Musée archéologique départemental
du Val d'Oise
Guiry-en-Vexin
Des strates de - 45 millions d’années au Moyen-âge, en passant par la Préhistoire et l’époque gallo-romaine… toute la chronologie du territoire valdoisien est racontée au Musée archéologique du Val d'Oise. Plus étonnant, vous pourrez même y retrouver des statues soviétiques créées pour l’exposition universelle de 1937 ! Avec le temps, elles sont devenues un véritable trésor archéologique…
Le Musée archéologique du Val-d'Oise est ouvert depuis 1983. C’est un bâtiment moderne, sur un étage, qui s’intègre facilement dans le paysage. L’espace muséographique s’étend sur près de 1000 mètres carrés, avec une douzaine de salles ouvertes au public. C’est à noter, l’entrée du Musée est gratuite, et cela permet donc à tous les visiteurs de découvrir les richesses archéologiques.
A droite : photo de l'entrée du Musée Archéologique du Val d'Oise
La salle de géologie
Il y a très longtemps, sur notre bonne vieille terre, le Val d’Oise était… sous l’eau ! En effet, il y a 60 millions d’années (au Danien), tout le bassin parisien se trouvait sous la mer et grouillait de vie. Les archéologues ont découvert de nombreux fossiles d’animaux disparus ou d’autres qui ont bien évolué. Au milieu des mollusques et coquillages les chercheurs ont également retrouvé des dents des ancêtres des requins.
C’est seulement il y a 19 millions d’années que la région du Vexin a émergé et qu’elle pu être traversée à pied sec.
|
|
Faune du Crétacé retrouvée à Vigny, dans le 95..
Des bivalves, des coraux, des mollusques, datant de plus de 60 millions d'anées ! |
Cycopoma sp.
Un poisson retrouvé à l'Isle-Adam
dans ce qui fut la Mer lutétienne... |
Les salles de Préhistoire
Paléolithique
En France, les plus anciens fossiles représentant le genre Homo sont datés à - 400 000 ans (Tautavel,...). Toutefois, les premiers humains ont souvent laissé des traces de leur passage (Terra Amata, la Baume Bonne) et, plutôt que des ossements, on peut trouver des anciens foyers ou des silex taillés… Ce qui est le cas dans le bassin parisien, sur les périodes les plus anciennes du Paléolithique.
Pour le Val d’Oise, on a retrouvé des campements paléolithiques à Cergy et à Villiers-Adam (Le Petit Saule), preuve du nomadisme de nos ancêtres à cette époque.
On a retrouvé les derniers chasseurs-cueilleurs de la Préhistoire en Val d’Oise, sur des sites du Mésolithique (-5 500 à -10 000 ans environ), période intermédiaire entre le Paléolithique et le Néolithique.
|
|
Le site de Villiers-Adam où, il y a 110 000 ans, Néandertal a taillé des racloirs et des pointes moustériennes... Le Petit Saule |
Un espace aménagé permet de visualiser les différents types de débitage de la pierre il y a 500 000 ans ou 35 000 ans. |
|
|
Les lamelles sont obtenues en exercant
une forte pression sur un nucléus |
Nucléus et éclats de débitages
ainsi que des lamelles brutes - Guiry-en-Vexin |
Néolithique
Entre - 5500 et - 2000 ans, les traces et les sites d’occupation humaine de multiplient car, les hommes se sédentarisant, ils laissent des traces plus visibles. Par ailleurs, le mode de vie ne nos ancêtres est complètement changé : autre régime alimentaire, élevage, agriculture... Au début du Néolithique, les premiers paysans élèvent des bœufs, des porcs et du mouton…
Les squelettes humains retrouvés montrent que les populations néolithiques du bassin parisien étaient plutôt en bonne santé par rapport à d’autres populations de la même époque. En effet, au Néolithique, le regroupement de population (maison commune), la proximité avec les animaux (l’élevage) avaient généralement un impact négatif sur les conditions sanitaires, et donc la santé des hommes. Par ailleurs, certains des crânes portaient des traces « d’opération » ; il semble que les néolithiques pratiquaient la trépanation avec un bon taux de survie… |
|
|
Restes humains
Ferme Duport - Guiry-en-Vexin |
|
|
Squelette de mouton à cornes, et crâne de jeune cochon
Boury-en-Vexin
|
Herminette reconstituée - Manche en if, lame en serpentine
et ligature en ronce |
Protohistoire
La Protohistoire regroupe deux grandes cultures successives : l’Âge du bronze et l’Âge du fer.
L’Âge du bronze ( -2 300 à -800) est caractérisé par des objets fabriqués dans un alliage de cuivre et d’étain. Sur la régions les sites de cette période sont assez rares. Le Musée présente toutefois quelques objets de parure (bracelets, épingles..) et quelques armes, notamment une belle série de haches.
Les sites de l’Âge du fer (-800 au Ier siècle av. J-C) en Val d’Oise sont beaucoup plus fréquents et l’on peut citer l’épée d’Épiais-Rhus, donc le décor gravé sur le fourreau est caractéristique de l’époque, le site de Bouqueval, mais également celui du Plessis-Gassot.
De manière plus spectaculaire, ce sont les tombes de guerriers et les tombes à char qui sont les plus visuelles et exceptionnelles, même pour un public non averti. Les objets en métal sont nombreux dans les tombes, avec les armes bien sûr, mais également les outils et objets du quotidien… comme les fibules qui permettaient d’attacher ou fermer un vêtement.
|
|
Hache plate en cuivre (6) et hache, roche verte de Théméricourt (2) |
Sépulture mégalithique. Allée couverte du "Bois couturier" à Guiry en Venin |
Les Gallo-romains
Historiquement, la conquête de la Gaule par les Romains au cours du Ier siècle av. J-C est un vrai drame qui continue de hanter l’esprit des « gaulois » que nous sommes… Astérix et Obélix sont nos héros et Jules César est toujours un vilain conquérant. Les traces de notre annexion à l’empire romain sont nombreuses et démontent que si nos ancêtres ont vu leurs modes de vies bouleversés, la civilisation romaine a apporté un grand nombre de bons développements. La paix s’est installée sur 2 siècles et les voies de communication se sont améliorées
Les dieux gaulois ont d’abord cohabité avec les dieux romains et ils ont fini par se « romaniser » !. L’habitat a évolué également sur le modèle romain : de grands domaines agricoles aux bâtiments luxueux (villae) font leur apparition aux côtés des maisons traditionnelles aux murs de torchis et toit de chaume.
Le site antique de Genainville
Au lieu-dit « Les Vaux-de-la-Celle » à Genainville, d’importants vestiges antiques révèlent un remarquable site organisé autour d’un sanctuaire de source et d’un édifice de spectacle. La construction du sanctuaire gallo-romain remonte aux IIe et IIIe siècles de notre ère. Les vestiges les plus importants sont une enceinte sacrée (comprenant notamment un temple principal auquel sont associés des bassins sacrés) et un édifice de spectacles (théâtre). D’autres constructions complétaient cet ensemble, comme des bâtiments à usage d’habitation, un collecteur d’eaux, une voie dallée sacrée et des enceintes, peut-être avec des portiques.
|
|
Enduit peint du site gallo-romain d'Epiais-Rhus (95), dit
« La Dame d'Epiais-Rhus " |
Moulin formé de 2 meules :
une dormante et une mobile sur le dessus |
Le haut Moyen-ge
Les invasions barbares des IIIème et IVème siècles ont ébranlé l’Empire romain. Peu à peu, au contact des «barbares», la culture romaine se transforme, remplacée par une nouvelle civilisation. L’habitat se déplace. Désertant les «villae», les habitants descendent dans les vallées et se groupent à proximité des sources. Ainsi sont nés nos villages. Les témoins d’occupation du territoire présentés ici proviennent essentiellement des fouilles des nécropoles. Si beaucoup d’inhumations se font en pleine terre, une partie d’entre elles est pratiquée en sarcophages de pierre ou de plâtre. Les individus y sont déposés avec des objets vestimentaires et des parures, des objets usuels, des offrandes.
Le Moyen-Âge
Les invasions normandes répétées, ainsi que les conflits entre les petits seigneurs et le roi de France, provoquèrent la transformation des places fortes, des mottes castrales avec donjon en bois, en châteaux de pierre aux fortifications de plus en plus élaborées. Pontoise, Beaumont-sur-Oise et bien d’autres villes ont connu un tel processus. L’implantation de communautés religieuses se fait autour des châteaux. L’ensemble des vestiges recueillis pour la période allant de la fin du Xème siècle jusqu’au début du XIVème témoignent d’une époque florissante pour les pays du Vexin.
|
|
Dalle funéraire Robert le Saunier
Abbaye du Val à Mériel
|
Architrave et frise
Temple de Genainville |
Les bas-reliefs du pavillon soviétique de l’exposition internationale de 1937
La présentation spectaculaire et exceptionnelle des vestiges des frises monumentales du pavillon soviétique dressé pour l’Exposition universelle de Paris en 1937, permet au musée de sortir des champs traditionnels de l’archéologie pour aborder l’histoire contemporaine. Ces remarquables exemples de la statuaire héroïque des années 1930 sont présentés dans la salle qui suit les trésors de Genainville. La comparaison de ces deux cultures l’une romaine, l’autre soviétique est saisissante quant à la permanence dans la durée historique des canons de l’Homme idéal véhiculés par les croyances et les idéologies.