Futur antérieur
Trésors archéologiques du 21ème siècle après J.-C.
Musée du Pic Saint-Loup
du 9 juillet au 30 octobre 2011
Que vont penser les archéologues dans 2 000 ans en découvrant les objets de notre époque ?
Au début du 5ème millénaire, grâce à d'émouvants témoignages matériels savamment interprétés par les archéologues, resurgit un monde fascinant, mystérieux et depuis longtemps oublié : le nôtre…
Que restera-t-il de nous dans 2000 ans ? Que comprendraient de notre mode de vie d'éventuels archéologues futurs ? Tel est le sujet de l'exposition d'anticipation Futur antérieur, qui présente pour la première fois de précieux futurs anciens
vestiges de notre époque, éclairés sous un jour nouveau.
Une plongée drolatique et tendre dans l'univers de l'archéologiefiction.
Notre époque privilégie l'éphémère, le jetable... que restera-t-il ?
On imagine souvent que notre monde saturé d'images et d'informations écrites laissera aux historiens futurs d'innombrables documents, témoins exhaustifs et détaillés de notre civilisation. Rien n'est moins sûr.
Depuis plus d'un siècle, la composition chimique du papier le condamne à une destruction relativement rapide. Les bandes magnétiques et les photos sont très fragiles, tout comme les supports numériques. Il y a peu de chances qu'un CD-rom enfoui 2000 ans demeure lisible. Par ailleurs, l'évolution accélérée des techniques entraîne des pertes gigantesques ; qui peut encore lire des fichiers informatiques sur les disques souples d'il y a quinze ans ? Enfin, on n'archive qu'un infime échantillon de toute l'information qui circule : notes, agendas, courrier (électronique ou non), réclames et autres précieux témoins de notre quotidien sont éphémères. Sauf exceptions miraculeuses, seuls subsisteront les textes en relief sur verre, céramique, métal ou pierre.
Bien sûr, bibliothécaires et archivistes s'évertuent à transférer, recopier, traiter et stocker ; mais d'ici 2000 ans, combien de ruptures politiques, de conflits, de sinistres et autres aléas viendront-ils ruiner leurs efforts ?
L'avenir appartient donc aux fouilleurs, qui exhumeront les vestiges d'un monde tombé dans l'oubli. Comme ceux d'aujourd'hui, les archéologues du futur tenteront tant bien que mal de restituer le passé sur la base de bribes dépareillées, fragmentaires et aléatoires, à coups d'interprétations empiriques. Et dès lors, comme ceux d'aujourd'hui, ils se tromperont parfois…
Avant de se plonger dans l'archéologie du futur, il importe de garder cette amnésie en mémoire.
Quelques objets archéologiques de l'exposition Futur antérieur
Et la description qu'en feront les archéologues dans 3000 ans...
Vase d'apparat
Doté d'un long bec coudé à son extrémité et d'une anse semicirculaire, orné d'une moulure dans sa partie inférieure, ce récipient en métal finement ouvragé était probablement réservé au service de boissons de prix, lors de fêtes ou de cérémonies particulières.
Alliage métallique
Statuette d'homme avec gobelet à libation
Portant une longue barbe et coiffé d'un bonnet, l'homme est sans nul doute un haut personnage, notable ou plus vraisemblablement prêtre, dont la physionomie bienveillante souligne la fonction protectrice.
Son costume, tunique claire et ceinture à la taille, pantalons et chaussures arrondies, fournit un précieux
témoignage de l'apparence vestimentaire des hommes de haut rang. Il tient un gobelet percé, ce qui a permis
d'attester la fonction rituelle de ce type de récipients.
Terre cuite peinte
Fragment de fresque
Témoignage aussi rare qu'émouvant, ce fragment reflète toute la maîtrise des artistes de la fin du 20ème
et du début du 21ème siècle : richesse chromatique, liberté et souplesse du trait, vivacité des contrastes, alliance harmonieuse du plein et du délié. La fresque à laquelle il appartenait décorait sans doute une pièce d'apparat dans la demeure d'un notable.
Peinture sur béton