182 pages
Poids : 430 g
Dimensions : 16,1 cm x 24 cm x 1,4 cm
Sommaire La Préhistoire de la Chine et de l'Extrême-Orient
La facination de l'Orient, aux sources d'une discipline entière
Le cadre concerné
Les plus anciens primates de Chine
Les plus anciennes traces humaines
L'humanité ancienne de Chine
Encart : Virtualité et réalité des premiers hommes de Chine
Les traditions techniques sur éclats
Les outillages sur galets
Affinement technique
Anatomie : fin de la modernisation
Gracialisation anatomique chinoise
Le Paléolithique supérieur
Portfolio : Aïnous
Le mésolithique
Portfolio : Art rupestre en Chine
Le Néolithique
Conclusion
Bibliographie
L'auteur, Marcel Otte
Marcel Otte, professeur de Préhistoire de Liège, s'est spécialisé dans les élude des civilisations paléolithiques l'Asie.
II est l'auteur de nombreux articles et de nombreux livres. Il a publié des manuels pour étudiants comme "La protohistoire" (de Boeck 2008) et des synthèses à destination du grand public, comme "Cro-Magnon" (Perrin, 2008). Son dernier ouvrage, "Les Hommes de Lascaux" (Armand Colin, 2009), retrace l'évolution des cultures humaines dans la Préhistoire de l'Europe.
Un extrait de La préhistoire de la Chine et de l'Extrême-Orient
3. Le cadre concerné
Cet essai se trouve centrée sur l'actuel territoire, gigantesque et varié, de la Chine actuelle dont les composantes ethniques semblent infinies. Cependant, pour d'évidentes raisons imposées par un regard rétrospectif vers le plus lointain passé, nous inclurons aussi la Sibérie orientale, la Mongolie, la Corée et l'archipel nippon. Non seulement ces régions septentrionales furent en contact étroit avec la Chine préhistorique (les îles et la presqu'île coréennes étaient réunies à la plateforme continentale durant les ères glaciaires) mais aussi, elles eurent aussi un rôle déterminant dans le peuplement des Amériques, dont l'histoire prolonge en quelque sorte celle évoquée ici (Ossenberg, 1992). vers le Sud et symétriquement, cet ouvrage concernera les pays de l'ancienne Insulinde . Indonésie actuelle dont l'archipel était également en contact territorial avec le continent durant les périodes d'abaissement du niveau marin au cours des temps glaciaires.De ce côté-là aussi, la préhistoire chinoise fut en étroite connexion avec les premiers peuplements d'un nouveau monde: l'Australie et la Nouvelle-Guinée, alors réunies sur une même platetorme continentale. Des deux côtés cependant (Amérique et Australie), l'homme dut savoir naviguer fût-ce d'îles en îles pour réaliser de telles colonisations, sans retour, sans entrave et dans un flot continu. Ces données sont de la nature des faits, elles sont incontournables, incontestables et requièrent, chez nous et en retour, les explications appropriées que seules les aires centrales peuvent fournir en étudiant leurs propres aptitudes aux développements techniques, démographiques et spirituels.
La Chine elle-même possède une grande diversité géographique où s'opposent par exemple l'aire méridionale, forestière et traversée par un dense réseau de rivières, à l'aire septentrionale plus sèche aux vastes dépôts limoneux, et à l'aire orientale quasi désertique, traversée par les seules caravanes. Ces immenses régions se poursuivent en Sibérie, par la taïga faite de forêts claires, puis les steppes froides de la toundra dans l'extrême nord par lequel le contact avec les Amériques fut rendu possible. Toutes ces régions furent en étroite interaction culturelle durant toute l'immense période préhistorique avec des phases de densité diverses. Les études linguistiques et génétiques, fondées sur les populations actuelles, découpent cette immensité en deux groupes essentiels selon une delimitation oblique aux latitudes. Le Sud-Est asiatique et la Chine occidentale appartiennent au même groupe ethnique, qui se répandra plus tard aux archipels polynésiens (Allene, et al., 1977). L'est de la Chine, la Mongolie, la Corée et le Japon appartiennent au groupe ethnique turco-mongol, comme les peuples sibériens avant qu'ils n'en soient séparés par les colons russes sous Pierre le Grand au XVIIIe siècle. Là aussi, la préhistoire se trouve devant un défi: il s'agit d'expliquer la situation actuelle à partir de ses plus anciennes origines et d'établir le pont significatif entre une "histoire" sans texte et des vécus quotidiens connus dès la première littérature. Or, la diversité c'est la richesse pour toutes les espèces animales, humanités incluses: les plus raffinées des civilisations s'y sont développées sur la base de ces contacts et de cette variation. Si des régimes politiques récents n'en avaient isolé le destin, en le diabolisanr, il ne ferait aucun doute que c'est là et pas ailleurs que la préhistoire lointaine eût été fondée, puisque tout en provient...