partir de 13 ans.
- Les samedis et dimanches à 11h ou 14h
- Les lundis, jeudis et vendredis à 15h30
- Les mercredis et vacances scolaires à 11h30
- Visite conférence en 1h30 avec un conférencier de la RMNGP
- A partir de 13 ans
- Les samedis et dimanches à 11h, selon programmationTarif : 6,50 € + droit d’entrée à 5,50 € (gratuit pour les moins de 26 ans)
- Consultez l’agenda en ligne
Vérifiez le maintien de la visite avant votre venue en contactant le service du développement culturel ou en consultant le tableau d’ouverture.
TARIFS
7 € + droit d’entrée 6 € (gratuit pour les moins de 26 ans)
Accès
RER ligne A : Station Saint-Germain-en-Laye située devant le château (20mn depuis Charles-de-Gaulle-Etoile).
Autobus 258 depuis La Défense.
Autoroute de l’Ouest A13, RN 190, RN 13, N 186.
La Collection Piette – Musée d’archéologie nationale, château de Saint-Germain-en-Laye La salle Piette du musée d’Archéologie nationale abrite la collection Piette, un des plus remarquables ensembles d’industrie et d’art préhistoriques. Fruit d’une démarche scientifique, cette collection donnée à l’Etat en 1904 est due à Edouard Piette, magistrat et archéologue amateur. Celui-ci consacra une grande partie de son temps et de sa fortune à des campagnes de fouilles, ainsi qu’à la constitution de sa collection et à la publication de ses résultats, dont son célèbre ouvrage posthume L’Art pendant l’Age du Renne. Cet album richement illustré révèle l’intérêt historique et l’attrait esthétique de cet ensemble qui compte de nombreux chefs-d’œuvre de l’humanité, tels que la dame de Brassempouy ou les Vénus de Grimaldi. | |