8.1. Description
Elles sont nombreuses dans l'art mobilier paléolithique. La plus ancienne est le phallus de l'abri Blanchard, sculpté sur un cornillon de boviné et découvert au bord d'un foyer de l'Aurignacien 1 (Delluc et Delluc, 1978). Elles sont beaucoup moins nombreuses dans l'art pariétal ou sur blocs (Fig. 13). Mais lorsqu'elles sont figurées, elles occupent des positions remarquables, soit en association avec des images vulvaires, soit dans des panneaux animaliers.
Dans les abris aurignaciens des environs des Eyzies, les phallus sont associés à des vulves sur quatre autres blocs rocheux (Blanchard, bloc n" 8 ; abri Castanet, bloc n" 3 ; La Ferrassie, bloc n" 3) (Fig. 13(2-4)). Ils sont isolés sur deux blocs de Laussel (Delluc et Delluc, 1978) (Fig. 13(1,5)). Le phallus de l'abri Castanet (Fig. 13(3)) est prolongé par un trait évoquant la représentation d'un acte physiologique et il est contigu à des traits qui, selon A. Leroi-Gourhan, pourraient correspondre à une vulve schématique.
La décoration gravée de la grotte de Bara-Bahau (Le Bugue) semble pouvoir être rapportée à un Magdalénien peu avancé d'après le style des animaux gravés et la présence de signes quadrangulaires (Delluc et Delluc, 1997). Elle est organisée de façon pyramidale en trois registres superposés, faits de thèmes animaux classiques (chevaux, aurochs, bison) ou un peu moins classiques (un ours et un renne), associés à des signes quadrangulaires. Le sommet de la pyramide est occupé par un phallus, fait de deux traits parallèles, avec représentation du sillon balano-préputial (Figs. 13(6) et 14).