Les gorilles face à face dans l'amour !
Une évolution récente ou une pratique ancestrale ?

Les positions sexuelles chez les mammifères
Si l'on observe, en milieu naturel, la manière dont les mammifères s'accouplent on constate que majoritairement, c'est la position dorso-ventrale (dite du "missionaire") qui est la plus répandue.
L'espèce humaine qui ne néglige pas cette position en a adopté une moins fréquente : le face à face. Les bonobos, connus pour leurs nombreux et fréquents rapports sexuels ont aussi adopté (entre autres) ce face à face sexuel. Cette position reste toutefois très rare dans le règne animal, c'est pourtant la seule posture qui donne la possibilité de voir son partenaire dans les yeux...


Et les gorilles ?
Une autre espèce de grand singe vient d'être prise en flagrant délit de copulation les yeux dans les yeux : les gorilles !
Si des chercheurs avaient parfois vu ce type de rapport, c'est la première fois qu'il a pu être photographié.
La photographie a été prise au Parc National de Nouabalé-Ndoki (Republique du Congo) par les chercheurs du Widlife Conservation Sociéty (WCS) et du Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology.

Leah, une vraie star
La femelle de notre "couple star", Leah, n'est pas une inconnue pour les chercheurs ! C'est déjà elle qui en 2005 s'était fait remarquer (et photographier !) car elle utilisait des bouts de bâtons pour sonder une rivière avant de s'y aventurer (voir "Les gorilles aussi utilisent des outils").
Les scientifiques s'interrogent d'ailleurs à ce sujet car Leah prouve avec ces dernières photos qu'elle est peut-être à l'origine de plusieurs innovations chez les gorilles de l'Ouest.

Dernier tour de piste ?
C'est au moment où les études se multiplient sur les grands singes que ces espèces sont en voie de disparition. Les similarités avec l'espèce humaine sont de plus en plus nombreuses et devraient faire prendre conscience aux gouvernements de l'urgence d'agir. Plus précisement, dans le cas des gorilles de l'ouest, ils sont victimes de chasse illégale, de destruction de leur habitat (déforestation) et du virus Ebola. En quelques années on estime que 60% de la population a disparu.

Photo ©Thomas Breuer - WCS/MPI-EVA

News 14/02/08