La découverte
Les premiers restes identifiés ont été découverts par Bernard Ngeneo, en 1972, dans le gisement de Turkana. Ils furent d'abord attribués à Homo habilis puis, déclarés comme l'holotype* d'une nouvelle espèce : Homo rudolfensis (de l'ancien nom du Lac Turkana, Rodolphe).
Richard Leakey, qui a reconstitué la centaine de fragments osseux, fut accusé d'avoir manipulé la face du fossile afin de lui donner une figure plus humaine.
Depuis cette date, le fossile a été successivement reconnu comme appartenant aux australopithèques puis en 2001
au genre Kenyanthropus... Bref ce fossile a une vie très mouvementée depuis sa découverte.
Le crâne
Un volume cérébral de 650 à 750 cm3 place Homo rudolfensis un peu au-dessus d'Homo habilis.
Son appareil masticateur évoque plus en revanche - par sa robustesse - la lignée des paranthropes. Les fortes mâchoires sont la preuve de la consommation d'aliments "coriaces".
Qui est-il ?
Vivant à la même époque qu'Homo habilis, Homo rudolfensis partage avec lui une taille de cerveau qui le positionne clairement dans le genre Homo. Toutefois sa mâchoire le rapproche des paranthopes.
Le peu de restes post-crâniens
de l'espèce (un fémur) laisse également penser qu'Homo rudolfensis pratiquait une bipédie évoluée par rapport à Homo habilis.
Selon Sandrine Pratt (CNRS), "la majorité des caractères qui permettent de distinguer les spécimens attribués à Homo habilis et à Homo rudolfensis se situe au niveau du complexe maxillo-facial".
"Les résultats issus de l'analyse cladistique mettent en évidence que les spécimens KNM-ER 1470 (holotype d'Homo rudolfensis), KNME-ER 1813, 3732,OH 13 (paratype d'Homo habilis), OH 16 (paratype d'Homo habilis), OH 24, OH 62 et Stw 53 appartiennent au genre Homo et non au genre Australopithecus." (Sandrine Prat 2004 - Les premiers représentants du genre Homo, en quête d'une identité. Apport de l'étude morphologique et de l'analyse cladistique.)
* Holotype : spécimen de référence qui a servi à la description d'une espèce. |