Bataille à Lascaux
Comment l'art préhistorique apparut aux enfants,
Daniel Fabre,
Editions L'Echoppe.
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Présentation de l'éditeur
Dans son Lascaux ou la naissance de l’art, publié en 1955, Georges Bataille formule trois questions majeures. Dépassant la thèse d’une fonction magique des œuvres préhistoriques, il interroge les raisons d’un art en qui l’humanité de l’homme s’est accomplie. Il médite ensuite le paradoxe d’artistes qui rendent d’une main très sûre un hommage plastique aux animaux tout en excluant de la représentation leur propre visage. Il suggère aussi qu’une étrange coïncidence historique a permis que ces images, invisibles pendant des millénaires, s’éveillent sous des yeux d’enfants. Daniel Fabre, dans cet essai sur une des plus stupéfiantes épiphanies de « l’autre de l’art », prend au pied de la lettre l’insistance sur l’apparition, la profondeur affirmée de l’énigme et le choix final du silence sur la scène la plus secrète de Lascaux centrée sur le désir d’un garçon nu. Il nous découvre un Georges Bataille pour qui l’avènement de l’art devient l’objet crucial de toute anthropologie. |
Broché
20,6 x 14,6 x 2 cm
141 pages
Hominides.com
Voici un livre en forme d'essai, original et séduisant, qui analyse les regards multiples portés sur l'art pariétal paléolithique européen par les préhistoriens, les hommes de lettres et d'église, et même les enfants, depuis sa découverte en 1879 à Altamira puis tout au long d'une bonne partie du XXe siècle. Figure centrale de cette enquête extrêmement fouillée et documentée (certaines images d'archives sont très rares), à la fois littéraire, scientifique et anthropologique menée par l'universitaire Daniel Fabre : l'écrivain Georges Bataille, qui publie en 1955 son célèbre "Lascaux ou la naissance de l'art", et dont l'auteur retrace ici les saisissements, les questionnements et les tentatives de réponses face au mystère absolu que constitue la révélation de la cavité périgourdine en 1940... La conviction de Bataille que la compréhension de cette énigme, véritable "épiphanie", passe par la restitution fidèle du ressenti et du regard porté par les quatre adolescents sur leur toute jeune découverte, n'est pas la moindre des surprises de ce texte enlevé, nourri d'une connaissance pointue de l'art préhistorique. Un texte au détour duquel on croise les abbés Breuil et Glory, dont l'auteur souligne par exemple la propension à établir des parallèles entre grottes ornées et lieux de dévotion, y compris dans le rôle que jouèrent les enfants dans leurs révélations respectives : adolescents de Montignac ici, dépositaires de visions mariales là... Mais aussi Proust, Freud, De Staël et Picasso. Réjouissante et stimulante compagnie, qui nous accompagne jusqu'au dernier mystère de Lascaux, celui de l'énigmatique et reculée Scène du Puits, face à laquelle Bataille se montre soudainement muet. Daniel Fabre se charge alors d'accoucher l'interprétation, à peine suggérée par l'écrivain, et d'inspiration clairement psychanalytique. Inattendu, ce livre apporte un éclairage complémentaire aux travaux des préhistoriens, conférant la dimension anthropologique qui manquait à notre perception de l'art préhistorique, Lascaux en tête... Et, au-delà, de l'art lui-même.
Pedro Lima |
L'auteur
Daniel Fabre est Directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Paris), depuis 1989 : chaire d’Anthropologie de l’Europe. Il est co-fondateur (avec Jean Guilaine, archéologue, actuellement professeur au Collège de France) du Centre d’anthropologie des sociétés rurales, laboratoire de l’EHESS (1978) et du CNRS (1979), Toulouse, devenu en 1991 Centre d’anthropologie de Toulouse, a dirigé ce Centre jusqu’en 1997. Il est également fondateur et directeur du LAHIC,(Laboratoire d’Anthropologie et d’Histoire sur L’Institution de la Culture), Ministère de la Culture et Centre National de la Recherche Scientifique, Paris, 2001-2005, actuellement équipe de l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain.
Sommaire
Prélude
I - L'apparition
II - L'énigme
III - Le silence
Coda
Bibliographie
Extrait
Quant à l'art, qui rassemble au plus haut degré toutes ces compétences et qui, sous sa forme mobilière puis pariétale, coïncide assez strictement avec l'apparition de l'homme nouveau, il est le "jeu suprême" en qui s'exprime la fascination collective pour le "ruissellement" des richesses que l'oeil, la main et l'esprit sont capables de produire et de partager.
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