Hominides.com ouvre ses colonnes au père Robert Divoux pour faire la passerelle entre Science et Religion |
Évolution des espèces et Foi en Dieu
Dieu des chrétiens et Darwin, même combat (enfin presque…)
Préambule
Je m’explique d’abord
sur l’origine de ce texte : vous
avez peut-être vu, ou du moins entendu
parler de l’émission de télévision
diffusée une première fois
en janvier 2003, ‘‘L’Odyssée
de l’espèce’’,
film documentaire supervisé par
Yves Coppens. Elle a eu un grand succès
et a d’ailleurs été
rediffusée l’été
suivant. Elle est sortie en DVD, en vidéoK7
et on peut aussi la trouver sur internet.
Comme beaucoup
je l'ai trouvée remarquable. Puis
un petit fait m'a mis la puce à
l'oreille : un ami m'a fait part que,
dans son entourage essentiellement catholique,
plusieurs personnes n'avaient pas apprécié
le documentaire et avaient éteint
la télévision en disant
« tout cela, c'est des conneries
! ». Tous avaient pourtant fait
des études assez longues.
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On peut raisonnablement penser qu’ils
se trompent, et qu’ils souffrent d’un
manque de culture dans ce domaine (le pape Jean-Paul
II n’a-t-il pas récemment reconnu
que ‘‘l’évolution’’
était plus qu’une hypothèse
? (cf. son discours à l’Académie
des sciences pontificales du 22 octobre 1996).
Mais en revanche, cela m’a fait réaliser
2 choses :
= Dans cette odyssée présentée
par le film, le récit de l’hominisation
est ‘‘lisse’’. Celle-ci
n’apparaît pas sous la forme d’un
seuil à franchir et la question soulevée
par le surgissement de la conscience humaine
au cours de l’évolution ‘‘singe,
hominidé, homme’’ n’est
pas évoquée explicitement. Il
semble y avoir simplement un développement
progressif et lent d’une intelligence,
d’une conscience. De fait, le documentaire
occulte la question de l’intervention
éventuelle de Dieu dans l’éclosion
de cette conscience humaine.
= Mais surtout, j’ai encore perçu
là l’énorme fossé
qui se crée, avec le développement
de la vulgarisation scientifique, entre les
connaissances dans ce domaine des origines de
l’homme (et dans d’autres domaines)
et la présentation que le catéchisme
fait habituellement de l’histoire sainte
dans l’Église. Je pense aux jeunes
: nombre d’entre eux ont accès
à une foule de savoirs (par l’école,
par la télévision, par internet…),
mais ont beaucoup moins de moyens pour éventuellement
établir des passerelles avec une foi
religieuse, quelle qu’elle soit. Je pense
aussi à des adultes avec qui je discute
et qui me font part, dans nos conversations,
de croyances totalement infantilisantes, quand
elles ne sont pas débiles, en pensant
que ce sont les miennes, celles de l’Église
catholique. Il faut dire que celle-ci a sans
doute quelques responsabilités dans bien
des contresens qui ont cours...
J’ai
donc essayé ici de faire un court résumé
de synthèse entre l’Histoire de
l’humanité et l’Histoire
sainte, en pensant aux personnes que je rencontre
– certaines très religieuses, d’autres
pas du tout - et qui se posent des questions
(ou ont parfois peur de les poser, choisissant
ou ‘‘la foi du charbonnier’’
ou l’agnosticisme). J’ajoute que
ces personnes relèvent de cultures très
différentes, et que l’éventail
des âges est comparable à celui
des lecteurs de Tintin.
Je sais qu’il faut consacrer de nombreuses
heures d’études à l’amélioration
de notre compréhension du monde. Il en
va évidemment de même dans le domaine
de la recherche biblique et théologique.
Mais comme d’autres, je suis persuadé
que toute idée nouvelle proposée
par un humain peut être comprise par tout
être humain, que tout est accessible si
l’effort est fait de le rendre tel. Et
il est nécessaire de faire connaître
ces idées qui voient le jour, ce qu’il
ne faut pas confondre avec ‘‘ les
faire accepter ’’. Dans certains
cas cette révélation pourra amener
à les rejeter, mais alors en connaissance
de cause et non par obscurantisme. Personne
ne doit, malgré soi, être exclu
de la connaissance. Ce serait consentir à
la déshumanisation.
Pour parvenir à la lutte contre cette
exclusion tous les moyens sont à utiliser
: ceux classiques de l’enseignement à
tous les niveaux (rôle en particulier
de l’Éducation Nationale), mais
aussi ceux que permettent tous les outils de
la vulgarisation. L’important est de formuler
les idées essentielles au moyen d’un
langage qui les rend compréhensibles.
Ajoutons qu’il est regrettable que le
mot ‘‘vulgarisation’’
ait une connotation péjorative, car faire
découvrir une idée, et les éléments
de jugement qui vont avec, à une majorité
de personnes, loin d’être vulgaire
est une noble action.
Robert Divoux, prêtre
- décembre 2004
« La foi, quand elle devient adulte, suppose
la participation de la raison… »
Jean-Michel Maldamé – ‘‘En
travail d’enfantement’’ Aubin
éditeur 2000 |
(Pré)Histoire de l’homme
L’émergence de l’Homme
Au
cours du temps, l’homme -ou les hommes-
est apparu quelque part en Afrique ou bien
en plusieurs endroits de la terre, on ne le
sait pas encore avec certitude. Avant l’homme,
il y avait bien d’autres êtres
vivants et bien d’autres choses aussi
; encore avant, il y avait… mais n’anticipons
pas ; de plus, le mot ‘‘avant’’
n’a plus, dans ce dernier cas, le même
sens.
(Origine de l'Homme)
L’homme a ainsi surgi au cours du
temps, il y a vraisemblablement des centaines
de milliers d’années. Avec dans
sa tête la volonté de comprendre,
et au cœur le désir d’aimer.
Avec bien d’autres idées et désirs
aussi, le tout ne faisant d’ailleurs
pas toujours bon ménage .
Mais comment l’homme est-il apparu ici,
sur notre terre ? S’il reste bien des
obscurités, des points d’interrogation,
on y voit peu à peu plus clair dans
ce processus. Ce qui est maintenant certain,
c’est que la vie est apparue d’abord
dans un milieu aqueux (le vaste océan
ou un petit marécage ou encore la profondeur
de la croûte terrestre…) sous
une forme très primitive, un micro-organisme.
Puis, elle y a évolué en donnant
des êtres de plus en plus complexes.
Ensuite, certains de ces êtres vivants
sont sortis de l’eau pour se développer
sur terre. Ils ont formés des millions
d’espèces différentes,
parmi lesquelles les mammifères. Réalisons
bien que tout ce processus a demandé
plusieurs centaines de millions d’années.
(Chronologie de la Terre)
Parmi
les innombrables mammifères, une espèce
s’est singularisée et ce sera
l’Homme moderne. Mais on a maintenant
compris qu’il est impossible de définir
ce dernier par un critère de comportement
érigé en norme spécifique
: par exemple en affirmant que, dès
que l’on constate qu’un hominidé
a fabriqué et utilisé un outil,
l’on a affaire à l’Homme
moderne (comme on l’a pensé très
longtemps). On a réalisé que
c’est la totalité de l’homme
qui fait l’homme : c’est ‘‘son
âme’’ (au sens premier du
terme : ce qui est le principe de la vie et
de l’identité humaine) ; c’est
sa parole, qui donne accès à
son esprit ; c’est sa dimension spirituelle
- liée à ses processus de connaissance
et de liberté ; ce sont ses actes,
qui traduisent ses prises de responsabilité
; c’est son corps. Cette compréhension,
nous la devons à la science et à
l’utilisation de notre raison dans le
regard que nous portons sur notre monde.
Une humanité divine ?
De son côté, l’Eglise
catholique, en 1965, a précisé
sa propre pensée dans un des textes
du concile Vatican II : « … l’homme
[est la] seule créature sur terre que
Dieu a voulue pour elle-même »
(constitution ‘‘Gaudium et Spes’’
§ 24). Pour l’Église, l’homme
est bien un être de la nature et il
n’échappe pas aux règles
générales qui la régissent
et que cernent peu à peu les scientifiques.
Mais en même temps, l’Église
tire de son ‘‘trésor’’
– la Bible - cette affirmation : Dieu
est présent à chaque être
humain dans tout ce qu’il est, d’une
manière qui non seulement respecte
sa liberté, mais qui la constitue.
Ainsi Dieu connaît chaque homme en tant
que tel, dans la singularité de son
être, c’est-à-dire de sa
grandeur d’être spirituel, et
sa relation avec chaque femme, chaque homme
trouve son origine dans son amour prévenant
à l’égard de celle-ci,
de celui-ci.
Soulignons ici le rôle de la culture
dans cette émergence de l’Homme.
Le bébé ne peut vivre, l’homme
ne peut devenir humain que grâce à
ce qu’il reçoit de son environnement
humain, dans un échange structurant
où le langage joue un rôle primordial.
Le désir et la volonté sont
indispensables pour que se fasse cet échange.
Aussi plutôt que d’imaginer l’Homme
comme un animal recevant, à son insu
et comme malgré lui, une âme
qui lui serait étrangère, l’on
peut comprendre le commencement de l’humanité
comme un acte volontaire rendu possible au
futur Homme par Dieu. Dieu crée en
appelant l’Homme à vouloir être
humain. « L’acte spécial
de création serait alors le don d’un
‘‘vouloir-être’’
qui mène à développer
les potentialités (station debout,
volume du cerveau, usage de l’outil,
règles sociales, communication par
signes…) déjà présentes.
» (1)
(Homme et singe)
C’est cet appel de Dieu qui fondamentalement
constitue l’origine de l’humanité,
qui en elle-même ne se situe pas dans
le temps et que la science ne peut donc saisir.
On
peut conclure cette réflexion
avec quelques lignes du livre de J-M
Maldamé « En travail d’enfantement,
Création et évolution
» (Aubin Éditeur) :
« Loin d’être un simple
acte initial de Dieu, la création
est une relation qui dure, “la
relation de la créature […]
à Celui qui lui donne d’être”
(p. 145). Une image peut nous éclairer
: “Dans un morceau de musique,
tout est produit par l’instrument
et tout est produit par le musicien.
[…] Cette image permet de comprendre
ce qui advient dans la vie qui est tout
à la fois le fruit de l’action
des facteurs (énergie et formes)
étudiés par l’anthropologie
et d’un principe transcendant.
” […]
Tout est de Dieu et tout est de la nature.
» (p. 112) |
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L’Homme en quête perpétuelle
En
observant le cours de l’histoire, on
constate que l’homme se multiplie sur
cette terre et commence à inventer.
Il fallait en effet manger, résister
au froid, se défendre contre les prédateurs…
Alors il innove : grimper aux arbres, fabriquer
des lances, domestiquer le feu… Il
bouge aussi : les fruits et le gibier sont
toujours plus beaux ailleurs ! Il trouve de
nouvelles grottes, il se fabrique des abris
: il pouvait ainsi aller plus loin sur cette
terre. Il lui fallait également se
multiplier, avoir une descendance.Toutes les
innovations techniques donnaient à
ses enfants de meilleures conditions d’abord
pour survivre, ensuite pour se développer.
Mais il restait au fond de lui de gros points
noirs qu’il cherchait à comprendre,
à nommer, à combattre : le vieillissement,
la souffrance, la mort. Pour lui, cela n’était
pas bon et n’avait pas de sens : avec
ses moyens, il cherchait à en trouver
un. Il se mit à enterrer ses morts
et à créer des rites à
cette fin.
(Art préhistorique)
On peut penser que c’est en recherchant
un sens à sa vie qu’ il envisagea
non seulement l’existence des dieux,
mais également un autre monde, une
autre vie et des cheminements, des comportements,
des rites pour entrer en communication avec
eux, pour les influencer. Cela évolua
durant des milliers et des milliers d’années,
sur des espaces séparés de milliers
et de milliers de kilomètres. D’où
la multitude des rites, la diversité
des dieux et des comportements.
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(Pré)Histoire de Dieu
Dieu le Créateur
Dieu
– Lui qui est Créateur de cet univers,
c’est-à-dire qui l’a fait
venir à l’existence, qui à
chaque instant le soutient dans son être
même et qui est en attente de son accomplissement
– contemple et aime son œuvre, la
voyant se développer au cours des millénaires.
Il aime par-dessus tout la créature dont
la Bible dit qu’elle est faite ‘‘à
son image’’, créée
‘‘par sa Parole’’, ‘‘par
son souffle de vie’’ (ce sont des
expressions de la Bible). ‘‘A son
image’’, donc douée d’intelligence
et capable d’aimer, de vivre ces richesses
dans la liberté et de les développer.
Mais Dieu doit aussi constater le surgissement
du mal au sein de cette création, au
sein de l’humanité. Il en souffre.
De plus, de toute éternité, Il
connaît le prix à payer pour donner
définitivement un avenir radieux aux
hommes et à toute sa création.
La « naissance » de la croyance en un seul Dieu
L’Histoire de l’humanité
continue à se dérouler et on en
retrouve des traces. Dans une région
qu’on appellera un jour le Proche-Orient,
les membres d’un peuple, approfondissant
leur recherche au cœur de leur vie, ont
l’intuition qu’il n’est qu’un
seul Dieu, qui veut pour eux le bonheur, et
qu’il faut Lui faire totalement confiance.
Alors ils se racontent l’expérience
de foi qu’ils sont en train de vivre,
à travers des mythes qui, à leur
époque, sont le langage privilégié.
Ces mythes ne sont pas l’histoire –
et l’on a appris maintenant à distinguer
le domaine propre à chacun –, mais
ils leur permettent d’arriver au plus
profond de la vie humaine et de l’énigme
de cette existence, avec ses manifestations
heureuses ou malheureuses, avec sa perdition
(les échecs, et un jour la mort) et son
espoir de salut.
Peu à peu les membres de ce peuple mettent
leur expérience de foi par écrit,
sans d’ailleurs avoir clairement conscience
que Dieu habite leur libre expression afin de
se faire progressivement connaître. Ainsi
naîtrons, sur plus de mille ans, les différents
livres de l’ « Ancien Testament
». Ce ‘‘livre’’
– en réalité cet ensemble
de plusieurs dizaines d’écrits
différents – va se constituer progressivement
comme une réflexion de leur foi en éclosion
sur l’Histoire universelle telle qu’ils
la perçoivent là où ils
vivent.
A
travers la relation de cette expérience
vitale et des convictions qu’il s’est
peu à peu forgées, ce peuple élabore
son histoire, avec un début : la création
du monde , avec des épisodes extraordinaires,
comme le déluge , avec des héros
: Abraham (qui est censé mourir à
175 ans !), Isaac, Jacob, Moïse…
Il se donne aussi un nom : Israël. Nous
ne sommes pas encore là dans l’histoire
au sens moderne du mot, mais tous ces récits
permettent à ce peuple de se tracer un
chemin et à Dieu de faire passer son
message, de se révéler petit à
petit, par étape. Dieu prend toujours
l’homme là où il est, afin
de lui permettre de faire chaque jour le pas
en avant qu’il lui est possible de supporter,
si - bien sûr - il accepte de progresser
: car Dieu respecte toujours sa liberté.
La Bible, un écrit des hommes, une Parole de Dieu
Ces dizaines de récits forment ce
qu’on appelle aujourd’hui la Bible
chez les juifs ou encore la première
partie de la Bible, l’Ancien Testament,
chez les chrétiens. Cette Bible, d’abord
mise en mots puis ensuite écrite, traduit
au fur et à mesure que se déroulait
leur histoire ce que leur état d’humanité
leur permettait de comprendre de la Pensée
de Dieu. La Bible est donc le témoignage,
comprenant bien des facettes, sur la façon
dont la foi a pu éclore dans des communautés
de croyants du Moyen-Orient.
Tous ces siècles de la vie du peuple
d’Israël peuvent être considérés
comme une préparation des mentalités
qui amène au surgissement d’un
lieu et d’un moment – historiques,
eux, au sens actuel du mot – pour qu’un
Envoyé de Dieu vienne réellement
partager la vie des hommes. Car le mal continue
d’envahir le monde, comme l’ivraie
envahit le champ de blé, et il faut restaurer
l’humanité, en quelque sorte la
recréer.
Jésus, fils de Dieu
Paraît alors quelqu’un dont
la vie réalise – aux yeux de certains
- ce qui était attendu. Il se nomme Jésus,
fils de Marie et Joseph. C’était
il y a environ 2000 ans et cette naissance est
fêtée par les chrétiens
tous les ans à Noël. Progressivement
Jésus-Christ révèle aux
hommes que Dieu est Père, son Père
et - à travers lui – le Père
de tous les hommes et que Lui et son Père
sont liés par l’Esprit-Saint, l’Esprit
d’Amour, avec lequel ils ne font qu’
Un.
Cette révélation ne se fait pas
en un jour. Elle s’étale sur plus
de 30 ans, le temps d’abord que Jésus
s’enracine dans sa vie d’homme,
sa famille, son peuple, son époque, le
temps ensuite qu’il commence à
‘‘dire’’ son Père,
à ‘‘dire’’ sa
Pensée et son Amour, en premier aux apôtres
qu’il se choisit et, avec eux, aux hommes
de son temps et de son pays - à le ‘‘dire’’
en actes et en paroles…
Jésus, « passerelle » entre l’humanité et le divin
L’homme apparu sur terre avait refusé
d’entrer en communion avec la pensée
de Dieu, ce que raconte – de façon
symbolique et imagée, car nous sommes
dans le domaine du mythe - le récit biblique
de la chute d’Adam et Eve au Paradis (la
fameuse histoire de ‘‘la pomme’’
!). L’homme s’était écarté
de la bonne route pour suivre ses propres idées,
ses propres désirs, tourné vers
lui-même, dans l’oubli des autres
hommes et même souvent contre eux. Le
Mal était entré dans le monde.
Pour recréer cette œuvre de Dieu
abîmée et ouvrir un nouveau chemin,
Jésus a pris la tête de l’humanité
nouvelle, et ce afin que nous puissions rejoindre
librement le Père et partager sa vie
dès ici-bas et pour toujours. Mais Jésus
se trouve être ‘‘premier de
cordée’’, avec tous les risques
et toutes les conséquences que cela comporte.
Pour lui, cela se traduira par bien des oppositions,
des épreuves, des rejets et même
des trahisons au cours de sa vie publique. Puis,
cela finira par une condamnation à mort
et son exécution sur une croix.
Résurrection et histoire humaine
En fait, le mot ‘‘finir’’
n’est pas adapté. Il faudrait utiliser
le mot ‘‘passage’’ (c’est
le sens du mot ‘‘Pâque’’),
car, le troisième jour, le Père
ressuscite le Fils, Jésus-Christ, et
à travers Lui, Il ouvre une nouvelle
route pour toute l’humanité. Par
la vie et la mort de Jésus-Christ, par
sa résurrection et son retour auprès
du Père, par l’envoi de l’Esprit-Saint
au monde (ce que les chrétiens fêtent
à Pentecôte), la révélation
que Dieu voulait nous faire est totale. L’Histoire
des hommes devient définitivement Histoire
divine, sans que l’homme ait à
s’arracher à son histoire humaine,
tout à la fois terrestre, charnelle et
spirituelle. Bien au contraire, c’est
au sein de son histoire humaine que l’homme
pourra rencontrer son Dieu.
C’est peut-être là que se
situe un des points phare à la fois de
la révélation faite par Dieu en
Jésus-Christ et de la contemplation de
cette révélation par l’homme
: Dieu ne vient pas détourner l’homme
de sa vie terrestre, de ses relations, de tout
son environnement ; par Jésus-Christ,
Dieu vient au contraire le rejoindre dans cette
vie même, pour établir des liens
définitifs avec chaque femme, chaque
homme sur cette terre dans le respect total
de leur liberté d’accepter cette
main tendue et aussi dans un parfait réalisme
quant à la situation concrète
de chacun de nous au cours de sa propre histoire
: cette main tendue ne peut être perçue
de la même façon par un chinois
qui ignore l’existence de Jésus-Christ
et jusqu’à son nom, un africain
ou un amérindien élevés
dans une autre religion, un jeune européen
urbain de 10 ans, et ses grands-parents qui
ont vécu toute leur vie à l’ombre
d’un clocher de village. Mais chacun,
au fond de sa conscience, peut découvrir
cette main tendue et découvrir Dieu,
quel que soit le nom qu’il lui donne.
Car Dieu aime tous les hommes, sans aucune exception
; il n’en écarte aucun de son offre
de salut. ; et l’Esprit de Dieu n’est
lié exclusivement à aucune des
milliers de cultures différentes qui
ont cours dans notre monde.
Combien de temps cette étape va-t-elle
durer ? On peut penser qu’il reste à
l’humanité un seul jour à
vivre sur cette terre ou des milliards d’années
ou entre les deux… Nul ne le sait, sauf
le Père. En revanche, pour chacune et
chacun de nous, la fourchette de temps est plus
resserrée et cela nous le savons bien…
Mais peu importe : nous avons à vivre
la richesse du présent comme un don !
Et nous avons entièrement raison de faire
CONFIANCE.
Robert Divoux, prêtre
Pâques 2004
(1) Tout ce passage cite amplement le livre de Jean-Michel Maldamé ‘Science et foi en quête d’unité’ – éd du Cerf.
A noter, les liens sont proposés par Hominides.com et ne figurent pas dans le texte original.
A lire également : Lettre à Charles Darwin
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