"De Homo georgicus à Otzi, l'Homme des glaces : récits d'enquêtes en Préhistoire"
Musée de préhistoire de Quinson
Anniversaire du Musée des Gorges du Verdon
du 15 mai au 15 décembre 2011
"De Homo georgicus à Otzi, l'Homme des glaces : récits d'enquêtes en Préhistoire" du 15 mai au 15 décembre 2011
Il y a 10 ans, était inauguré à Quinson, le Musée de Préhistoire des gorges du Verdon, considéré à ce jour comme l’un des grands musées de Préhistoire d’Europe. Construit par l’architecte Norman Foster, il présente le résultat de plus de 50 ans de fouilles archéologiques dans le Verdon. 10 ans plus tard, plus de 700 000 personnes ont franchi les portes du musée visitant à la fois les expositions permanentes et temporaires, le village préhistorique et la grotte de la Baume Bonne.
Pour fêter dignement cet événement, une grande exposition temporaire retraçant 10 ans d’activité du musée sera proposée au public du 15 mai au 15 décembre 2011. Intitulée « De Homo georgicus à Otzi, l'Homme des glaces : récits d'enquêtes en Préhistoire » l’exposition est une grande rétrospective déclinée en deux parties :
Une 1ère partie consacrée à l’histoire du musée : afin de mieux comprendre l’importance du patrimoine archéologique du Verdon qui a abouti en 2001 à l’ouverture du musée, panneaux et maquettes replongeront le visiteur à l’époque de l'aménagement hydroélectrique du Verdon et des premières fouilles, datées des années 1950. Un espace sera dédié à Norman Foster, une signature architecturale résolument moderne au service de collections archéologiques de référence.
La 2e partie est une présentation renouvelée et enrichie de 4 expositions phares qui ont marqué l’histoire du musée et surtout le grand public : « La Géorgie, berceau des civilisations » (2002-2003), « Les Magdaléniens modelaient aussi l'argile » (2004), « Eves et rêves, la Préhistoire au féminin » (2006) et « Ötzi, l’Homme venu du glacier » (2001). Un voyage à travers les moments clefs de l’histoire humaine, du Paléolithique à l’Age des métaux qui sera l’occasion de faire le point sur l’état des connaissances scientifiques actuelles.
Entièrement conçue et réalisée par l'équipe du musée, l'exposition présente :
- une cinquantaine d'objets archéologiques,
- des reconstructions d'hominidés,
- 11 panneaux rétro éclairants,
- de maquettes des barrages de Quinson et de Sainte-Croix,
- la maquette du musée présenté par le cabinet d'architecture Foster+Partners en
1992,
- de supports multimédias (films et cartes interactives).
« Homo georgicus, un Européen de 1,8 million d'années »
Homo georgicus
Un écho à l’exposition « La Géorgie, berceau des Européens » (juin 2002 - décembre 2003). En 1991, le site de Dmanissi en Géorgie, a livré des restes humains datés de 1,8 million d'années, les plus anciens jamais découverts en Europe. En 2007, sur le même site, de nouvelles découvertes ont confirmé l'existence d'une espèce spécifique à l'Europe : Homo georgicus.
Qui est Homo georgicus ?
A quoi ressemblait Homo georgicus ? Comment a-t-il disparu de Géorgie ? Et surtout quand et pourquoi a-t-il migré du continent africain vers la Géorgie ?
L'exposition explore les différentes pistes élaborées par les scientifiques actuelles : une carte indiquant les différentes voies de passage, des moulages de crânes humains, mais aussi des crânes et ossements de la faune de l'époque (cheval, loup, girafe, tigre à dents de sabre) sont visibles dans l'exposition. (Photo © Pierre-Elie Moule)
La représentation de l'Homme préhistorique
Donner vie à nos ancêtres de plusieurs millions d'années, les imaginer, les créer, puis les montrer au public pour appuyer les dernières découvertes scientifiques, une discipline appelée dermoplastie que l'exposition propose de faire découvrir.
Pour cela, le Musée de Préhistoire des gorges du Verdon a fait appel à l'une des plus grandes spécialistes, Elisabeth Daynès*. Ce sculpteur reconstructeur en anthropologie a reconstitué de nombreux hominidés avec la collaboration étroite des paléoanthropologues. En 20 ans, elle a donné vie à des célébrités comme Lucy, Toumaï, l'Homme de Florès, Ötzi... et à des personnages historiques tels que Charles Darwin ou encore Albert Einstein.
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Reconstitution du visage et du corps d'une Homo geogicus : Georgina
Georgina © Frédéric Exubis
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Moulage et dermoplastie
d'un crâne d'Homo georgicus
© P. Plailly/Elisabeth Daynes/Eurelios
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Au cours de l'exposition De Homo georgicus à Ötzi, l'Homme des glaces : récits d'enquêtes en Préhistoire, le public fera connaissance avec certaines reconstitutions de nos ancêtres. Grâce à une iconographie exceptionnelle, les reconstructions exposées et la diffusion d'un film sur le travail de dermoplastie, le visiteur est transporté dans un récit fascinant et troublant sur notre regard et notre vision de l'Homme préhistorique. Représentés comme des hommes bestiaux aux traits lourds et massifs au début du XXe siècle, nos ancêtres sont devenus beaucoup moins effrayants et même séduisants sous le regard des spécialistes de la dermoplastie contemporaine.
A droite, recontitution d'un couple d'Homo georgicus © P. Plailly/Elisabeth Daynes/Eurelios |
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« L'Homme du Paléolithique modulait aussi les sons »
Reprise de l'exposition « Les Magdaléniens modelaient aussi l'argile » (sept-déc 2004), «Eves et rêves, la Préhistoire au féminin » (sept-déc 2006). L'art préhistorique est surtout connu pour ses peintures pariétales et pour ses statuettes féminines aux formes généreuses, les « Vénus ». Pourtant, Homo sapiens a également fabriqué des objets en os à propriétés acoustiques, interprétés comme des instruments de musique préhistoriques.
Il y a 40 000 ans environ, Homo sapiens, dit aussi Cro-Magnon, peint les parois des grottes, façonne des parures et sculpte des corps féminins dans la matière osseuse ou dans l'ivoire de mammouth. Il travaille aussi l'os pour en extraire des sons. L'univers de ce chasseur-cueilleur de la fin du Paléolithique est aussi musical !
Une musique venue de la Préhistoire
L'instrument de musique est un vestige archéologique rare et difficile à identifier car il est rarement conservé entier. L'archéologie de la musique s'attache à retrouver les traces de l'activité sonore des sociétés disparues. Seuls les objets en matière dure sont conservés, ceux en matière périssable (musique verte) ont disparu. L'exposition De Homo georgicus à Ötzi, l'Homme des glaces : récits d'enquêtes en Préhistoire en dévoile néanmoins quelques-uns : flûtes en os, phalanges sifflantes, rhombes (instrument à vent), conques, des objets authentiques datant du Paléolithique supérieur.
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Flûte à encoche sur os de vautour
© Maria Malina, Université de Tübingen
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Flûte à bloc sur cubitus de vautour
© Musée de la Musique, Paris
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Des instruments sonores pour quoi faire ?
La diversité des objets fabriqués sur des matières choisies pour leurs potentiels acoustiques ne laisse aucun doute sur la musicalité de l'univers des populations préhistoriques. Mais qui en jouait ? Pour qui ? Où ? À quelles occasions ? Que représentaient ces objets ? L'exposition encore une fois mène l'enquête.
Outre les instruments de musiques exposés, Le Musée de Préhistoire des gorges du Verdon a conçu un espace multimédia où le public peut écouter de la musique préhistorique et visionner des films d'archéologie expérimentale sur la reconstitution d'instruments de musique.
« 20 ans après sa découverte, quel scénario pour la mort d'Ötzi ?»
Reprise de l'exposition inaugurale « Ötzi, l’Homme venu du glacier » (mai-déc 2001). En 1991, des alpinistes découvrent dans les Alpes un corps momifié par le froid. Agée de plus de 5 000 ans, Il s’agit de la momie néolithique la plus ancienne jamais découverte. À l'occasion des 20 ans de la découverte, l'exposition de 2011 présentera un bilan des investigations scientifiques sous forme de récits d'enquêtes.
Photo : la momie d'Ötzi dans son caisson au Musée de Bolzano en Italie. © South Tyrol Museum of Archaeology – www.iceman
Ötzi, une découverte exceptionnelle
Imagerie médicale, scanners, autopsie, analyse ADN, autant d'investigations menées sur Ötzi, une des momies les plus célèbres du monde. Découverte il y a 20 ans, elle a été l'objet de nombreuses expertises et a bénéficié des prouesses fulgurantes de la science. L'analyse de son ADN en 2008 a permis de savoir qu'Ötzi était un alpin et qu'il était originaire de la vallée d'Isarco. Les recherches scientifiques ont également permis de savoir ce qu'il avait ingéré lors de ses derniers repas. Des éléments qui ne sont pas anecdotiques car ils nous donnent des indications sur les lieux où il a passé les dernières années de sa vie. Lors de sa découverte, de très nombreux objets ont été mis au jour dans un état de conservation exceptionnelle (vêtements et outils). Une mine d'information pour connaître les techniques de fabrication de l'époque. La hache en cuivre retrouvée, premier élément de datation de la momie, signe l'appartenance d'Ötzi aux premiers temps de la métallurgie. Une époque où les Alpes constituent un territoire exploité pour se s ressources minérales.
20 ans après, quel scénario pour la mort d'Ötzi ?
Lors de sa découverte, les chercheurs ont considéré quel'Homme des glaces, surpris par une tempête de neige, serait mort de froid. Mais dix ans après, en 2001, une radiographie révèle une pointe de flèche encore logée sous la clavicule gauche. L'hypothèse d'une mort naturelle est démentie. Ötzi aurait été assassiné ! Dès lors, pour comprendre les circonstances qui entourent sa mort, les résultats des expertises médicales vont servir comme autant d'indices à la
reconstitution des derniers jours d'Ötzi.
*L'affiche de l'exposition De Homo georgicus à Ötzi, l'Homme des glaces : récits d'enquêtes en Préhistoire montre l'ensemble des Hominidés réalisés par Elisabeth Daynès.
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