Darwin n'est pas celui qu'on croit
Patrick Tort
Rendons à César ce qui est à César... et à Darwin ce qui est vraiment à Darwin !
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Le mot de l'éditeur :
Rendre à Darwin ce qui lui appartient, en même temps que lui retirer ce qu’on lui attribue à tort, constitue aujourd’hui un devoir proportionné aux enjeux d’une lecture cruciale qui est encore loin d’être acquise : celle de son œuvre. Simplifications inexactes (« l’Homme descend du Singe »), accusations polémiques (« le darwinisme est immoral »), réécritures opportunistes (« Darwin glorifie la loi du plus fort »), dénis de scientificité (« la théorie de la sélection naturelle ne repose sur aucune preuve »), arguties créationnistes (« l’œil est un miracle de la Création »), récupérations religieuses sous couvert d’agnosticisme (« il n’y a pas de contradiction entre la foi et Darwin »), jugement trop hâtif de Marx (« Darwin projette le capitalisme sur la nature »), griefs de racisme, d’esclavagisme, d’eugénisme, de sexisme, voire de pré-nazisme : autant de biais aux implications dramatiques qui ont fini parfois par s’imposer.
La clé de la plupart de ces « incompréhensions » est le contournement (innocent ou tactique) d’une logique impérative, liée chez Darwin à la sélection de l’instinct social : celle de la destitution tendancielle de la sélection naturelle éliminatoire au cours de l’émergence (pourtant sélectionnée) de la civilisation et de la morale.
Ce livre fait partie de la sélection de livres de et sur Charles Darwin et l'évolution des espèces
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188 pages
Editeur : Le Cavalier Bleu (18 novembre 2010)
Collection : Idees recues
L'auteur, Patrick Tort
Directeur de l’Institut Charles Darwin International (www.darwinisme.org), chercheur au Muséum et lauréat de l’Académie des sciences. Philosophe et spécialiste d’analyse du discours, il a publié une quarantaine de livres, dont le Dictionnaire du darwinisme et de l’évolution (PUF, 1996), et dirige actuellement l’édition savante en français des œuvres complètes de Darwin (35 volumes) aux éditions Slatkine.
Sommaire de Darwin n'est pas celui qu'on croit
INTRODUCTION : Darwin n’est pas celui qu’on croit.
Charles Darwin
De la sélection naturelle à la civilisation
LE TRANSFORMISME DE DARWIN
« L’Homme descend du Singe. »
« Tout est déjà dans Lamarck. »
« Pour Darwin, tout dans l’évolution
est dû au hasard. »
« Darwin attribue aux animaux
des sentiments humains. »
« La théorie de la sélection naturelle
ne repose sur aucune preuve. »
SÉLECTION NATURELLE ET SÉLECTION SOCIALE
« Darwin érige en dogme la loi du plus fort. »
« Darwin transpose le capitalisme dans la nature. »
Darwin / Marx. Continuité et rupture
Une rencontre manquée
Matérialisme naturaliste
et matérialisme historique
« Darwin était eugéniste. »
LE SUPÉRIEUR ET L’INFÉRIEUR
« Darwin était raciste. »
« Darwin n’aimait pas les métis. »
« Darwin justifie l’esclavage. »
« Darwin était sexiste. »
Différences entre les sexes.
Raisons de la supériorité masculine
L’égalité des sexes, horizon évolutif pour l’espèce humaine et la civilisation
RELIGION, MORALE, ÉVOLUTION
« Darwin était agnostique. »
Critique de la croyance instituée
Une généalogie matérialiste de la morale
Une « sécularisation de la morale »
Religion et évolution
CONCLUSION
ANNEXES
Glossaire
Pour aller plus loin
L’auteur
Un extrait de "Darwin n'est pas celui qu'on croit"
Extrait de la Conclusion
La vérité de la transformation progressive des espèces au cours de la phylogénie n’est plus depuis longtemps une affaire d’opinion, dont il serait possible de « débattre » en considérant que chacun peut revendiquer la liberté d’en juger. On ne vote pas pour ou contre la chute des corps : il en est de même pour l’évolution biologique. On discute toujours, certes, au sujet des « modalités » de l’évolution (des conditions et mécanismes de la formation des espèces, des « cibles » de la sélection – c’est-à-dire des niveaux du vivant sur lesquels elle s’exerce –, des modèles mathématiques qui décrivent la dynamique des populations d’organismes, etc.). Mais la communauté scientifique ne remet plus en cause aujourd’hui ni la réalité de la transformation des espèces, ni la prédominance du mécanisme sélectif au sein de son explication causale.
Patrick TORT
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