Les Eves de la préhistoire
Une Archéologie picturale
Musée de Terra Amata
Du 18 septembre au 18 octobre 2010
De Françoise Vernas-Maunoury
Venus de Grimaldi
dite l'hermaphrodite
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Le travail sur les « Eves » préhistoriques présenté au Musée de Terra Amata met l’accent sur les figures de la femme primitive. Ce sont des sculptures miniaturisées dont je donne une traduction picturale essentiellement à l’ocre-rouge. Cette couleur m’est apparue comme la couleur originelle par excellence puisque c’est celle que l’on retrouve sur les parois les plus anciennement peintes ou encore, comme un enduit, sur les os du squelette de « L’Homme de Menton ». Les « Eves » de Grimaldi furent les premières à m’émouvoir et à m’inspirer, au retour de nombreux voyages dans les déserts d’Afrique et du Moyen-Orient.
Les gestes du peintre, liés au travail de la mémoire, sont de tracer, puis recouvrir, gratter, graver, lisser, griffer, enfouir, exhumer, dans un jeu entre le passé et le présent. |
A travers les formes souvent androgynes de ces statuettes, je retrouve des archétypes de notre humanité, contenant d’emblée l’exaltation des forces vitales et leur sublimation par la stylisation de la forme et le symbolisme.
Sur mes propres parois verticales, feuilles de papier ou de carton, palimpsestes longtemps teintés aux couleurs de l’Afrique, les « Eves » sont apparues comme d’elles-mêmes, faisant le lien entre mes voyages au Sahara, en Namibie, chez les Himbas, en Australie, chez les Aborigènes, ou au Moyen-Orient – en quête des signes de civilisations disparues – et mon territoire de vie, ici, au bord de la mer, où l’on a retrouvé des traces du premier foyer, à Terra Amata (- 400 000 ans).
Reconnaissance, renaissance que seule la métamorphose de l’art, abolissant le temps peut opérer. La modernité des Eves m’a saisie, je me suis fait leur interprète. Témoignage au-delà du temps de la pérennité de l’esprit des formes.
Françoise Vernas-Maunoury, 26 juin 2010 |
Venus de Grimaldi
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Reconstitution d'après Zamiatnine |
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