Il y a 800 000 ans en Angleterre, des hommes...
Ou plutôt les outils laissés par des hominidés
C'est dans la revue scientifique Nature qu'une équipe d'archéologues a publié les premiers résultats de son étude sur les traces d'occupation humaine de l'Angleterre 800 000 ans en arrière. L'équipe est constituée d'archéologues du British Museum, du Natural History Museum, de l'UCL et de l'Université Queen Mary de Londres.
La découverte
Le site de la découverte se trouve à Happisburgh dans le Norfolk (nord-ouest de l'Angleterre). Il se trouvait à proximité d'un ancien cours d'eau affluent de la Tamise.
Les fouilles ont permis de mettre à jour plus de 70 outils taillés et éclats de silex. Les outils sont associés à des restes de faune et de flore qui permettent de reconstituer cet environnement du Pléistocène inférieur.
C'est une plaine d'inondation où dominent les herbes dont se nourrissaient des herbivores comme le mammouth, le rhinocéros et le cheval... des troupeaux qui attiraient des prédateurs : les hyènes, les tigres à dents de sabre et des humains bien sûr !
Qui a taillé ces outils ?
Aucun ossement humain n'a pour l'instant été découvert sur le site. Il y a 800 000 ans, ni Homo sapiens ni Néandertal n'étaient apparus. Les archéologues pensent que Homo antecessor serait potentiellement le meilleur candidat...
Des vestiges de cette espèce ont été trouvés dans la région du nord de Atapuerca en Espagne, et sont datés de 800 000 à 1 200 000 ans. "Homo antecessor pourrait très bien avoir été en Grande-Bretagne à cette époque" selon le professeur Chris Stringer (Natural History Museum de Londres).
"Si le climat était assez doux et que l'Angleterre était accessible à pied, il n'y a pas de raison que ces pionniers n'aient pas pu venir en Grande-Bretagne il y a 1,2 million d'années".
Réactions
Pour M. Parfitt (Institut d'archéologie de l'UCL) «Cela remet en question l'opinion générale que les premiers humains ne pouvaient coloniser de nouveaux territoires que pendant des périodes de chaleur. Au lieu de cela, cette nouvelle découverte démontre que les premiers hominidés européens étaient capables d'adapter leur comportement en fonction du climat et de l'environnement."
Les chercheurs ont même spéculé sur le fait que ces premiers conquérants devaient forcément, vu les températures, avoir maîtrisé le feu et s'être couverts de "vêtements". Il n'y a néanmoins aucune trace sur le site pour recouper ces extrapolations.
"Le site est exceptionnel en raison de la conservation sans précédent des restes fossilisés : des grains de pollen, des morceaux de bois, des ossements de mammouth, de campagnols et de souris... Nous avons même retrouvé des restes de coléoptères et de plantes, qui ne figurent pas dans d'autres sites. Ce que nous avons découvert à Happisburgh est presque un paysage complet enterré! "
Sources
Science Daily
Sciences et Avenir
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