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Darwin : 200 ans
Darwin : 200 ans
Ouvrage Collectif sous la Direction d'Alain Prochiantz
La reprise des textes du Colloque du bicentenaire de Darwin présentant l'évolution des espèces sous le regard de différentes disciplines.
Présentation par l’éditeur :
Deux cents ans après la naissance de Darwin, ses idées irriguent plus que jamais les sciences du vivant et nourrissent les réflexions et les débats sur la place de l’être humain dans la nature. Elles ne sont pas toujours, pour autant, bien comprises ni admises : aujourd’hui comme hier, renvoyer l’homme à son animalité reste inacceptable pour bon nombre de gens.
Le colloque du bicentenaire de Darwin organisé en 2009 par le Collège de France a voulu répondre à deux séries de questions :
• faire le point sur l’histoire de l’évolutionnisme et sur nos conceptions actuelles : la théorie de l’évolution, à la différence des dogmes, est elle-même évolutive et fait l’objet de discussions scientifiques souvent passionnées ;
• explorer l’être humain selon deux perspectives, celles de l’hominisation et de l’humanisation, afin d’articuler l’évolution biologique à ses dimensions culturelles et sociales.
Conformément à l’esprit du Collège de France, les auteurs viennent de nombreuses disciplines : biologie, bien sûr, mais aussi philosophie, droit, sociologie, anthropologie, littérature. Grâce à ces regards multiples, ce livre offre un précieux outil de réflexion sur l’évolution passée et future de notre espèce.
Dimensions : 14,4cm x 22,2cm
Poids : 425 g
Nb. de pages : 308 pages
Hominides.com
L’auteur, Alain Prochiantz
Alain Prochiantz, né le 17 décembre 1948, est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Processus morphogénétiques. Neurobiologiste, il a écrit : Les stratégies de l’embryon, La construction du cerveau, Les anatomies de la pensée – À quoi pensent les calamars ?, Machine-esprit, La Génisse et le Pythagoricien – Traité des formes I
Sommaire de Darwin : 200 ans
Avant propos
L’évolution de l’évolution
Une brève histoire de l’évolutionnisme
Théorie synthétique et saltationnisme
L’évolutionnisme comme science historique
Le cerveau humain après Darwin
La variation dans l’évolution du cerveau
Quand le recyclage neuronal prolonge l’hominisation
Darwin, la dialectique et le cerveau social
L’évolution et la question de la nature humaine
Hominidés anciens : nouveaux paradigmes d’une origine africaine
La sélection naturelle appliquée à l’homme et à l’esprit
Hominisatoin et humanisation
Comment penser le posthumain ?
Le darwinisme et les normes
Le destin social de la sélection naturelle : comment choisir sans intention d’éliminer ?
Pourquoi la nature a-t-elle une autorité morale, et doit-elle en avoir une ?
La sacre de l’espèce humaine ou comment le droit français se préoccupe de l’évolution de l’homme
Darwin en littérature
Un extrait Darwin : 200 ans
Hominidés anciens, nouveaux paradigmes d’une origine africaine
par MICHEL BRUNET
Le plus ancien hominidé connu, Sabelanthropus tchadensis , dit Toumai, miocène supéricur (7 millions d’années), du Tchad, est probablement proche du dernier ancêtre commun aux chimpanzés et aux humains. Les hominidés du miocène supérieur – Sahelanthropus (Tchad), Orrorin (Kenya), Ardipithecus (Ethiopie) – représentent un nouveau grade évolutif, probablement à l’origine des australopithèques, eux-mêmes à l’origine (autour de 2,5 millions d’années) du genre Homo qui va ensuite partir à la conquête de l’Eurasie.
Le cadre historique de notre histoire
La notion d’homme fossile n’a été reconnue que très tardive-ment, en 1856, lors de la mise au jour dans le ravin de Neander (Allemagne) des premiers restes de l’homme de Neandertal’. En 1859, Charles Darwin publie la théorie de l’évolution, une œuvre magistrale et visionnaire, L’Origine des espèces par la sélection naturelle’; puis, en 1871, dans son ouvrage La Descendance de l’homme, il prédit des relations de parenté entre l’homme et les grands singes africains :
(…) et comme ces deux espèces (gorille et chimpanzé) sont à présent les plus proches voisines de l’homme, il est, en quelque mesure, plus probable que nos premiers ancêtres aient vécu sur le continent africain qu’ailleurs?.
La « prédiction de Darwin » va être vérifiée, à la fois par la biologie moléculaire et par la paléontologie humaine. Les avancées technologiques permettent à Allan Wilson et à Vincent Sarich de démontrer, en 1967, notre très grande proximité génétique avec les chimpanzés : moins de 2 % de différence. Cela traduit le fait que nous partageons un ancêtre commun’. Les humains (= hominidés) sont donc le groupe frère des chimpanzés (= panidés).
Dès la fin du xix siècle, dans le cadre de cette quête de notre ancêtre, les découvertes de fossiles humains vont se succéder. D’abord en Europe (néandertaliens, Cro-Magnon*), puis en Asie (Homo erectus*). Dès 1925, Raymond Dart décrit en Afrique du Sud l’enfant de Taung (ca. 2,5 millions d’années), le premier australopithèque (Australopithecus africanus« ). Enfin, en Afrique orientale, les nouvelle: découvertes se succèdent entre 2-3,6 millions d’années: Paranthropu boisei (Leakey en 1959), P. aethiopicus (Arambourg et Coppens e 19638 [1J), en 1974 Lucy (3,2 millions d’années) et ses compagnons
La communauté internationale prend alors conscience que notre histoire s’enracine profondément dans le temps en Afrique. La distribution géographique singulière des australopithèques (Afrique australe et orientale), associé au fait que les plus anciens connus soient tous est-africains (3,6 milions d’années, Laetoli en Tanzanie), conduit Yves Coppens à proposer, en 1982, le paléoscénario East Side Story, à l’est du grand Rif africain, l’hypothèse de la savane originelle du préhumain bipède ?