L’identité retrouvée Reconstructions anatomiques d’Elisabeth Daynès
Exposition au Musée départemental de Préhistoire d'Ile-de-France
Nemours
Du 1er octobre 2011 au 23 septembre 2012
Pour la première fois, le Musée départemental de Préhistoire d’Ile-de-France présente une exposition consacrée à la paléo-artiste Elisabeth Daynès, dont les sculptures, d’un réalisme saisissant, sont exposées dans le monde entier.
L’artiste combine art, science et technologie afin de redonner un visage à nos ancêtres disparus depuis plusieurs millions d’années.
Pour cette exposition, le musée départemental de Préhistoire d’Ile-de-France a commandé à l’atelier Daynès la reconstitution d’un personnage issu des collections du Département de Seine-et-Marne. A partir du crâne et des ossements provenant d’une sépulture néolithique découverte sur le site des "Réaudins", à Balloy (sud Seine-et-Marne) et datée des environs de 4 300 avant J.-C., Elisabeth Daynès a redonné un visage au défunt, nommé pour la circonstance l’homme du Cerny.
Visite de l’exposition
À l’entrée du musée, l’exposition s’ouvre par une rencontre directe avec l’homme du Cerny qui, dans une semi-pénombre, fait face à son squelette. Dans la rampe d’accès aux salles du musée, le visiteur est accompagné par les photographies grandeur nature de plusieurs reconstructions d’Elisabeth Daynès. Dans la salle d’exposition temporaire, la découverte se poursuit par une immersion dans l’atelier de la paléo-artiste – comme elle se définit elle-même –, sorte de cabinet de curiosité où se côtoient les objets les plus surprenants et les plus hétéroclites.
Après ce capharnaüm improbable, l’atmosphère change du tout au tout pour devenir inquiétante. Nous voici au coeur du laboratoire, de l’univers "froid" des anatomistes et des criminologues. Le visiteur traverse ensuite une galerie d’anatomie où les échantillons de nez, de bouches, d’yeux, de crânes et d’ossements en tous genres nous disent la variabilité des individus, y compris au sein d’une même espèce. À la galerie d’anatomie succèdent des moules de corps, des vêtements et des accessoires qui habillent et parent les individus qu’Elisabeth Daynès fait renaître. Puis vient le moment d’une nouvelle rencontre « dans le blanc des yeux » avec l’humanité d’hier, ou plutôt d’avant-hier, car c’est notre ancêtre « Lucien » que nous regardons désormais droit dans les yeux. Ce regard si vivant, si familier, n’a pas moins de trois millions et demi d’années !
À propos de l’homme du Cerny
Le personnage reconstitué par Elisabeth Daynès pour le musée départemental de Préhistoire d’Ile- de-France à la demande du Département, provient du site de Balloy « Les Réaudins », en Bassée (sud de la Seine-et-Marne), site sur lequel une quarantaine de sépultures a été reconnue et fouillées entre 1987 et 1992. À proximité des sépultures, un vaste espace fermé par un fossé discontinu et une palissade a livré de très nombreux vestiges de probables repas (faune, céramique, objets en pierre, etc.). Cette enceinte était peut-être un lieu cultuel en relation avec la nécropole toute proche. Aucun vestige d’habitat contemporain des sépultures n’a été identifié sur le site ou à proximité.
Le site de Balloy est daté du début du Néolithique moyen (de - 4 700 à - 4 300 environ) et appartient à un groupe humain que les archéologues qualifient de Cerny, du nom d’un site de cette période situé dans l’Essonne. Les sépultures que l’on y rencontre sont des inhumations en fosses, disposées à l’intérieur d’enclos fossoyés de forme allongée. Rien ne permet de savoir si ces fossés étaient doublés de structures en élévation (tertre ou palissade).
L’homme reconstitué par Elisabeth Daynès provient de la sépulture n°7, à l’intérieur du monument II. Il a été choisi du fait de la bonne conservation de son squelette, ce qui est relativement rare pour le Néolithique de la région. Inhumé dans une fosse de grande dimension, il avait été placé sur le dos, la tête relevé et les pieds croisés, le corps sans doute placé dans un contenant rigide. Le mobilier funéraire qui l’accompagne est peu abondant : trois pointes de flèches en silex et un bracelet composé d’une griffe et d’une dent de canidé. L’étude de son squelette par Jean-Noël Vignal, anthropologue médicolégal nous indique que ce personnage était âgé d’environ 30 à 40 ans au moment du décès. Les mesures effectuées indiquent que sa taille était d’environ 1 mètre 60.
Quelle était la position sociale de cet individu ? Quelles étaient ses activités ? Peu d’éléments permettent de répondre à ces interrogations. Peut-être avait-il un statut particulier au sein de son groupe pour avoir été inhumé à l’intérieur d’une enceinte.
Les objets déposés auprès de sa dépouille sont peu signifiants. Les trois flèches nous rappellent que la chasse était encore une activité bien présente dans la société de l’époque. À moins qu’il ne faille y voir l’indice de faits guerriers ? Une des rares certitudes que nous avons quant à ce groupe de Cerny, c’est que l’élevage (du boeuf surtout) et le travail des champs – activités encore relativement nouvelles à cette époque – sont largement pratiqués.
L’homme du Cerny était-il un agriculteur ? Nous ne le savons pas. Néanmoins, l’activité qui caractérise sans ambigüité l’économie de cette période et de notre région est bel et bien l’agriculture. Le parti pris de remise en contexte historique de cet homme du Néolithique est donc de le représenter appuyé sur une hache, outil servant par excellence au défrichement de la forêt primaire pour la mise en culture des champs ou pour la création de pâtures.
Enfin, la présence de haches dans plusieurs tombes du groupe de Cerny atteste que cette population accordait à cet objet une signification suffisamment forte pour qu’il accompagne le sommeil éternel de certains membres de la communauté.
Elisabeth Daynès et la reconstitution de l'Homme de Cerny Crédit : Photographe E. Daynès – Reconstruction : Atelier Daynès Paris
Prix d’entrée 3 euros, tarif réduit 2 euros (19 à 25 ans et plus de 60 ans), gratuit pour les jeunes de moins 19 ans)
Le billet d’entrée au musée comprend :
- l’accès aux collections permanentes
- l’accès à l’exposition temporaire «L'identité retrouvée » Photos :
Crédit : Photographe E. Daynès – Reconstruction : Atelier Daynès Paris
En pratique
L'exposition "L'identité retrouvée"
Horaires :
ouvert tous les jours sauf le mercredi
> de septembre à juin : de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30
> en juillet et août : de 10h à 12h30 et de 14h à 18h
Fermé les 25 décembre, 1er janvier et 1er mai
Tarif : 3 € Tarfi réduit : 2 € (plus de 60 ans, personnes en situation de handicap et leur accompagnateur) Gratuité : moins de 26 ans, bénéficiaires du RMI, de l’allocation parent isolé, de l’APA et de la CMU, demandeurs d’emploi.
Réservations pour les groupes auprès du service des publics du musée : Yann Emery, Jean-Luc Rieu et Delphine Tuzi au 01.64.78.54.83
L'identité retrouvée Les reconstructions anatomiques d'Elisabeth Daynès
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