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De nouveaux fossiles néandertaliens dans la grotte de Guattari (10/05/21)
Guattari, des hyènes et des Néandertaliens La grotte de Guattari a livré neuf nouveaux restes néandertaliens, ce qui porte à 11 le nombre d’individus exhumés
La Grotte de Guattaridepuis 1939
La Grotte de Guattari, à San Felice Circeo, est située sur la côte, entre Rome et Naples. La grotte a été découverte en février 1939 : des ouvriers faisaient des travaux pour extraire des pierres sur le terrain de M. Guattari. C’est par hasard qu’Ils ont déblayé l’entrée d’une cavité. Les premières fouilles, organisées par le paléotologue Alberto Carlo Blanc, ont permis de mettre à jour un crâne d’homme de Néandertal parfaitement préservé ainsi qu’une mandibule néandertalienne.
Des marques sur ces ossements avaient, dans un premier temps, laisser penser que les Néandertaliens avaient pratiqué une forme de cannibalisme préhistorique.
Dans les années 90 d’autres chercheurs ont montré que les ossements avaient probablement été accumulés par des prédateurs et que ce sont ces derniers qui avaient provoqué les marques.
D’’autres fouilles ont été organisées dans les années 50, mais sans découvrir de nouveaux restes fossiles.
«C'est une découverte spectaculaire», a déclaré l’archéologue Mario Rolfo, (Université Tor Vergata). Il précise : «Un effondrement, peut-être causé par un tremblement de terre, a scellé cette cavité pendant plus de 60 000 ans, préservant ainsi les restes pendant des dizaines de milliers d'années". Photo des restes néandertaliens, Ministère de la Culture de l'Italie.
Crâne féminin - Guattari 5 Ministère de la Culture de l'Italie
Nouvelle campagne de fouilles 2019-2020
En octobre 2019, une nouvelle campagne de fouilles a été lancée sous la direction de l’archéologue Mario Rolfo. Les chercheurs se sont attaqués à une partie non encore étudiée de la cavité : la partie nommée « l’étang » par AC Blanc, qui était régulièrement sous l’eau et rendait les recherches plus compliquées.
Dans cette zone, de nouveaux restes néandertaliens ont été exhumés, dont une calotte crânienne, un fragment d'occipital, des fragments du crâne (dont deux hémi-frontaux), des fragments d’une mandibule, deux dents, trois fémurs partiels ainsi que d'autres fragments en cours d'identification. Les restes appartenaient à huit adultes (7 hommes et une femme) et le neuvième à celui d'un jeune garçon.
Les chercheurs sont arrivés à la conclusion que la plupart des Néandertaliens avaient été tués par des hyènes (Crocuta crocuta). puis ramenés dans la grotte. C’est à priori dans cette tanière que les hyènes ont fini leur repas et consommé leurs proies.
«A la préhistoire, les Néandertaliens étaient la proie de ces animaux», a déclaré Rolfo. «Les hyènes les chassaient, en particulier les plus vulnérables, comme les individus malades ou âgés.»
Malgré le nombre d’individus retrouvés sur ce seul gisement, la grotte de Guattari n’est pas une nécropole (comme La Ferrassie) mais plutôt les vestiges du garde-manger des hyènes au Paléolithique.
Mandibule de hyène
Ministère de la Culture de l'Italie
Des informations sur les Néandertaliens
En plus des fossiles humains, les archéologues ont retrouvé des restes de faune : rhinocéros, cerfs géants, chevaux sauvages et, bien sûr, de hyènes. Plus surprenant : la présence dans les sédiments de traces de légumineuses qui ont forcément été apportées dans la grotte. Les chercheurs n'excluent pas la possibilité que les Néandertaliens aient à un moment donné utilisé la grotte comme abri.
Une analyse préliminaire du tartre dentaire a révélé que leur alimentation était variée. Ils consommaient principalement des céréales, ce qui, pour les chercheurs italiens, contribuait à la croissance de leur cerveau.
Rolfo a annoncé que son équipe de chercheurs avait l'intention d'analyser l'ADN de ces individus pour comprendre leur mode de vie et leur histoire. Francesco Di Mario, archéologue officiel de la SABAP pour les provinces de Frosinone et Latina et directeur des travaux de fouille de la grotte de Guattari a déclaré : « Nous menons des études et des analyses, notamment génétiques, avec des techniques beaucoup plus avancées qu'à l'époque de Blanc, capables de révéler beaucoup d'informations ».
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