Rites de la mort en Alsace, de la préhistoire à la fin du XIXème siècle.
Du 25 avril 2008 au 31 août 2009
Musée Archéologique de Strasbourg
Communiqué
Explorer le monde complexe des rites liés à la mort, c’est se plonger dans l’histoire
passionnante des mentalités et découvrir les permanences, les variations ou les ruptures des discours tenus sur la mort au fil des siècles.
Ces rites ont toujours pour finalité de faire disparaître le corps mort de la manière la plus efficace possible, en fonction des croyances de chaque époque. Par la richesse des témoignages livrés par l’archéologie, par la variété de ses traditions, par son
environnement religieux et social très ouvert, par la diversité et l’originalité de son art
funéraire, l’Alsace est une région particulièrement propice pour saisir toute la complexité des réponses données par les vivants face à la mort, de la Préhistoire à la
fin du 19e siècle.
Pour les périodes les plus anciennes, en particulier pour les civilisations sans écriture,
l'archéologie est notre seule source d'information. Elle nous permet de saisir à travers les vestiges matériels laissés par les hommes (sépultures, mobilier funéraire, dépôt d'offrandes, stèles marquant l'emplacement de la tombe) leurs croyances et le rituel qui environne la mort.
L'expostion en images
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Ensisheim, lieu-dit " Les Octrois " : sépulture
néolithique en position repliée Néolithique ancien (Rubané)(© Fouilles et photo Ch. Jeunesse,
Service Régional de l'Archéologie d'Alsace) |
Strasbourg-Koenigshoffen, route des Romains - Dépôt funéraire avec vase ossuaire et cruche - Epoque romaine (2e siècle après J.-C)
(© Fouilles et photo E. Boës, INRAP) |
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Oberhaslach, stèle funéraire d'un couple de paysans - Epoque romaine (fin du 3e siècle après J.-C.)
Musée Archéologique, fin du 3e siècle après J.-C. (© Photo M. Bertola, Musées de la Ville de Strasbourg) |
Wasselonne : tombe à dalles mérovingienne
Fouilles J. Sainty et M.-D. Waton, 1991
(©Photo B. Schnitzler,
Musées de la Ville de Strasbourg) |
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Les amants trépassés, 15e siècle,
huile sur panneau de sapin, 62,5 x 40 cm
Musée de l'OEuvre Notre-Dame
(© Photo M. Bertola, Musées de la Ville de Strasbourg) |
Dalle funéraire de Nicolas Roederer en " transi ", 1610 Strasbourg, église Saint-Thomas (© Fondation Saint-Thomas, photo M. Bertola,
Musées de la Ville de Strasbourg) |
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Hans Memling, Polyptique de la Vanité et de la Rédemption terrestre
(détail), 15e siècle, Peinture sur bois, Musée des Beaux-Arts,
(© Photo M. Bertola, Musées de la Ville de Strasbourg) |
Les périodes présentées lors de l'exposition
Préhistoire et époque romaine
Des premières sépultures de la fin du Paléolithique aux premières nécropoles des populations sédentaires du Néolithique, des rites funéraires romains à ceux du début du Moyen Âge, tout un monde de pratiques, de mythes et de croyances organisent et ritualisent le passage des défunts vers l’au-delà.
Moyen-Âge
Au Moyen Âge, l’Église devient la grande ordonnatrice des funérailles, dont elle canalise les pratiques en rassemblant les tombes dans et autour des chapelles et églises en terre consacrée.
Du 16 au 17e siècle
La fin du 16e et le 17e siècle voient se déployer un cérémonial baroque d’une grande complexité où la mort est théâtralisée et mise en scène pour l’édification chrétienne des vivants. Ce n’est qu’à partir de la fin du 18e siècle que la mort se sécularise progressivement, avec le développement de grandes nécropoles urbaines en périphérie des agglomérations. Ces « villes des morts » constituent dès le milieu du 19e siècle, à travers l’architecture multiforme de leurs monuments, leur décor chargé de symboles d’une grande diversité, les thèmes déployés par un art funéraire de qualité, un reflet du monde des vivants et de l’organisation sociale de leur temps.
Au 19ème siècle
Dans les campagnes alsaciennes du 19e siècle, on tente de canaliser la mort dans un
code préétabli qui la ritualise à l'extrême et assure au défunt un bon « passage » vers
l'au-delà, mais aussi une survie dans l'imaginaire social, où s’expriment aussi de
nombreuses superstitions et légendes. Le décès de l’un des siens est souvent, pour la
communauté villageoise, un moment privilégié pour marquer son unité et resserrer les
rangs face au caractère inéluctable de la séparation.
L'exposition Rites de la mort...
L’exposition, présentée dans la salle d’expositions temporaires du musée, et se poursuivant dans l’ensemble du musée, présente des témoignages sur les rites et
croyances funéraires marquant chacune de ces périodes : mobilier déposé dans la
sépulture, maquettes de tombes, projets de monuments, documents, éléments de décor funéraire, objets de dévotion urbains et ruraux …
Cette exposition constitue aussi le premier volet d’une série de regards pluridisciplinaires sur la mort et les rites de l’au-delà en Alsace. Elle associe, autour du Musée Archéologique, plusieurs musées du réseau strasbourgeois, à travers des prêts d’oeuvres, mais aussi l’organisation de parcours dans leurs collections, ainsi au Musée de l’OEuvre Notre-Dame, au Musée des Beaux-Arts et au Musée Historique. L’exposition du Musée Archéologique sera prolongée, à partir de janvier 2009, par une exposition centrée sur le thème de la mort à Strasbourg et ses environs, dont les Archives de la Ville et de la Communauté Urbaine de Strasbourg seront le maître d’oeuvre.
Un catalogue d’environ 300 pages, abondamment illustré, accompagne l’exposition.
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