Bourgogne-Franche-Comté, terre de Préhistoire
Exposition du 27 septembre 2016 au 1er octobre 2017
Musée de Préhistoire de Solutré-Pouilly
À l’occasion de la commémoration du 150ème anniversaire de la découverte du site préhistorique de Solutré, le Département de Saône-et-Loire vous invite à la rencontre des grandes découvertes de l’archéologie préhistorique en Bourgogne-Franche-Comté.
À travers une scénographie qui le plonge dans l’ambiance d’une fouille archéologique, le visiteur est mis en contact direct avec des traces laissées par les populations préhistoriques, aux origines de l’identité territoriale de notre région. Il ne pouvait y avoir de meilleur endroit que Solutré pour accueillir cette exposition, tant le site est reconnu comme un lieu incontournable de la Préhistoire à l’échelle nationale et même européenne. Cette année 2016, qui célèbre la découverte de ce gisement exceptionnel, est l’occasion de réunir pour la première fois une sélection de pièces découvertes dans les principaux sites archéologiques, et qui témoignent de la richesse et de la diversité du patrimoine préhistorique régional.
Visite de l'exposition Terre de préhistoire
Des premiers peuplements à l’homme moderne
Au carrefour du bassin parisien, de la vallée du Rhône et de l’axe rhénan et à proximité immédiate de la Suisse et de l’Allemagne, la nouvelle région Bourgogne-Franche-Comté constitue un passage privilégié pour les échanges et les mouvements humains.
Cinquième par sa superficie, la région Bourgogne-Franche-Comté possède un territoire de taille comparable à celui de pays tels que la Suisse ou la Slovaquie. La région offre une grande variété d’ensembles topographiques et de paysages naturels.
Ses caractéristiques actuelles se sont construites et développées tout au long de son histoire. L’étude de ses origines révèle en particulier les premières traces de son peuplement tout en aidant à comprendre, par les recherches conduites depuis le XIXe siècle, comment la notion même de ce territoire a pu émerger. Par le biais d’une pluralité de sites et d’objets, l’exposition part à la découverte du patrimoine préhistorique de la région qui comprend certains des gisements archéologiques français les plus renommés comme Arcy-sur-Cure, Solutré, Chalain ou Clairvaux. Associés à une forte densité de sites préhistoriques, ils font de la Bourgogne- Franche-Comté un territoire de référence pour les recherches en Préhistoire depuis le XIXe siècle.
Photo
Musée de préhistoire de Solutré Pouilly
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Fouilles à Chalain (39) © P. Pétrequin |
Fouilles à Germolles (71) © H. Floss |
Parcours
Les premières traces de peuplement
Les premiers témoignages d’une présence humaine en Bourgogne-Franche-Comté se rattachent à une période comprise entre - 500 000 et - 300 000 ans.
Pour cette époque, trois sites font référence : l’aven piège de Vergranne (Doubs) qui livre un des plus anciens restes humains européens, l’habitat du porche de la grotte d’Azé (Saône-et-Loire), ainsi que les gisements de plein air de Soucy (Yonne). Ces derniers ont révélé des traces d’activités humaines tournées vers la production de bifaces et l’exploitation de carcasses d’animaux.
L’occupation néandertalienne de la région
À l’échelle européenne, le développement des Néandertaliens se situe entre -250 000 et -42 000 ans. En Bourgogne-Franche-Comté, de très nombreux gisements sont connus pour cette période. Outre les sites de référence d’Arcy-sur-Cure (Yonne) et de Solutré (Saône-et-Loire), l’aven de Romain-la-Roche (Doubs) est réputé pour la grande diversité des animaux découverts. La Baume de Gigny (Jura) a livré un biface, considéré comme le plus ancien outil découvert dans le Jura. Enfin, quatre sites de la région ont livré des fossiles néandertaliens : Arcy-sur-Cure (Yonne), Vergisson (Saône-et-Loire), Genay et Créancey (Côte-d’Or).
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Mâchoire humaine,
Arcy-sur-Cure (89) © M. Girard |
Crâne d'ours, Romain-la-Roche (25),
© Musée de Montbéliard |
Arcy-sur-Cure et Solutré : sites emblématiques de la Préhistoire en Bourgogne-Franche-Comté
D’une richesse exceptionnelle, les grottes d’Arcy-sur-Cure (Yonne) ont servi de refuge aux hommes préhistoriques pendant près de 100 000 ans. Elles ont livré notamment les plus anciennes parures connues en France.
Le site est également célèbre pour ses nombreuses peintures pariétales, dominées par la représentation de mammouths. Datées d’environ -30 000 ans, elles font d’Arcy l’une des plus anciennes grottes ornées, juste après la grotte Chauvet.
Fréquenté par l’homme depuis - 50 000 ans, le gisement de Solutré (Saône-et-Loire) est interprété comme une occupation temporaire de chasse et de boucherie, consacrée au cheval et au renne.
Le site est renommé en particulier pour avoir livré des milliers d’ossements d’animaux et de nombreux outils dont des feuilles de laurier. Le gisement est devenu mondialement célèbre pour avoir été choisi comme site éponyme de la culture solutréenne (-24 à -21 000 ans).
Photo : Mammouth, Arcy-sur-Cure (89) © D. Baffier
Derniers Néandertaliens et premiers hommes modernes
Vers -42 000 ans, les derniers Néandertaliens sont encore présents dans la région, principalement à Arcy-sur-Cure. L’homme moderne s’installe. À Rochefort-sur-Nenon (Jura), la grotte de la Mère Clochette a livré de magnifiques sagaies à base fendue caractéristiques de cette période et datées d’environ -36 000 ans. Vers -22 000 ans, outre le site de Solutré, la cachette de Volgu (Saône-et-Loire) est célèbre pour ses très grandes feuilles de laurier.
Vers -20 000 ans, une lente amélioration climatique s’accompagne d’une reprise timide du peuplement de la région, comme en témoigne le site de plein air d’Oisy (Nièvre). Plus à l’Est, quelques gisements, comme la grotte de Fretigney (Haute-Saône), témoignent de conditions climatiques encore froides. Entre -18 700 et -14 000 ans, le peuplement humain connaît son plus grand dynamisme. De véritables chefs-d’œuvre artistiques sont alors réalisés, comme les sagaies à décors de poissons de la grotte Grappin à Arlay (Jura), les galets gravés de Ranchot (Jura) ou la statuette féminine de Marsangy (Yonne). Photo Feuille de laurier, Solutré (71) © SMGS
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Poisson gravé, Arlay (39)
© Musée d'archéologie, Lons-le-Saunier |
Bouquetin gravé sur galet, Ranchot (39)
© Musée d'Archéologie, Lons-le-Saunier |
Les derniers chasseurs-cueilleurs
Entre -12 000 et -5 300 ans, la chasse joue un rôle fondamental mais les harpons en bois de cerf de l’abri de Gigot à Bretonvillers (Jura) montrent que la pêche était également pratiquée. La cueillette est attestée par la découverte de coquilles de noisettes brûlées sur la plupart des sites mésolithiques de l’aire jurassienne comme à Dammartin-Marpain (Jura). Les restes humains de cette période figurent parmi les mieux connus de la préhistoire ancienne de la région. Le site de Ruffey-sur-Seille (Jura) a notamment livré un type très rare de sépulture (une petite fosse renfermant un amas d’ossements humains brûlés). On assiste à cette époque au développement d’un art abstrait non figuratif sur des galets peints et gravés, comme à Rochedane (Jura).
Camps de hauteur et cités lacustres
La région Bourgogne-Franche-Comté connaît à partir du Néolithique de profondes transformations socioéconomiques. Les formes de l’habitat changent radicalement avec le développement des enceintes fortifiées de hauteur ou de plaine et l’apparition des villages lacustres. Le Camp de Chassey (Saône-et-Loire) est un village de hauteur fortifié du IVe millénaire av. J.-C. Aux bords des lacs de Chalain et de Clairvaux (Jura), les vestiges d’une cinquantaine de villages lacustres ont été mis au jour. Ils témoignent de la vie de ces premiers agriculteurs jurassiens qui ont bâti des villages sur pilotis. Inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2011, les deux sites sont reconnus d’importance internationale. Photo
Musée de préhistoire de Solutré Pouilly
Les pratiques funéraires au néolithique
Probablement en raison de l’augmentation démographique, les sites funéraires se multiplient à partir du néolithique. Des sépultures collectives monumentales apparaissent comme à Passy (Yonne) dès -4 700 ans.
D’autres types de sépultures indiquent des pratiques funéraires diversifiées. La grotte de Cravanche (Territoire de Belfort) représente ainsi une adaptation originale, en milieu souterrain, de pratiques d’inhumation caractéristiques de l’Alsace et de la vallée du Rhin.
Photo
Musée de préhistoire de Solutré Pouilly
Exploitations minières et haches polies
L’exploitation minière des matières lithiques, du silex en particulier, est l’un des traits saillants de l’économie au néolithique. Le complexe minier de Blanc-Saule à Étrelles-et-la-Montbleuse (Haute-Saône) a révélé une exploitation de silex, directement associée à des ateliers de taille voués à la production d’ébauches de haches. Au sud des Vosges, le secteur de Plancher-les-Mines (Haute-Saône) a fourni une roche litée à grain fin, la pélite, particulièrement recherchée au Néolithique pour la fabrication de lames de haches polies.
Dolmens, menhirs et motifs gravés
La Bourgogne-Franche-Comté compte une petite centaine de dolmens ou coffres funéraires et près de cent cinquante pierres levées ou menhirs. Les dolmens de la région de Dole (Jura), Héricourt (Haute-Saône) et Beaucourt (Territoire de Belfort) montrent des affinités avec des monuments suisses. L’architecture du dolmen de Brévilliers (Haute-Saône), se caractérise par la présence d’une dalle percée d’un trou circulaire symbolisant le point de communication entre le monde des morts et celui des vivants. En Bourgogne du Sud, plusieurs menhirs portent des motifs gravés ou en faible relief.
L’exposition “Bourgogne-Franche-Comté, terre de Préhistoire” a été réalisée par le Département de Saône-et-Loire et présentée au Musée de Préhistoire de Solutré au sein du Grand Site de France Solutré Pouilly Vergisson, en partenariat et avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne-Franche-Comté, l’Institut national de recherches archéologiques préventives et la Région Bourgogne-Franche-Comté.
Bourgogne-Franche-Comté, terre de Préhistoire en pratique
Exposition du 27 septembre 2016 au 1er octobre 2017
Horaires :
Du 1er octobre au 30 mars : de 10 h à 17 h
Du 1er avril au 30 septembre : de 10 h à 18 h
Fermeture : le 1er mai, et du 15 décembre au 15 janvier
Tarifs :
Plein tarif : 5 €
Tarif réduit : 3 €
Entrée gratuite pour les moins de 18 ans
Entrée gratuite pour tous, le 1er dimanche de chaque mois
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Lieu de l'exposition :
Musée de Préhistoire
71960 Solutré-Pouilly
Tél. : 03 85 35 85 24
grandsite@cg71.fr
www.solutre.co
Accès
Autoroute A6, sortie n°29, suivre direction gare TGV Loché puis Solutré
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Sur Hominides |
Musée de préhistoire Solutré Pouilly
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Arcy-sur-Cure
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Qui a tué Néandertal ?
Eric Pincas
Chaque hypothèse abordée (surmortalité infantile, dilution génétique au sein du génome de l'Homme moderne, génocide, épidémies, concurrence sur une même niche écologique et révolution culturelle manquée) sous forme de fiction fera l'objet d'un complément scientifique extrait d'entretiens avec les plus grands spécialistes : Marylène Patou-Mathis, Bruno Maureille, Jean-Jacques Hublin, Marcel Otte, Jean-Luc Voisin et Marie-Eva Geigl.
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