Une nouvelle espèce Nakalipithecus nakayamai
Un nouvel hominoïde proche de l'ancêtre commun aux gorilles, aux chimpanzés et à l'homme.
La découverte
C'est une équipe de paléontologues formée de scientifiques japonais et français qui a découvert les restes fossilisés d'un hominidé dans une ancienne coulée de lave de la région de Nakali au Kenya.
La nouvelle a été publiée dans les Annales de l'Académie Nationale Américaine des Sciences (PNAS) par le Dr Yutaka Kunimatsu (Université de Kyoto).
Les études du fossile
Le fossile est constitué d'une mâchoire et de onze dents. Les méthodes de datation, facilitées par l'enchâssement des ossements dans une couche archéologique spécifique, permettent d'évaluer l'âge du fossile à - 9,80 millions d'années.
Pour le Dr Yutaka Kunimatsu la forme des dents et l'épaisseur de l'émail rappellent celles des femelles gorilles ou orang-outan. Tout indique que ce primate devait consommer des aliments durs comme des noix ou des graines.
Un fossile important pour la période
On estime généralement que la lignée humaine et celles des autres grands singes (gorilles, chimpanzés, bonobos) ont divergé il y a entre 8 et 9 millions d'années.
Pour le Dr Kunimatsu "Il y a 16-17 millions en arrière que les singes ont commencé à apparaître dans les enregistrements fossiles d'Europe et 13 millions en Asie. Il est donc naturel de penser que l'ancêtre de tous les singes est d'origine africaine et que, durant l'évolution, certains singes sont partis d'Afrique et se sont dispersés en Europe et en Asie".
Pour Martin Pickford (MNHN, Paris) ce nouveau fossile est très important et il est une véritable preuve de la divergence des singes africains de la lignée humaine.
Il explique que certains scientifiques cherchaient nos origines et donc le dernier ancêtre sur le continent asiatique. Cette nouvelle découverte permet maintenant d'assurer que notre ancêtre commun était bien originaire d'Afrique et que certaines lignées de grands singes se sont ensuite dispersées en Ethiopie, Grèce et Turquie...
Pour Fred Spoor, Université de Londres, "Nous avons une pièce "bonus" dans le puzzle de l'évolution des singes... nous pourons peut-être
commencer à comprendre un peu plus de l'ancêtre commun des grands singes africains et des humains... et savoir s'il vivait en Afrique ou en Eurasie..."
Sources
PNAS
Le Monde
Discovery Channel
News 13/11/07 |