L'art pariétal de Cro-magnon
Brigitte et Gilles Delluc

"Voici une passionnante vision rendue accessible et délicieuse par d'éminents chercheurs à un large public, celui que la préhistoire de l'art fascine merveilleusement." Pr. Denis Vialou

Présentation de l'éditeur La découverte de grottes ornées à la fin du XIXe siècle (et en 1994 pour Chauvet) est un choc émotionnel et esthétique pour les scientifiques et pour leurs contemporains. L'abbé Breuil réalise des calques pour partager ses découvertes et publie en 1952 un ouvrage de référence sur l'art pariétal. Depuis, de nombreux chercheurs se sont penchés sur les techniques utilisées il y a plus de 20 000 ans et sur les motivations des hommes de Cro-Magnon.  Cet ouvrage est une synthèse très illustrée des hypothèses et découvertes à propos de ces sanctuaires que l'homme moderne a résolu de préserver en réalisant des fac-similés et des musées riches en découvertes. Ce livre passionnant nous présente l'état actuel des recherches ainsi que les toutes dernières découvertes dans ce domaine fondamental de la Préhistoire.

Les auteurs, Brigitte et Gilles Delluc

Brigitte et Gilles Delluc sont docteurs en Préhistoire (Paris I et VI). Attachés au laboratoire de Préhistoire du Muséum d'histoire naturelle (UMR 6569 du CNRS), ils sont les auteurs de très nombreux livres et publications. Ils ont été les élèves et les amis du professeur André Leroi-Gourhan et sont parmi les meilleurs spécialistes de l'art et de la vie des Cro-Magnons.

Sommaire L'art pariétal de Cro-Magnon

Préface

introduction

Un siècle de découvertes fabuleuses
Des abris -sous-roche et quelques petites grottes
Ces gravures de la Mouthe datent de la Préhistoire !
l'art des ténèbres se révèlent peu à peu

Faire parler l'art des cavernes
Le pape de la Préhistoire et ses disciples
La date de ces dessins ? Des milliers d'années
De l'archéologie plus que de l'histoire de l'art

Au pied du mur
L'art des rochers au quotidien
L'art secret des cavernes

La gravure et la sculpture
Graver un trait
Faire naître le relief

Le dessin au trait et la peinture
Où Cro-Magnon trouve-t-il ses pigments ?
Cro-Magnon prépare ses pigments
Cro-Magnon applique ses pigments
Les gravures-peintures de Cro-Magnon

Que dessiner dans les grottes ?
Avant tout des animaux
Le gabarit et la mise en place des figures animales
Dessiner des corps humains
Imprimer ou pocher des mains
Et le sexe dans tout ça ?
Les signes géométriques : un mystérieux message
Que nous cache le non-dit ?

Pourquoi ces grottes ornées ?
De l'etnologie revisitée
La mode du chamanisme
Sous terre, la grande spiritualité de Cro-Magnon

De vrais sanctuaires dans les cavernes

Les dommages du temps qui passe
L'eau, le calcaire et l'air
En plus ou en moins
Chercheurs et conservateurs
Maladroits et vandales

Copier des grottes ornées : les fac-similés

Choix bibliographique

Principales publications des mêmes auteurs

Index des sites ornées par région de France

Remerciements



Extrait L'art parietal de Cro-Magnon

L’art des rochers au quotidien
Les manifestations graphiques ou plastiques, bien visibles à la lumière du jour, constituent l’art rupestre, l’art des rochers. Dès l’Aurignacien et la naissance de l’art, dans les régions calcaires riches en abri-sous-roche, les Hommes ont installé leur habitat. Les blocs rocheux naturels, tombés des parois, y sont souvent les premiers supports de leurs activités artistiques : ainsi les blocs ornées découverts près des Eyzies (à La Ferrassie, Blanchard et Castanet, Belcayre et Cellier). Leurs successeurs ont fait de même : les Gravettiens ont laissé derrière eux d’autres blocs gravés et sculptés (Laussel, Labattut).  Les Magdaléniens ont orné aussi des plaquettes calcaires avec de fines gravures, comme à Limeuil ou à La Marche.
Des découvertes récentes ont révélé, à l’air libre, des rochers gravés isolés comme à Fornols Haut et surtout des sites décorés d’innombrables gravures sur schiste dans la vallée de Foz Côa (Portugal) et à Siega Verde (Espagne). Dans les abris sous-roches, la voûte et les parois étaient le cadre naturel de ces Cro-Magnons.
Plusieurs abris aurignaciens et gravettiens, des environs des Eyzies, aux parois aujourd’hui écaillées par les alternances de gel et dégel de cette rude époque glaciaire, avaient été décorés.  La fouille a permis parfois d’y retrouver des fragments portant des lambeaux de ce décor : des traits gravés ou noirs et des aplats rouges (La Ferrassie), voire des restes d’une représentation animale (abri Pataud) et parfois même de plus larges fragments décorés de peinture (abri Blanchard) ou de gros blocs sculptés (Laussel et le Fourneau du Diable, Le Roc de Sers).
En outre, certains abris conservent encore en place des parois ou des voutes ornées se sculptures en bas-relief, comme l’abri du Poisson et l’abri Pataud-Movius aux Eyzies. Quelques abris magdaléniens décorés sont assez bien conservés : Reverdit et Cap-Blanc ; l’abri Bourdois du Roc aux Sorciers… Tout près de ce dernier site, la voute sculptée de la cave Taillebourg est aujourd’hui presque entièrement éboulée, mais d’important s et magnifiques fragments sont conservés au Musée de l’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye…