Musée départemental des Merveilles, à Tende
Musée consacré aux gravures rupestres du mont Bego


Histoire et localisation du Musée des Merveilles, à Tende
C'est en 1987 que la décision est prise par le Conseil général des Alpes-Maritimes et la ville de Tende d'ouvrir un musée consacré aux gravures du mont Bégo. Cette ville, restée italienne jusqu'en 1947, est en effet idéalement placée aux portes de la Vallée des Merveilles.En 1989 un ancien bâtiment est acheté par le Conseil Général des Alpes-Maritimes comme base pour le futur musée. Les travaux et les aménagements dureront jusqu'en 1996, année de l'inauguration.
Photo ci-dessous : Le parvis du Musée départemental des Merveilles (avec ses 12 colonnes représentant les 12 pays de l’Europe en 1996, année de l’ouverture) et la sculpture nominative, accompagnant la rénovation complète de l’exposition permanente en 2019. Cette sculpture reprend les deux couleurs des roches gravées (pélites) des vallées du mont Bego.

Le Musée des Merveilles réussit à marier une architecture audacieuse et une intégration réussie dans le paysage de la ville. Les douze colonnes qui ornent le parvis extérieur du musée représentent les douze pays de l’Europe en 1996, année de son ouverture. A l’intérieur, les deux galeries de l’exposition permanente (entièrement rénovée en 2019) et les deux salles destinées aux expositions temporaires, représentent une surface de 900 m² accessibles au public.

Idéalement, la visite du Musée départemental des Merveilles devrait être faite avant de monter sur le site. Cela permet de mieux comprendre les gravures des vallées des Merveilles et de Fontanalba. A noter également que les randonnées vers le site nécessitant un minimum de condition physique (1 journée de marche aller-retour) certains préfèreront s'en tenir à la visite du musée (personnes âgées ou à mobilité réduite) ; le musée est d’ailleurs labellisé Tourisme et Handicap.


Les objectifs du Musée des Merveilles

- Présenter et expliquer au public les gravures du mont Bego, ainsi que les cultes, les croyances, la vie quotidienne et les contacts des peuples de la Protohistoire (du Néolithique à l’Âge du fer). C’est la partie archéologique pure.
- Donner à tous les chercheurs un lieu de rencontre et d'étude sur les civilisations agropastorales de la Protohistoire mais aussi sur l'art rupestre en Europe. Le musée est à ce titre labellisé Centre de Conservation et d’Etudes.
- Fournir aux étudiant seuropéens un fonds documentaire sur la région, les moulages de gravures leur permettant d'étudier sur place mais également de préparer des mémoires de DEA ou des thèses de doctorat.
- Contribuer à la protection et la préservation des gravures du site du mont Bego par l’information et la sensibilisation.

Le contexte géologique et l'histoire naturelle Le premier espace de l’exposition, consacré à l’histoire géologique et géomorphologique du massif du mont Bego, de la Pangée aux glaciations quaternaires, présente une cartographie, des photographies et animation associées à des échantillons de roches. Suit un espace sur la climatologie de la région. A droite : Vue d’ensemble de la première galerie de l’exposition permanente du Musée des Merveilles, dédiée à l’histoire et aux gravures du mont Bego.
L’évolution de l’Homme depuis 7 millions d'années Le deuxième espace de l’exposition permanente, richement illustré, est dédié à l’évolution de l’Homme, de Toumaï aux Homo sapiens, en tenant compte des découvertes les plus récentes.
Chronologie de l’espace de l’Evolution de l’Homme, de Toumaï au Sapiens.	Autre vue de l’espace Evolution de l’Homme, avec un mannequin plus vrai que nature, signé Elisabeth Daynès.

Les gravures protohistoriques Certaines roches gravées du mont Bego ont été moulées afin de pouvoir être présentées au public. Mieux qu'une photographie, le moulage, en taille réelle, permet de mieux apprécier le travail des graveurs. Avec une lumière rasante, le relief, la texture de la roche et le piquetage de la gravure ressortent. Ces moulages nécessitent un mode préparatoire minutieux sur le terrain afin que la prise d'empreinte n'abîme pas le support. Les espaces du Musée départemental des Merveilles dédiés aux gravures en permettent une lecture optimale. A noter la présence remarquable de la Stèle originale du Chef de Tribu, enlevée à la Vallée des Merveilles par mesure de protection en 1988 (et remplacée par un moulage in situ), véritable joyau de la visite ! Après cette visite revue des gravures du Bego, vous serez incollables sur les corniformes, les anthropomorphes, les réticulés, les poignards et les hallebardes !
Moulage d’une roche gravée du mont Bego, au cœur de l’exposition permanente	Vue de la stèle originale du « Chef de Tribu » dans son écrin de verre, avec le survol virtuel du site du Bego (photogrammétrie) en arrière-plan.

Du Mésolithique à Ötzi, et jusqu’aux Âges du fer L’espace archéologique commence par retracer l'histoire des peuples de la Protohistoire, du Mésolithique aux âges des métaux dans les Alpes-Méridionales. De très nombreux vestiges exposés dans des vitrines chronologiques permettent d’appréhender la richesse des cultures matérielles protohistoriques entre la région PACA, le Piémont et la Ligurie. Parallèlement, un espace de l'exposition est spécifiquement consacré à Ötzi, la momie des glaciers, qui, s'il n'a pas été trouvé dans la Vallée des Merveilles, était contemporain de l’époque de réalisation de ces gravures. Ötzi messager de son temps Dernière nouvelles d'Ötzi
La grande chronologie de la Protohistoire de la première galerie de l’exposition permanente, avec ses vitrines agrémentées d’objets et de vidéos pédagogiques.	L’incontournable espace dédié à Ötzi, l’Homme des glaces, superstar de la Protohistoire et contemporain des gravures du mont Bego.

Les découvreurs des gravures du Mont bégo et la photogrammetrie du site

Nouveaux espaces créés à l’occasion de la rénovation intégrale de l’exposition permanente de 2019, l’espace dédié aux découvreurs des gravures du mont Bego. Présenté sous forme d’une chronologie, cet espace permet de connaître les noms et les visages des chercheurs qui firent sortir l’art rupestre du Bego de son mystère avant de le faire entrer dans le monde scientifique. De l’Abbé Gioffredo au Professeur De Lumley (créateur du musée, et dont les théories sont relatées dans un espace dédié), le musée rend hommage à ces hommes animés par la curiosité autant que par l’audace.
De part et d’autre de l’espace consacré aux découvreurs, la photogrammétrie du site du mont Bego a également fait son entrée au Musée des Merveilles en 2019. Véritable prouesse technologique et scientifique, la photogrammétrie permet aux visiteurs de découvrir le site de manière virtuelle et inédite, depuis le sol jusqu’au survol des montagnes. Une véritable plus-value visuelle au service de la recherche et de la médiation scientifiques !

Vue virtuelle de la roche gravée dite du « Sorcier », dans le premier espace consacré à la photogrammétrie du site du mont Bego.	Vue virtuelle de la roche gravée dite du « Sorcier », dans le premier espace consacré à la photogrammétrie du site du mont Bego.

L'art rupestre dans le monde
Créé en 2019, ce nouvel espace met en lumière les innombrables sites d’art rupestre de la planète, à partir du Paléolithique, du Valcamonica aux Merveilles, en passant par la Mongolie, la Chine, les Amériques et bien sûr l’Afrique. Cet espace est amené à évoluer encore...

A gauche : L’espace Art rupestre dans le monde

Les périodes et les gravures historiques
Placées en vis-à-vis dans le dernier quart de l’exposition permanente, la chronologie historique de la haute-vallée de la Roya et les gravures rupestres des périodes historiques nous racontent de concert les évènements qui ont fait l’identité riche et complexe de ce territoire alpin. Marquée par l’activité pastorale mais aussi par les remous qui agitent comtés, duchés et royaumes au cours des siècles qui suivent l’Antiquité, l’histoire relatée de Tende et de la haute-Roya commence à l’époque romaine, avec le sanctuaire du Col de Tende, pour s’achever par les toutes dernières gravures rupestres, qui sont l’œuvre de bergers et de militaires italiens de la seconde moitié du XXe siècle. Un espace aussi pédagogique qu’émouvant…

A droite : Vue de l’espace Gravures historiques

Les arts et traditions populaires Le dernier espace du musée est dédié aux arts et aux traditions populaires de Tende, et plus généralement de la haute-vallée de la Roya. Linguistiques, pastoraux, artistiques ou culinaires, ces arts et traditions évoquent toute la complexité mais aussi la singularité des objets et des pratiques vernaculaires d’une terre marquée par la frontière.
L’espace dédié au sanctuaire du col de Tende.	La chronologie historique de la haute vallée de la Roya.

L’espace « Gens de frontière », dédié aux Arts et traditions populaires de la Haute-Roya.	Un des îlots de jeu du Parcours enfants, avec Tylus, la mascotte du Musée des Merveilles, petit reptile du Permien dont les empreintes ont été retrouvées sur le site du mont Bego.

La durée moyenne conseillée d'une visite au musée est de 1h30 ; il existe un parcours-jeu pour les enfants ainsi qu’un bâtiment annexe dédié aux activités pédagogiques pour les scolaires et les centres-aérés (sur réservation).

Bonne visite !

Hominides.com remercie Silvia Sandrone, directrice du Musée départemental des Merveilles pour son accueil, ses explications et sa disponibilité qui témoignent de son attachement fidèle au Musée et à la région de Tende.

Crédit photographique et textes 2022 : Sylvain Rouah, Musée des Merveilles.