Sommaire de "Voyage en Antarctique"
INTRODUCTION
TERRE DE FEU ET 50EMES HURLANTS
Ushuaia et canal du Beagle
Passage de Drake
ARCHIPEL DES SHETLAND DU SUD
Îles Aitcho
Île Half Moon
Hannah Point et Walker Bay
Île Deception
PENINSULE ANTARCTIQUE
Île Paulet et mer de Weddell
Brown Bluff et détroit de l'Antarctic
Baie Wilhelmina
Île Cuverville et chenal Errera
Neko Harbour et baie Andvord
Baie Paradis
Port Lockroy et chenal Neumayer
Chenal Lemaire
Pléneau et Port Charcot
Île Petermann
Au-delà...
PHOTOGRAPHIES
RESSOURCES
Quelques lignes de l'ouvrage "Voyage en Antarctique"
Introduction - Le voyage d'une vie
Rêve d’Antarctique...
Baie Paradie (c) Alain Bidart |
L'Antarctique est une terre magique et mythique que beaucoup rêvent de visiter. Certains y parviennent : au retour, ils ne sont plus tout à fait les mêmes. D'autres y pensent sans oser passer à l'acte. Pour certains toutefois, l'éventualité d'un tel périple n'est tout simplement pas concevable !
Ce livre s'adresse à toutes ces personnes. Il poursuit plusieurs objectifs. Pour ceux qui en reviennent, il souhaite prolonger le voyage. Concernant les indécis, il se veut une incitation à franchir le pas. Quant à ceux pour qui l'idée même de partir en Antarctique semble aussi étrange que d’aller sur la Lune, puissent ces pages leur faire découvrir les beautés d'une destination certes atypique, mais bien plus accessible qu'ils ne l'imaginent...
Ouvrir ce livre, c’est embarquer pour une croisière vers le grand continent blanc. Les navires constituent un mode de transport idéal pour pénétrer en toute sécurité et avec confort dans l'intimité de cette région du monde. Au fil des pages, comme au fil de l'océan, le lecteur découvre successivement la Terre de Feu, les Shetland du Sud et la péninsule Antarctique. Ce circuit, emprunté par la grande majorité des visiteurs, leur offre – ainsi qu’au lecteur – un panorama varié des merveilles naturelles de ces contrées australes.
Le livre comme une croisière
Touristes en Antarctique (c) Agnès Brenière |
Pour chacune des trois régions abordées, des chapitres présentent les sites parmi les plus visités, soit une quarantaine au total. À titre indicatif, au cours d'un voyage traditionnel de 10 jours vers la Péninsule, les passagers peuvent espérer en découvrir une vingtaine.
Des illustrations choisies associées à des commentaires synthétiques – sous forme de textes introductifs et de légendes informatives – restituent la quintessence de chaque sites.
En fin d'ouvrage, une note photographique aborde le thème des prises de vue en Antarctique, et une brève bibliographie donne des pistes pour mieux connaître ce continent unique.
Croisières antarctiques : mode d'emploi
Orques (c) Samuel Blanc |
De nombreuses compagnies proposent des croisières de type « expédition » à destination des Shetland du Sud et de l'Antarctique. La plupart appareille d'Ushuaia, située à « seulement » 2 jours de navigation de la Péninsule. Ce sont en général des croisières de 10 jours (dont 5 à 6 jours pleins sur place), dirigées par un chef d'expédition, lequel décide du programme en accord avec le commandant du navire. Une certaine flexibilité est de mise de la part des passagers, car l’itinéraire est dicté au jour le jour par les conditions météorologiques et de glace. Si celles-ci sont optimales, 2 à 3 sorties par jour sont organisées.
Le spectacle naturel évolue au cours de l’été austral : ainsi, pour les manchots, décembre est la période de couvaison, janvier le temps de l’élevage des poussins, tandis que février voit l’émancipation des jeunes et la mue des adultes. En ce qui concerne les cétacés, leur activité s’intensifie au fil de la saison.
Dans un but de préservation de l'environnement, le tourisme est ici sévèrement règlementé. IAATO, organisation non-gouvernementale constituée de tour-opérateurs impliqués dans la région, veille au bon respect de ces règles. Ainsi, les sorties ne peuvent s'effectuer que sur des sites précis, ouverts pour l'essentiel aux navires transportant moins de 200 passagers. De plus, les débarquements sont limités à 4 par site et par jour, et le nombre de passagers présents à terre au même moment doit être inférieur à 100. Bien entendu, aucun prélèvement (plantes, pierres, os...) ni dépôt (mégot, matières organiques...) d'aucune sorte ne sont tolérés.
Toutes les sorties se font à l'aide de bateaux pneumatiques. Elles sont encadrées par des guides expérimentés qui prodiguent des commentaires naturalistes et/ou historiques. Lors des débarquements à terre, les passagers évoluent au contact de la faune au sein d'un espace prédéfini, en veillant à ne pas perturber les animaux (respect d'une distance minimale d'approche). Les bateaux pneumatiques sont également utilisés pour des promenades au milieu de la banquise disloquée, parmi les champs d'icebergs, vers les glaciers, etc.
Enfin, au-delà des aspects pratiques, soulignons qu'un voyage en Antarctique est avant tout une expérience inoubliable, le voyage d'une vie. Véritable immersion dans une nature grandiose et préservée, il dépasse bien souvent les attentes – même les plus grandes – des visiteurs : c'est un fait avéré que personne ne revient jamais déçu de l'Antarctique...
Démesures et paradoxes
Phoque Léopard (c) Nicolas Dubreuil |
Continent de tous les superlatifs, l'Antarctique est aussi celui de nombreux paradoxes.
Ainsi de la météo. Certes, l'Antarctique est le continent le plus froid du monde, avec une moyenne annuelle de -57°C sur la calotte (record mondial de -89,2°C !). Mais en Péninsule, dans la partie visitée par les passagers (entre 62° et 65° de latitude Sud, soit l'équivalent de l'Islande pour l’hémisphère Nord), les conditions sont très supportables : autour de 2°C durant l'été austral (de fin novembre à fin février).
D'autre part, on qualifie également l'Antarctique de désert polaire, car la quantité d'eau qui tombe annuellement sous forme de neige est inférieure à 20 cm. Pourtant, la calotte de glace qui recouvre presque entièrement le continent représente les trois quarts environ des ressources en eau douce de la planète.
Ce dôme, constitué de neige accumulée et tassée pendant des millénaires, présente une épaisseur moyenne de 1 829 m et maximale de 4 776 m d'altitude. L'importance de ce relief place à juste titre l'Antarctique au rang de continent le plus élevé du monde... même si cette calotte glaciaire repose sur un socle rocheux dont l'altitude moyenne est de 153 m à peine !
L'omniprésence des glaces, associée à l'hostilité du climat, fait de l'Antarctique un monde souvent perçu comme un désert biologique, avec de rares colonies de manchots pour toute forme de vie. Il est vrai que les fortes contraintes naturelles ont conduit à la sélection drastique d'un petit nombre d'espèces aptes à survivre. Mais ces dernières sont si bien adaptées à leur environnement qu'elles se sont épanouies et sont généralement représentées par un nombre phénoménal d'individus.
Pourtant, certaines personnes restent persuadées que l'approche et l'observation de ce foisonnement animal sont réservées aux scientifiques et aux équipes de tournage de documentaires ! Qu'ils se détrompent ! Car cette faune pléthorique est concentrée sur quelques zones côtières libres de glace, la plupart étant justement des sites sur lesquels les passagers peuvent débarquer. En outre, cette faune est peu craintive, car elle n’est plus chassée depuis des décennies. Par conséquent, les voyageurs peuvent admirer la vie sauvage de près sans effort particulier.
Enfin, l'Antarctique est également assimilée à un vaste no man's land, un lieu uniquement fréquenté par de courageux chercheurs et des aventuriers en expédition ! De fait, aucune peuplade n’a jamais colonisé ce continent trop isolé et trop rude. Même les phoquiers, baleiniers et explorateurs qui, à partir du xixe siècle, furent les premiers à pénétrer en ces lieux, n’y séjournèrent que brièvement. Cependant, de nos jours, la présence d’installations variées – stations scientifiques essentiellement, parfois agrémentées de boutiques, de musées et même de postes ! – prouve que l’Homme est parvenu à s’implanter. Au moins 4 000 personnes occupent en permanence la quarantaine de structures dispersées sur les 14 millions de km² du continent. Ils y effectuent en général des rotations de quelques mois. Durant l’été austral, ils sont rejoints par 30 à 40 000 touristes environ, citoyens temporaires de l’Antarctique, laquelle, par traité international, n'appartient à personne...
Manchot à jugulaire (c) Raphaêl Sanè |
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