Buniq et Sura - Néandertal 2024
Pierre Faniousse
Et si demain, on pouvait cloner un Néandertalien... en le faisant porter par une Homo sapiens...
|
Le mot de l'éditeur
On dispose désormais du génome de l'homme de Néandertal... Manipulations génétiques et clonage peuvent-ils, de nos jours, faire réapparaître ce lointain ancêtre ? « Buniq et Sura... » raconte avec naturel, émotion et fraîcheur l'aventure de deux jeunes paléontologues, Christine et Mélanie, qui se lancent en secret dans un tel projet et espèrent ainsi assouvir leur envie de maternité. Y parviendront-elles ? Quel accueil notre monde réserve-t-il à ces petits ? Quels liens affectifs se développent et évoluent entre elles et le directeur du laboratoire de génétique impliqué dans cette aventure ? Comment cette forme inhabituelle de parentalité se vit-elle et se partage-t-elle ? Droit à la différence et vie privée souhaitée secrète peuvent-ils coexister avec une vie publique involontairement médiatisée ?
|
250 pages.
Editions Benevent
Présentation du roman Buniq et Sura Néandertal 2024 :
Cloner un Néandertalien ? Pour qui, pourquoi ?
Trente ans après la naissance de la brebis Dolly, le premier clone animal réussi en 1996, des
chercheurs pourraient-ils en secret, et avec un budget très limité, cloner aussi des Néandertaliens?
Tel est le thème original et un peu provocateur, bousculant nos règles de bio-éthique, de ce roman
d'anticipation scientifique écrit par un universitaire.
En 2024, deux jeunes paléontologues passionnées par leurtravail de recherche sur les Néandertaliens, sont amenées à collaborer avec un chercheur généticien spécialiste de la
synthèse d'organes à partir de cellules souches. En partant de gènes qu'elles ont synthétisés à partir des travaux de l'équipe de Leipzig, elles étudient, in vitro pour des raisons d'éthique, la
digestion chez le Néandertalien, afin de valider certaines hypothèses sur sa disparition. Peu à peu, elles rêvent de la possibilité de cloner un Néandertalien «complet» dont elles aimeraient s'occuper. Finalement, elles décident, en secret, de s'affranchir des règles d'éthique. En profitant du savoir acquis dans ce laboratoire et du matériel génétique qu'elles ont, ou savent synthétiser, elles envisagent de devenir les mères de deux charmants Néandertaliens, à qui elles donnent des prénoms esquimaux symboliques « Buniq, (la douceur) et Sura, (le retour du printemps)»...
Écrite par un scientifique, l'histoire de « Buniq et Sura » n'est pas traitée comme de la science
fiction, mais s'appuie sur des faits scientifiques, dans un cadre romancé, simplement décalé d'une
quinzaine d'années pour rendre plausible, grâce à l'avancée de la fiabilité de techniques déjà
connues, ce que le savoir actuel laisse déjà imaginer.
De nombreux acquis scientifiques récents assurent les fondements de l'histoire et contribuent à son
actualité. On dispose déjà de presque tout le génome de l'homme de Néandertal, séquençé par
l'équipe de Leipzig. L'inter-fécondité sapiens / neanderthalensis a été mise en évidence. La
réhabilitation des fonctions cognitives et affectives des Néandertaliens est bien admise. Enfin le
clonage animal, la production de cellules souches induites et les manipulations génétiques reposent
sur des techniques de mieux en mieux maitrisées.
En mettant en scène, de façon un peu provocatrice, dans un cadre moderne et dans une ambiance de respect des différences, les relations affectives – certes imaginaires – entre Homo sapiens et
neanderthalensis, le roman « Buniq et Sura » contribue à renforcer l'idée que ces attachants jeunes
êtres sont bien des humains comme les autres.
Au delà du thème de Néandertal, ce roman vise aussi à susciter des réflexions plus générales sur
notre société. Il met en scène sans plaidoyer ni discussion d'éthique explicite de nombreux sujets
d'actualité : liberté et financement de la recherche, manipulations génétiques, cellules souches
induites, synthèse de parties de génome, clonage du Néandertalien et donc de l'humain, enfants
« sans pères », homoparentalité pour élever ces enfants à la fois sapiens et neanderthalensis,
parentalité effective d'un clone (de qui sont ces enfants néandertaliens ? du patrimoine de
l'humanité ? des découvreurs de son génome ? des scientifiques qui ont réalisé les manipulations
génétiques ? des femmes qui ont porté ces humains « sans père » ?) Un aspect important du roman
concerne la façon dont cet évènement hors norme est accueilli dans la société, lorsque cette
aventure, souhaitée secrète, éclate au grand jour. La thématique implicite du « droit à la différence »
est mise en valeur par l'image symbolique de ces bébés néandertaliens, parfois méprisés en raison
de leur apparence et de préjugés, mais indiscutablement des humains comme nous.
En plaçant le décor dans une grande ville universitaire du Sud de la France, le roman « Buniq et
Sura » peint une « tranche de vie » dans l'environnement humain d'un laboratoire de recherche, de
façon volontairement simple, facilement accessible, sereine et affective. Il ne cherche ni à
convaincre ni à dépayser le lecteur mais lui fait découvrir le monde moins connu de la recherche et
fait réapparaitre l'humain de Néandertal dans une famille sapiens d'une façon originale et avec
beaucoup d'humanité. |
Quelques extraits de Buniq et Sura Néandertal 2024
{ page 35 : rêve initiateur du projet...}
— Tu sais à quoi j'ai rêvé la nuit dernière ?
— Peut-être à la même chose que moi ? Dis toujours.
— En travaillant dans ce labo, nous avions fini par fabriquer tous les morceaux d'un
Néandertalien et, un matin, nous avions trouvé un vrai Néandertalien assis dans notre bureau. Les
morceaux s'étaient assemblés d'eux-mêmes… Hélas, je me suis réveillée quand il m'a sauté au cou
en me disant « Maman ».
— Moi aussi cela me turlupine. As-tu remarqué qu'Humberto avait fait un lapsus. Il a dit
« cloner »… On ne clone pas un estomac, on clone un individu complet, un Néandertalien… Je suis
persuadée qu'ils savent le faire.
— Ce serait super… Crois-tu que s'il en clonait un, il nous laisserait l'élever ?
{ page 47 : aspects techniques du projet...}
— Dis Edmond, pourras-tu en faire un pour chacune de nous ? coupa Mélanie. Une fille et un
garçon, si possible ? Je suis prête moi aussi.
— Ce n'est pas très facile, mais c'est tout à fait faisable. Je sais comment m'y prendre mais ce
n'est pas le moment de discuter ce point technique. Revenons au coeur du sujet. Je compte sur vous,
je veux dire sur nous, pour réduire les risques à leur strict minimum. Je vous l'ai déjà dit, le « risque
zéro » n'existe pas. C'est une expression de journalistes, de politiciens, de juristes. Mais nous
devons essayer de minimiser les risques. Nous avons beaucoup de chance. Le projet actuel nous
fournit les moyens pour mettre au point et tester toutes les modifications que je devrais faire. Nous
saurons donc si elles sont opérationnelles et étudierons leurs conséquences avant de les réaliser sur
votre génome.
— Notre génome ? Pourquoi notre génome pour cloner un néandertalien ?
— Oui j'avais oublié de vous dire l'essentiel. Si vous êtes d'accord, bien sûr : il serait trop long
de synthétiser les trois milliards de bases du génome complet d'un néandertalien. Tous les robots de
mon labo n'y suffiraient pas. Heureusement, neanderthalensis est un très très proche parent de
l'homme actuel. Nous avons environ 99,7% de séquences identiques. Il faudra donc partir de
cellules humaines, les vôtres, dont on modifiera uniquement les parties qui sont différentes chez le
néandertalien, c'est-à-dire à peine quelque pour mille.
— Tu nous proposes que ce point de départ soit nos cellules ? Il y aura donc une grande partie
de nous-mêmes dans nos enfants, comme si…
Mélanie hésita et ne put trouver le mot juste pour exprimer sa joie. Elle continua :
— C'est merveilleux ! Non seulement nous allons porter toutes deux des néandertaliens, et ils
seront complètement nos propres enfants pour de vrai. Ils seront vraiment de notre propre
descendance génétique ! C'est formidable. Edmond, tu es formidable ! Nos vrais enfants !
{ page 51 : symbolisme des noms Buniq et Sura}
— Si ce n'est pas trop indiscret, [demanda Edmond] Buniq et Sura sont-ce de jolies onomatopées,
où avez-vous choisi un sens plus profond dans la langue Inuit ? Telles que je vous connais…
— Edmond, tu as deviné. Sura est une notion Inuit, un peu difficile à traduire. Elle évoque la
nouvelle vie, le printemps, le renouveau, les feuilles vertes, de façon générale le retour à la
croissance. C'est un très beau prénom pour lui, très chargé de sens et plein d'espoir pour un
néandertalien, expliqua Christine.
— Et Buniq c'est plus simple : c'est un enfant féminin doux, c'est le symbole de la douceur et
de l'affection familiale, compléta Mélanie.
{ page 70 : thème de la paternité...}
Certains jours Edmond restait travailler avec elles, surtout pour avoir l'occasion de longues
discussions. Ils aimaient beaucoup bavarder, quel qu'en fut le sujet.
— Je suis content de voir que les mutations effectuées sur vos cellules se passent bien, elles
aussi. Je les contrôle de temps en temps et tous les tissus que j'ai pu faire pousser à partir de vos
cellules souches ont l'air de ne pas poser de problèmes. Nos petits se portent bien.
— Nos petits ! On t'aime bien, mais tu es un peu gonflé. Ce sont les nôtres, pas les tiens
Edmond, tu le sais depuis le début !
— Oui, je sais : c'est vous les mères, mais qui en est le père ?
— Personne ! Assurément personne ! répondit Christine.
— Ce n'est pas de la parthénogenèse non plus. Tu n'es pas néandertalienne Mélanie, toi non
plus Christine. Alors qui vous fournit le génome de ces enfants ?
— La Science ! s'exclama Mélanie.
— La science, elle a bon dos. Qui conçoit et réalise les milliers de mutations pour revenir
28000 ans en arrière et re-transformer votre génome de jeune femme du XXI siècle en un génome
de néandertalien vieux de 28000 ans ? N'est-ce pas un peu leur père ?
— Non, pas plus que le gynécologue qui réalise une fécondation in vitro n'est le père du bébé
qu'il fera naître, fit remarquer Christine.
— Sur ce point, tu as un peu raison. Mais ici, je fais beaucoup plus que lui. [...] Moi, je vous
fournis le moyen de transformer profondément vos gènes. C'est par mon intervention que cet enfant
aura une grosse arcade sourcilière et le crâne allongé plutôt que de vous ressembler. N'est-ce pas,
typiquement là, l'influence de son père ?
— Dis Edmond, ce génome de néandertaliens, est-ce une partie de toi ? Est-ce même
simplement ton esprit qui l'a déterminé ? demanda Mélanie avec un sourire.
— Non, bien sûr. Nous l'avons téléchargé depuis le site de l'équipe de Leipzig. Ce sont eux qui
l'ont séquencé.
— Donc finalement ton travail, quand tu fais une manipulation génétique, ce n'est rien de plus
que celui d'une infirmière qui administre une liste de médicaments à un patient. Edmond, avec cela
tu ne peux pas dire que tu es leur père ! Leur génome existe depuis des dizaines de milliers d'années
et toi, tu n'y es pour rien Edmond : tu sais le lire, le recopier pour nous donner ces enfants, mais ce
génome tu n'en es pas porteur.
— Ah, vous me perturbez. Ces enfants, vos enfants, je les aime déjà comme si j'étais leur père.
Vous comprenez. Même si c'est vous qui allez les porter, c'est moi qui les fais avec vous.
(Total du roman 250 pages)
L'auteur Pierre Faniousse
Marc Nanard publie sous le pseudonyme de Pierre Faniousse, afin de ne pas mélanger sa carrière scientifique et son activité d'écriture de romans.
Marc Nanard, professeur des Universités, a dirigé pendant vingt ans une équipe de recherche en Interaction Homme-Machine et Hypermédias au LIRMM ( Laboratoire d'Informatique, Robotique
et Microélectronique de Montpellier, UMR 5506 CNRS-UMII) à Montpellier. Il a été Vice Chair puis Chair du groupe SIGWEB de l'ACM de 93 à 97.
Ingénieur Centralien Lille, sa carrière universitaire a concerné principalement l'informatique et ses relations avec l'humain. Dès la fin des années 70, son activité se concentre autour des documents et
de leur interaction avec l'humain.
Au milieu de la décennie 80, il participe, avec des chercheurs en biologie, à la conception d'un poste de travail informatisé pour l'étude de protéines et en développe un premier prototype.
Passionné par la vulgarisation scientifique, il a aussi réalisé de nombreux documents multimédias
pour les musées, en particulier les 10 bornes interactives de la salle du XXème siècle pour
l'exposition inaugurale de la Bibliothèque nationale de France « L'écriture, de Sumer aux
documents numériques ». Depuis 2000, il a travaillé avec les équipes de recherche de l'Institut
National de l'Audiovisuel sur des techniques informatiques de valorisation de documents d'archives.
A la retraite depuis fin 2008, il continue sa recherche au LIRMM.
Romans
À titre individuel, il s'est toujours passionné pour la cosmologie, la biologie, l'histoire de l'humanité,
en particulier les Néandertaliens, sans toutefois participer à des recherches spécifiques à ces
domaines. L'avancée des travaux de l'équipe de Lepizig sur le séquençage du génome des
Néandertaliens lui fournit le thème du roman Buniq et Sura. Courant 2009, le texte initial a été écrit
pour son entourage et sans intention initiale de publication, dans un esprit de vulgarisation
scientifique sérieuse : « avec ce que l'on sait aujourd'hui, que pourrait-on faire dans un laboratoire
de recherche d'ici quinze ans, le temps que les techniques se fiabilisent ? ». Lu par de nombreux
collègues qui poussent à sa publication, le texte initial a été adapté à sa forme actuelle. Il ne s'agit
pas d'un roman de science fiction mais bien d'une anticipation romancé à partir de connaissances
actuelles, même si le clonage de l'humain reste actuellement inenvisageable tant pour des raisons
éthiques que techniques. Ce roman s'insère dans le courant de réhabilitation des Néandertaliens, en
particulier de ses fonctions cognitives. En mettant en scène divers sujets d'actualité, ce roman
suscite des réflexions plus générales sur notre société.
Marc Nanard a écrit divers contes, nouvelles et romans pour son entourage. Tous ces textes ont en
commun la présence d'individualités fortes et les thèmes de la valorisation de l'effort et du respect
des différences.
Diplômes
Ingénieur Ecole Centrale Lille IDN
Docteur en informatique
Habilitation à diriger les recherches
Activité scientifique
Voir site du LIRMM : http://www.lirmm.fr/~mnanard/
Activité d'auteur
Voir site de Pierre Faniousse : http://pf-livres.com
D'autres livres sur la génétique sélectionnés par Amazon
|
Sur Hominides |
Des peuples, une seule race humaine.
|
L'homme de demain
|
La disparition
de Néandertal
|
- De l'homme et du singe : ressemblances et différences
|
- L'évolutionnisme
|
- Stephen Jay Gould, grand spécialiste de l'évolution qui sut également présenter ces théories de manière simple et accessible à tous.
|
|
A lire également... |
Main basse sur le génome
Frederic Dardel et Renaud Leblond
Partant de l'incroyable histoire de Craig venter, surnommé le "sorcier du génome", scientifique génial et businessman hors pair qui s'est donné pour objectif d'être le premier à recréer la vie de manière synthétique, les auteurs font une plongée dans les secrets de notre intimité génétique : nos gènes, leur nombre, leur forme, leur rôle. |
En savoir plus sur
Main basse sur le génome
|
|
Darwin et les grandes enigmes de la vie
Stephen Jay Goud
Stephen Jay Gould passe par la petite histoire pour vous faire découvrir la théorie de l'évolution.
Pour adolescents et adultes |
|
|
Ao l'homme ancien
Marc Klapczynski |
Après Dolly : bons et mauvais usages du clonage
Ian Wilmut, Roger Highfied
Le clonage humain est-il souhaitable en certaines circonstances ? Faut-il au contraire l'interdire complètement et à jamais ? C'est "une véritable révolution scientifique, technique, épistémologique, sociale et politique" qu'a provoqué la naissance en 1996 du premier animal issu du clonage d'une cellule adulte, affirme Axel Kahn dans la préface qu'il a écrite à cet ouvrage...
|
| |