Quand les courants magdaléniens traversaient l'Europe.
Conférence de Boris Valentin le 13 octobre 2012 à 20h30
Dans le cadre des "Fêtes de la Science" 2012
Centre d'interprétation du Roc-aux-Sorciers
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Quand les courants magdaléniens traversaient l'Europe.
Cette conférence porte sur une bonne partie de l'Europe et sur la phase récente de ce qu'on appelle le « Magdalénien ». Du Portugal à la Pologne, cette étiquette conventionnelle recouvre pour les spécialistes ce qui s'est conservé des pratiques traditionnelles entre XXème et XIIIème millénaire avant J.-C au sud-ouest de l'Europe, entre XVème et XIIIème seulement dans les contrées plus orientales et septentrionales où ces pratiques ont été répandues. Cette « abréviation commode », aurait dit André Leroi-Gourhan, est héritée d'une phase de la recherche, à la fin de notre XIXème siècle, quand on désigna par des noms de gisements fameux des époques dans l'évolution préhistorique des techniques. Ensuite, au début du XXème siècle, l'élargissement des perspectives géographiques fit découvrir une certaine diversité des trajectoires paléolithiques. On en vint alors à l'idée qu'une diversité de ce genre permettait de délimiter des cultures, voire des ethnies différentes, au sens où l'entendait l'ethnologie de l'époque. Cette idée demeure parfois, mais nous montrerons qu'elle pose de nombreux problèmes. Alors, si le Magdalénien ne saurait désigner une culture, mais plutôt le partage par plusieurs de pratiques et de savoirs sur un espace très vaste pendant la phase récente que nous examinerons, comment peut-on qualifier ce phénomène ? Nous avons retenu la notion de « courant » culturel, la plus fluide qui soit, pour nommer cette sorte de « globalisation » des pratiques techniques, économiques et symboliques, unité que nous esquisserons avant d'illustrer sa géométrie variable.
L'existence de courants si vastes, transcendant et estompant les spécificités locales ou historiques, renvoie à un aspect fondamental des formes sociales du Magdalénien, et plus généralement du Paléolithique supérieur et du Mésolithique. À de multiples reprises, ces sociétés aux moyens de transport restreints ont été capables de relayer d'importants flux d'information sur d'immenses distances. On s'interrogera alors sur les dynamiques sociales sous-jacentes. Comment ces flux ont-ils pu se propager pendant la phase récente du Magdalénien ? Comment se sont-ils maintenus et ensuite rompus à la faveur de ce bouleversement profond que représente « l'azilianisation » ?
Boris Valentin, Professeur à l'université Paris 1, Équipe « Ethnologie préhistorique » (UMR 7041)
La conférence sera suivie d'une rencontre/dédicace avec Boris Valentin et sa dernière publication aux P.U.F collection "Que Sais-je?" sur le "Paléolithique".
Un verre de l'amitié sera proposé à cette occasion.
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