Mur-murs de préhistoire
« Se loger en Pic Saint-Loup à l'âge du cuivre »
Musée du Pic Saint-Loup
Du 19 mars au 26 juin 2011
Exposition Mur-murs de préhistoire
À partir du Néolithique, après l'abandon des abris nomades et l'adoption d'un mode de vie basé sur l'agriculture, construire devient la nouvelle préoccupation de l'humanité. Les populations développent des modèles d'habitations en utilisant les ressources de leur milieu. Le calcaire étant abondant autour du Pic Saint-Loup, les villages de pierre sèche fleurissent au cours du IIIe millénaire avant J.-C.
Grâce aux maquettes de ces villages et aux objets de la vie quotidienne (céramiques, parures, outils), cette exposition invite à remonter le temps et à redécouvrir comment vivaient et se logeaient nos ancêtres.
Présentation de l’exposition Mur-Murs de préhistoire
Au cours du IIIe millénaire une civilisation préhistorique originale, celle du groupe de Fontbouisse, s'est épanouie dans les garrigues du Languedoc.
A droite : Vue aérienne du Rocher du Causse, Claret (photo J. Coularou)
La fin de la Préhistoire est une période très riche au niveau culturel où le mode de vie des hommes subit des changements radicaux. Depuis des millions d'années, l'Homme, nomade, vivait essentiellement de la chasse et de la cueillette. Sur une période assez courte (quelques millénaires quand même !) il adopte une économie basée sur l'agriculture et l'élevage et se sédentarise. Ce phénomène, appelé « révolution néolithique » amène avec lui des innovations techniques et probablement des changements sociaux qui sont le fondement des sociétés actuelles.
La culture de Fontbouisse appartient à l'âge du cuivre, période de la fin du Néolithique où les premières sociétés utilisant le métal apparaissent en Europe. L'artisanat du métal, cuivre majoritairement, mais aussi or, argent et plomb, côtoie celui de la pierre sans le supplanter. La céramique développe une grande richesse de formes et de motifs.
Cependant, cette culture de Fontbouisse est essentiellement connue et célèbre pour ses vestiges spectaculaires d'architectures en pierre sèche.
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Maison reconstituée à Cambous, Viols en Laval (photo J. Gascó) |
Maquette du village de Boussargues, Argeliers (réalisation J. Coularou, photo A
Aigoin) |
La pierre était utilisée, depuis le Néolithique, dans le domaine funéraire pour la construction des dolmens.
Vers le IIIe millénaire elle gagne l'habitat, tout d'abord de façon marginale, en soubassement d'une ossature en bois, puis à partir des Vautes (à Saint Gély du Fesc), la pierre commence à s'imposer dans les garrigues.
Les vestiges de ces villages, très bien protégés par la végétation, ont été redécouverts à partir des années 1950 ; certains sont encore en cours d'étude.
Les fouilles ont parfois permis de retrouver, dans certains habitats, des outils, des objets, des restes végétaux et animaux en place. Les informations que ce matériel nous apporte permettent de mieux connaître le mode de vie du groupe de Fontbouisse.
La construction apporte aussi des informations intéressantes sur la vie en communauté. Deux organisations spatiales se distinguent dans ces villages. Les villages en hameaux, les plus courants (Cambous à Viols en Laval), se composent de plusieurs ensembles compacts de maisons, distants de quelques centaines de mètres.
Les villages à enceintes, moins nombreux, regroupent les maisons et leurs dépendances dans une clôture de pierre.
A droite :
Rocher du Causse, Claret (photo J. Coularou)
A travers des panneaux illustrés, l'exposition « Mur-murs de préhistoire » fait le point des dernières recherches sur les habitats du groupe de Fontbouisse aux alentours du Pic Saint-Loup. Elle rassemble également du mobilier archéologique provenant des musées de Lattes, d'Alès et des réserves archéologiques de l'État, traces concrètes des activités et les artisanats pratiqués dans ces maisons. Les maquettes de deux villages préhistoriques, réalisées dans un but pédagogique et scientifique, proposent une reconstitution des élévations des maisons. L'exposition est accompagnée d'un documentaire audiovisuel, réalisé par le CNRS, sur ces villages des garrigues.
Pour compléter la découverte de ces habitats, deux villages de l'âge du cuivre sont aujourd'hui ouverts à la visite à proximité : le site de Cambous, à Viols en Laval (à partir du 2 avril) et celui du Rocher du Causse, à Claret.
Crédits :
Cette exposition a été conçue et réalisée par le Musée du Pic Saint-Loup, en collaboration scientifique avec M. Jacques Coularou et M. Jean Gascó, avec le soutien financier du Conseil Général de l'Hérault, et grâce aux prêts du Musée Archéologique Henri Prades, à Lattes, du Musée du Colombier, à Alès, du Service Régional de l'Archéologie Languedoc Roussillon, du Centre de recherche sur la Préhistoire et la protohistoire de la Méditerranée, de Toulouse et de M. Jacques Coularou.