En continuité
Henri Maccheroni à Terra Amata
Textes Michel Butor
du 21 mai au 28 novembre 2010
En continuité
Exposition d'Henri Maccheroni
Inauguration le jeudi 20 mai 2010 à 18 h 30
en présence d’Henri Maccheroni et Michel Butor
Nous savons maintenant que l’évolution de l’espèce humaine ne s’est jamais interrompue, bien que nous n’en ayons qu’une vague conscience, en quelque sorte un enfouissement, presque indicible, dans notre subconscient.
Or le temps, dans son lent écoulement – lent mais irrémédiable – a maintenu une continuité d’évolution dont il nous faut peu à peu retrouver, aligner, classer les divers fragments épars.
M’attacher, m’investir dans la Préhistoire, intervenir de manière contemporaine sur des éléments mis au jour de ce qui a pu se passer 400 000 ans avant notre propre espace-temps est un acte “poétique” sans visée scientifique.
Invité à œuvrer sur la Préhistoire par les responsables du musée qu’ici je remercie vivement, tient sans doute au fait que mes créations trans-culturelles (sites pharaoniques, ruines d’abbayes normandes, puniques, romaines, etc.) m‘ont conduit à ouvrir un autre chapitre de mon œuvre, un pan de l’aventure humaine que je n’avais encore jamais abordé, suscitant en moi un vif intérêt : découverte de territoires et lieux où nos ancêtres ont laissé des traces (objets, ossements, foyers, etc.), autant de témoignages de leurs conditions de survie comme de leur mode de vie…
Walter Benjamin s’était assigné pour tâche “d’annoter” la philosophie. La mienne, plus modeste, est de comprendre et d’interpréter, des Anciens aux Modernes, dans mon Archéologie virtuelle, les éléments les plus saillants de la création artistique, architecturale voire poétique.
Toute mon œuvre indique combien je me suis attaché au “temps”, inséparable de toute manifestation humaine – tâche ardue mais tâche ô combien exaltante…
Le fragment, le tesson, le tell, la trace, l’empreinte, le signe, sous l’égide du memento mori sont les pistes que j’ai suivies en les interprétant, bien entendu, dans mon langage plastique tout en les insérant dans le continuum déjà énoncé.
Collages, lavis, dessins, photographies, céramiques en raku (avec l’aide intelligente du céramiste Michel Ribéro dont je salue ici le travail, la patience et la générosité) sont les techniques que j’ai adoptées pour ce faire.
Je souhaite que le public prenne en considération cette première exploration du territoire si vaste de la Préhistoire dans mon œuvre. Henri Maccheroni
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L'aventurier (1974)
Henri Maccheroni |
Hommage à Malévitch (1978 - 1988)
Henri Maccheroni
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Henri Maccheroni est un virtuose des techniques plastiques aussi vari ées que la peinture à l’huile, la photographie noir et blanc, le photomontage, le collage ou la gravure qu’il déploie en séries pour penser des sujets aussi divers que les mythes de la peinture occidentale, la dévastation des œuvres architecturales par le temps, ou la condition humaine (la peine de mort, la torture, l’exploitation des femmes, etc.).
Depuis de nombreuses années, il s’intéresse à l’archéologie avec la réalisation de nombreuses séries de photographies et de toiles.
Il se propose de présenter au musée de Terra Amata son regard sur la Préhistoire, sur le temps, la mort et la trace au travers d’une exposition d’œuvres préexistantes (photographies) ou créées spécialement pour l’occasion (photographies, collages, lavis et rakus) et accompagnées de textes de son complice et ami, Michel Butor.
Biographie Henri Maccheroni
Henri Maccheroni est né à Nice (Alpes-Maritimes) en 1932. Il travaille à Nice et à Paris.
Henri Maccheroni débute dans les années soixante avec de grandes toiles post-surréalistes associant une forme d’abstraction biomorphique proche des automatistes québécois et certaines tendances surréalistes empreintes d’abstraction.
Critique vif, iconoclaste, Henri Maccheroni est virtuose des techniques plastiques aussi variées que la peinture à l’huile, la photographie noir / blanc et couleurs, le photomontage, le collage ou la gravure.
Travaillant par séries (les Mondes inachevés, les Nocturnes, les Archéologies Bronze, New York First Time, etc.), il s’attache à interroger les mythes de la peinture occidentale : Eros, Thanatos, la Crucifixion, la Ville et la peinture elle-même comme fondement d’une écriture esthétique.
Durant les années soixante-dix, il pratique et théorise « ces attitudes socio-critiques » (L’Armoire aux bocaux, Cadeau pour les partisans de la peine de mort, etc.).
À partir de 1968, la photographie prend une place importante dans son œuvre. Ici encore, l’approche en « séries » domine (2000 photographies du sexe d’une femme, Crânes-Vanités, Grandes Suites archéologiques, etc.).
La photographie se mêle à de nombreux collages et découpages (Manhattan-gris).
Henri Maccheroni pratique également la gravure (eau-forte, pointe sèche, manière-noire).
Son engagement l’amène à fonder, en 1982, avec son ami l'écrivain Michel Butor, le Centre d’Art National de la Villa Arson dont il assure personnellement la direction pendant les trois premières années, léguant ainsi à la ville de Nice un des hauts lieux français de la création contemporaine.
Chercheur inlassable, novateur, contestataire, Henri Maccheroni qui se dit grand solitaire, se plaît néanmoins à travailler de temps à autre avec des écrivains tels que Michel Butor, Raymond Jean, Bernard Noël, pour des œuvres croisées. Son cercle de fréquentations privilégie aussi poètes et philosophes : Alain Borer, Pierre Bourgeade, Jean-Pierre Faye, Luc Ferry, Jean-François Lyotard, Denis Roche, Jean-Claude Renard, Raphaël Monticelli. Il collabore également à différentes revues : ARTitudes Internationales, Obliques, Opus International, Silex, etc. Au total, plus de cent cinquante livres jalonnent son parcours de peintre, photographe et graveur.
Il a participé à de nombreuses expositions de groupe en France et à l'étranger et figure dans de nombreux ouvrages collectifs.
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