Lascaux, un nouveau regard
Jacques Willemont
sous la direction de Denis Vialou

Visite de Lascaux en images

Sur les pas des premiers découvreurs de Lascaux, cette visite unique et insolite vous fait pénétrer dans la grotte originelle fermée au public depuis plus de 40 ans : une plongée dans une des périodes les plus anciennes de notre histoire. Elle correspond à l'émergence en Europe, il y a un peu plus de 35 000 ans, d'une espèce humaine nouvelle : les Homo sapiens sapiens, les hommes modernes, c'est-à-dire NOUS. Lascaux, un nouveau regard offre une lecture originale, rigoureuse et scientifique, une lecture qui incite à en savoir plus, à laisser libre cours à l'imagination. Quatre questions fondamentales seront régulièrement posées : Que voit-on exactement ? Que sait-on réellement ? Que croit-on voir aussi ? Et, surtout, que croit-on savoir ?

Sommaire du DVD
Une visite de 52 minutes
La visite commentée, salle par salle, panneau par panneau, est inspirée dans la forme de celle que Jacques Marsal, l’un des jeunes découvreurs de Lascaux, offraient encore il y a quelques années, aux rares visiteurs qui avaient le privilège d’entrer dans la grotte originale fermée au public depuis 1963.
Elle évite les nouvelles dérives interprétatives qui ont cours dans la discipline depuis plusieurs années, submergée de « chamans » de la préhistoire, de ciels fantasmagoriques qui éclairent de fausses lumières la compréhension de l’art préhistorique.

Points de vues
Paul Bahn, Florian Berrouet, Brigitte et Gilles Delluc, Jean-Michel Geneste (conservateur de Lascaux), Romain Pigeaud, Denis Tauxe, Denis Vialou et Jacques Willemont apportent un éclairage contrasté sur Lascaux, sur les œuvres et les vestiges qui témoignent de l'intervention des artistes et du passage des visiteurs préhistoriques, sur la datation de la grotte, sur la composition des œuvres, sur leur conservation, etc.

Jacques Willemont répond à Hominides.com

Quelle est l'origine des images de Lascaux ?
Il y a 20 ans, j'avais réalisé Lascaux revisité, un premier film de 35 minutes sur Lascaux, à partir du Corpus Lascaux, les images tournées en cinéma 16mm par Mario Ruspoli dans les années 81-82. J'avais déjà regretté à l'époque que le film ne soit pas de meilleure qualité, qu’il n’ait pas été tourné en 35mm par exemple, ce qui aurait évité le « fourmillement » caractéristique des images en 16mm. De plus, les meilleurs plans avaient servi à monter des émissions comme L'art des ténèbres dont TF1 avait les droits, et il n'était pas possible d'en obtenir une copie. Il faut le dire : Le Corpus Lascaux ne comportait plus, finalement, que les chutes.
C’est pour ces deux raisons que nous avons décidé de réaliser Lascaux, un nouveau regard à partir exclusivement de photos. A priori, cela n’aurait pas dû poser de problème, puisqu’il existe une collection complète au CNP (centre national de préhistoire) de Périgueux et que le Ministère de la culture et le Ministère de l’éducation nationale étaient partenaires du projet. C’était sans compter sur le photographe du CNP, Norbert Aujoulat qui a refusé que ses images soient utilisées. C’est ainsi. J’ai donc été dans l’obligation de rechercher des photos dans toutes les collections existantes. Je possède aujourd’hui un fonds numérisé très important que je peux mettre à disposition des chercheurs et des auteurs d’ouvrages dès lors que les ayants droit m’autoriseront à le faire.

Ce projet date de 2000. Pourquoi avoir tant attendu avant d’éditer ce
documentaire ?
Nous avions mis en chantier un projet plus ambitieux, le programme multi-cibles et multi-supports L’Europe des grottes ornées, sur l’ensemble de l’art pariétal. Très vite les premières subventions ont été épuisées et le refus de Norbert Aujoulat de fournir les images sur Lascaux et sur les autres grottes ornées, a fossilisé le projet. Tout le monde était convaincu que nous n’y arriverions jamais. Ce qui est en partie vrai, puisque l’absence de nouveau financement nous a empêché d’éditer le DVD Rom, les sites Internet et de créer le Réseau préhistoire Europe, le réseau pédagogique et culturel qui aurait nourri les sites Internet. Dommage ! Ey cela démontre la capacité de nuisance d’un petit fonctionnaire. En est-il fier ?
Nous nous sommes contentés de sortir le DVD qui comporte le film Lascaux, un nouveau regard sous la direction de Denis Vialou, et une série de séquences présentent les Points de vue de plusieurs spécialistes. J’ai tout financé avec les recettes provenant de la vente du premier film dans les milieux éducatifs américains. 30.000 exemplaires. Cela nous a sauvé.
J’espère toutefois, au fil des années, éditer tous les produits annexes que nous avions réalisés en parallèle au DVD ROM (le glossaire sur la Préhistoire, le mini-atlas des grottes ornées, les modules pédagogiques, la banque d’images même, etc.) (voir www.lascaux-dvd.fr).

Les prises de vues dates d’avant les dernières attaques de champignons. C'est donc peut-être les dernières images de la grotte intacte ?
Non, parce qu’il y a tout le fonds Aujoulat conservé jalousement par ce photographe. Il faut attendre son départ à la retraite pour y avoir accès. Comme il vieillit heureusement comme tout le monde, ce qu’est plus qu’une question d’années. De plus, Jean-Michel Geneste, le conservateur de la grotte, a lui-même effectué des photos, celles, entre autres, qui figurent dans l’ouvrage qu’il a coécrit et fait publier en 2005, mais auxquelles je n’ai pas eu accès non plus malheureusement. Enfin, il y a les archives Ray Delvert et Jean Vertut, le Fonds Glory, les très belles images « techniques » du Laboratoire national des monuments historiques qui possède des photos de Lascaux, avant et après la contamination, les photos de Mario Ruspoli à la photothèque de la Caisse des monuments historiques, celles enfin qui ont servi à illustrer l’ouvrage de Georges Bataille, mais dont les couleurs ont un peu viré . Finalement, il y a beaucoup d’images sur Lascaux.

Vous avez parlé d'une seconde édition de ce DVD. Quels seront les plus par rapport au DVD actuel ?
La nouvelle édition, prévue pour 2009 comportera une quinzaine de Points de vue supplémentaires, un court documentaire sur la découverte de Lascaux et sur les travaux scientifiques qui y ont été menés, une présentation de Lascaux II. Par ailleurs, des informations seront données sur les sites qui abriteront prochainement les outils que nous avons évoqués (le glossaire, el mini-atlas, etc.).

Sur quel sujet travaillez-vous actuellement ? Quels sont vos projets ?
Après 30 ans d’enseignement à l’université de Strasbourg, j’ai repris mon premier métier, la réalisation de films documentaires. Je travaille sur plusieurs sujets historiques (Mai 68, par exemple, diffusé en avril sur France 3), anthropologiques (Viviana Pâques et les Gnawa, Maurice Godelier et les Baruya, …).
J’aimerais réaliser un documentaire très fouillé sur la préhistoire, mais les télévisions donnent aujourd’hui la préférence à la forme sur le fond. L’arrivée des images de synthèse a rendu possible la représentation des hommes et des animaux fossiles, ce qui a permis que le spectaculaire l’emporte sur l’essentiel : la production d’informations exactes, la mise en perspective des connaissances, la transmission de savoirs authentiques. Hum ! Je sais, je tiens un discours quasi-réactionnaire. J’ai peu de chance d’être suivi dans mon projet intitulé Obscurs dess(e)ins, mais cela mérite d’être tenté.
Je peux rêver aussi que le soin que nous apportons à la réalisation de nos productions audiovisuelles et multimédias, incite un chercheur, un musée, les ministres qui nous ont indirectement soutenu, mesdames Christine Albanel et Valérie Pécresse, à nous consulter pour l’édition d’un titre culturel et scientifique. La consécration ! J’ai bien dit : rêvons !

Les auteurs

Denis Vialou
Docteur ès lettres et sciences humaines, est professeur au Muséum d’Histoire naturelle et directeur du département d’art pariétal de l’Institut de Paléontologie Humaine à Paris. Il est l’auteur de nombreux ouvrages scientifiques et de vulgarisation.
Denis Vialou a contribué, plus que d’autres, à faire comprendre et ressentir ce qui a conduit, il y a plus de 18 000 ans, des hommes à peindre l’un des chefs d’œuvres les plus universels de l’histoire de l’humanité.

Jacques Willemont
Réalisateur, opérateur ou producteur de nombreux films documentaires d’anthropologie, d’archéologie et d’histoire. Maître de conférences à l’université Marc Bloch de Strasbourg. Il est l’un des plus éminents spécialistes de la transmission des connaissances par l’intermédiaire des nouvelles technologies d’information et de communication.

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