Le troisième Homme
Préhistoire de l’Altaï
Exposition du 1er juillet au 13 novembre 2017
Cette expsoition est organisée par musée national de Préhistoire Les Eyzies-de-Tayac et la Réunion des musées nationaux - Grand Palais

Commissariat :
Jean-Jacques Cleyet-Merle, Directeur du musée national de Préhistoire, Les-Eyzies-de-Tayac
Pr. Mikael V. Shunkov, Directeur de l'institut d'archéologie et d'ethnographie, section sibérienne, de l'Académie des sciences de Russie.



Exposition Le troisième Homme
Il y a 40 000 ans, trois espèces d’hominidés cohabitent en Eurasie. Les premiers Homo sapiens viennent d’arriver, les néandertaliens sont bien installés depuis longtemps et une autre espèce, l’Homme de l’Altaï, s’est établi dans la grotte de Denisova. Ce dernier hominidé est un « petit nouveau » dans l’histoire de l’Homme. De ce troisième homme on n’a découvert que quelques fragments d’os et de dents. C’est l’extraction de son ADN qui a permis de déterminer qu’il n’était ni un néandertalien, ni un Homo sapiens.  
Cette exposition montre la diversité de l’humanité il y a 40 000 ans,  à la fin du paléolithique moyen dominé par Homo néandertalensis et aux débuts du paléolithique supérieur et la montée en puissance d’Homo sapiens. Et nous savons maintenant qu’un troisième homme arpentait les plaines sibériennes à la même période. Outre les pratiques funéraires, on assiste à cette période charnière à une véritable montée en puissance du symbolique. La production d’objets et d’outils ornés explose…

Visite de l’exposition Le troisième Homme

Les 3 humanités Homo sapiens, Homo néandertalensis et maintenant l’Homme de Denisova… Là où l’on pensait que les premiers avaient éliminé les seconds, on découvre qu’une troisième espèce était présente sur les lieux. On est très loin de l’évolution linéaire que les premiers préhistoriens pensaient avoir découvert ! Au total, au même moment, trois humanités cohabitaient avec leurs propres cultures… Photo du haut Photo copyright Musée de Préhistoire des Eyzies-de-Tayac Photo du bas La scénographie permet de visionner les objets et les couches stratigraphiques concordantes (Photo Kroko Hominides.com)

La génétique peut-elle remplacer l’anthropologie ? Pour la première fois dans l’histoire de l’homme, une espèce est identifiée non pas par son crâne, un bout de tibia ou des phalanges… Ce sont les restes d’ADN extraits de l’intérieur des dents ou de l’os qui ont permis de définir une nouvelle espèce d’hominidé. Cette technique initiée par l’Institut Max Planck de Leipzig ne peut pas toutefois être appliquée dans tous les cas… En effet il faut des conditions de conservation des ossements exceptionnelles, sans pollution et pas trop anciennes ! Photo du haut Photo copyright Musée de Préhistoire des Eyzies-de-Tayac Photo du bas Molaire de Denisova 4 (Photo Kroko Hominides.com)

Des espèces qui se rencontrent Il y a 750 000 ans on suppose que les néandertaliens et les Denisoviens ont divergé de la lignée qui va mener à l’homme anatomiquement moderne (Homo sapiens). Les 2  espèces ont mutés chacune de leur côté pour arriver à des espèces totalement différentes. Mais ces différences ont malgré tout laissé passer des « mixages » dont on trouve les preuves dans notre génome : 2 % du génome néandertalien dans l’ADN des Européens, des Asiatiques et des Mélanésiens et environ 4 % du génome Dénisovien dans celui des Mélanésiens. Photo du haut Photo copyright Musée de Préhistoire des Eyzies-de-Tayac Photo du bas Artefacts trouvés dans la grotte de Denisova (Photo Kroko Hominides.com)

L’Altaï ce n’est pas que Denisova Au paléolithique, les grottes de l’Altaï sont souvent visitées par des êtres humains. C’est seulement la grotte de Denisova qui présente des artéfacts et des restes humains. Les grottes d’Okladnikov et de Chagyrskaya ont probablement été fréquentées par l’homme de Néandertal. Dans la vallée de l’Anouî ce sont des gisements de plein air qui prouvent la présence humaine entre le paléolithique moyen et le paléolithique supérieur. Les gisements de  Ust-Karakol et de Kara-Bom ont permis d’echumer des outils de type Levallois mais également des éléments de parure et autres artefacts. Photo du haut Photo copyright Musée de Préhistoire des Eyzies-de-Tayac Photo du bas Phalange néandertalienne trouvée à Denisova (Photo Kroko Hominides.com)

Le Châtelperronien En France, à Saint Césaire et Arcy-sur-Cure plusieurs artefacts du Chatelperronien ont été mis au jour. La question est de savoir si cette culture, attribuée à Néandertal, est une simple copie de la production de Sapiens ou une exclusivité des néandertaliens. Derriere cette interrogation on sait que se pose la vraie question concernant les capacités cognitives d’Homo néandertalensis. Ce dernier avait-il la capacité d’innover ou se contentait-il de suivre les Homo sapiens ?   Photo du haut Vue générale des restes osseux de l'individu de Saint Cesaire Photo copyright Musée de Préhistoire des Eyzies-de-Tayac Photo du bas Détail du crâne et des dents de Saint Cesaire (Photo Kroko Hominides.com)

La grotte Mandrin Mons connue, la grotte Mandrin présente une stratigraphie fossilisant 4 phases culturelles entre 50 et 42 000 B.P. La séquence montre une alternance entre des groupes néandertaliens et des populations affichant une culture du Paléolithique supérieur, bien avant les débuts du Châtelperronien en France. Ainsi en est-il du Néronien de la couche E qui se caractérise par une production massive et standardisée de micro pointes Levallois (qui ont été) utilisées comme armatures de flèches. Photo du haut Vue générale de la vitrine consacrée à la grotte Mandrin Photo copyright Musée de Préhistoire des Eyzies-de-Tayac Photo du bas Micro-pointes de la grotte Mandrin (Photo Kroko Hominides.com)