En matières de Préhistoire


Dans les temps reculés de la Préhistoire, les activités de subsistance de l’Homme sont principalement orientées vers la chasse, la pêche et la cueillette. Fin connaisseur de son environnement, minéral, végétal, et animal, l’Homme a su s’adapter aux conditions climatiques qui ont influencé ses modes de vie et ses déplacements au sein du territoire.

Les vestiges qui nous parviennent aujourd’hui sont majoritairement des objets en pierre, en raison de leur pouvoir de conservation à travers le temps. L’étude de ces pièces lithiques nous livre de riches informations (formation, production, utilisation) et sont ainsi les témoins privilégiés de l’histoire de nos ancêtres. Si l’objet archéologique renferme une partie de notre histoire passée, il n’est pas le seul indice permettant de restituer la vie de l’Homme Préhistorique dans notre région.

Durant le Quaternaire, la succession des cycles glaciaires/interglaciaires ont conditionné les implantations des Hommes, Homo heidelbergensis (il y a plus de 690 000 ans), puis Homo neanderthalensis (vers -250 000 ans) et Homo sapiens (vers 43 000 ans) qui ont cohabité sur le même territoire pendant plusieurs milliers d’années et on su faire preuve d’adaptation, notamment grâce à leur utilisation des matières premières et organiques. 
Au centre de l'espace d'exposition on retrouve un podium central restituant l'enironnement végétal et animal du Pléistocène moyen, en période interglaciaire dans la région.

Vue générale de l'exposition Photo Kroko Pour Hominides.com

Nez à nez avec un renne ! Photo Kroko Pour Hominides.com

Le minéral
Dans cette partie, le visiteur sera plongé dans l’univers minéral, qui est celui que l’on retrouve le plus souvent lors des fouilles archéologiques, et sur lequel on a désormais beaucoup d’informations. L’étude du minéral permet de comprendre les modes opératoires pour tailler les outils, les provenances des roches utilisées et de réaliser différentes typologies de cultures paléolithiques.

Une occupation vieille de 650 000 ans Moulin-Quignon
Après un siècle et demi d’oubli, le site a été redécouvert en 2016 lors d’une campagne de sondages ponctuels dans le quartier de l’Espérance à Abbeville. Plus de 400 artefacts lithiques, outils et nucléus de toute nature, dont cinq bifaces sont mis au jour par les archéologues.
Cette découverte exceptionnelle fait reculer de plus de 100 000 ans l’âge de la plus ancienne occupation du Nord de la France, faisant remonter la présence de l’Homme dans cette région à - 650 000 ans.

Bifaces et outillages lithique trouvés sur les sites Photo Neekoo pour Hominides.com

Outillages lithique trouvés sur le site de Moulin-Quignon Photo Neekoo pour Hominides.com

L'animal
L’univers animal mettra en lumière les relations nombreuses et variées que les Hommes préhistoriques entretiennent avec les divers animaux qui peuplent leur environnement immédiat. Os, moelles et fourrures seront les clés d’entrée de cet univers. Les os constituent une importante réserve de matériaux utilisés durant toute la Préhistoire, même si on note que les Néandertaliens les ont moins utilisés que les Homo sapiens.

Un site de boucherie néandertalien à Caours
Découvert en 2005 lors d’une campagne de sondages réalisée dans le cadre d’un programme de recherches axé sur l’étude des dépôts interglaciaires et des tufs calcaires dans les séquences fluviatiles de France septentrionale, la fouille programmée se déroule annuellement. Seul le gisement de Waziers (Nord) est aujourd’hui corrélé à la même période chronologique. Sur le terrain, la structuration de l’espace est perceptible. Des accumulations osseuses sont constituées de restes de cerf, de daim, de chevreuil, d’auroch et de rhinocéros des prairies. Ces animaux ont été chassés et consommés par les Néandertaliens.

Dent de mammouth Photo Neekoo pour Hominides.com

Au premier plan un crâne de Tigre à dents de Sabre Photo Neekoo pour Hominides.com

Les végétaux
Bois, pollen et graines constituent les matières végétales que le visiteur rencontrera dans l’exposition. Moins connus car plus difficilement identifiables lors des fouilles archéologiques, les végétaux étaient également très présents dans la vie quotidienne des Hommes préhistoriques.

Waziers : la restitution du climat à partir de restes organiques
Grâce à l’excellente préservation des restes organiques, dont les pollens, les mollusques, les restes fauniques, les insectes et les bois, il est possible de reconstituer finement les paysages et la végétation locale qui poussait à Waziers durant le dernier Interglaciaire, appel l’Eémien.

Restes de bois et de végétaux. Photo Neekoo pour Hominides.com

Empreinte de feuille dans le tuf. Photo Neekoo pour Hominides.com

Le musée Archéologique de l'Oise
Ouvert en 2011, le musée archéologique de l’Oise est installé au plus près du site archéologique de Vendeuil-Caply, à 300 mètres du théatre gallo-romain. Ce dernier est aujourd’hui le seul témoin visible d’une agglomération antique d’une grande densié d’habitats et de monuments dont le musée présente les découvertes. En outre, la structure a vocation à être un véritable musée de territoire, et à présenter l’ensemble des découvertes archéologiques faites au sein de la Communauté de communes de l’Oise picarde (CCOP), de la Préhistoire à l’époque moderne.

Musée d'archéologie de l'Oise Photo Kroko Pour Hominides.com

Théatre Gallo-romain Photo Kroko Pour Hominides.com