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Livre - Guide critique de l'évolution - G. Lecointre - Ed. Belin

Guide critique de l'évolution
Sous la direction de Guillaume Lecointre


"LE livre de référence sur l’évolution pour clore l’année Darwin"

Pour professeurs, enseignants et étudiants en biologie, SVT, philosophie...

Présentation Guide critique de l'évolution

Sommaire Guide critique de l'évolution

Un extrait de Guide critique de l'évolution


Guide Critique de l'évolution - Guillaume Lecointre



Présentation par l'éditeur

Mes yeux me disent que le Soleil tourne autour de la Terre, mais l’astronomie m’enseigne que c’est l’inverse. Et cela ne fait plus débat. Mon intuition d’être humain me dit que l’homme est le summum de l’évolution, mais les sciences de l’évolution m’enseignent que l’homme est une espèce parmi des millions d’autres. Là, le discours scientifique passe moins bien, voire pas du tout.
Au-delà de cet exemple, pourquoi la théorie de l’évolution est-elle si mal comprise du public ? Pourquoi fait-elle l’objet de si nombreuses attaques ? Ces questions sont au cœur du Guide critique de l’évolution.
Ce livre ne critique pas la théorie contemporaine de l’évolution, mais la façon dont nous en parlons. Il présente le cadre scientifique, épistémologique et historique dans lequel on peut comprendre l’évolution, et donne les clés pour déjouer les pièges que notre langage et nos réflexes premiers nous tendent.
Au-delà du cadre théorique, l’évolution est documentée par d’innombrables faits, et l’ouvrage en propose les meilleurs morceaux choisis. Avec plus de deux cents reconstitutions d’animaux et de paysages, il convie son lecteur à un formidable voyage dans l’histoire de la vie et lui fournit des données récentes concernant la sélection naturelle, l’adaptation, l’apparition des espèces, etc. Là aussi, les idées reçues sont mises à mal...

Le Guide critique de l’évolution est donc un ouvrage riche. Facile et agréable à lire, il deviendra vite un outil indispensable pour les enseignants en sciences et en philosophie, mais aussi pour tous les citoyens qui sont curieux de comprendre le monde vivant, de le préserver, et de savoir pourquoi l’évolution suscite, en dehors des sciences, autant de passions et de combats aujourd’hui encore.

Ce livre fait partie de la sélection de livres pour l'anniversaire de Charles Darwin en 2009.



Notre avis :

Un monument sur la théorie de l'évolution... par la taille (et le poids !) du livre mais aussi par la richesse du contenu.
Comme la science dont il s'inspire, cet ouvrage ne présente pas l'évolution comme un dogme. Au contraire il explique la théorie de l'évolution en abordant aussi bien les éléments qui vont dans son sens que les modifications qui ont été nécessaires au fil des découvertes et avancées scientifiques depuis 200 ans. La théorie de l'évolution est vivavnte : elle s'enrichie et progresse au fur et à mesure du temps.
Nombreuses illustrations, schémas, questions font de l'ouvrage une nouvelle référence pour tous ceux qui veulent comprendre le processus de l'évolution mais aussi répondre aux interrogations des plus jeunes.
Très pédagogique. Destiné initialement aux étudiants et professeurs cet ouvrage est en fait une passerelle vers un sujet assez complexe. Pour adultes et adolescents.

Sortie Octobre 2009


Sommaire Guide Critique de l'évolution

Avant-propos

Partie I Notions clés, difficultés classiques et débats récurrents

Chapitre 1
L'essentiel en quelques pages

Chapitre 2
Comprendre l'évolution, c'est aussi comprendre la philosophie des sciences

Chapitre 3
La genèse de la théorie de l'évolution: un aperçu

Chapitre 4Mégafaune de l'Amérique du nord - Pleistocene
Les difficultés de compréhension de la théorie de l'évolution

Chapitre 5
Concepts flous et idées fausses

Chapitre 6
La théorie de l'évolution récupérée ou combattue

Chapitre 7
La théorie de l'évolution: réception et enjeux d'éducation

Annexe
Comment répondre aux objections créationnistes?

Partie II Quelques morceaux choisis de l'évolution

Chapitre I
D'où viennent-ils? 40 taxons et leur plus ancien fossile connu

Chapitre 2
Une sélection de données sur l'histoire de la vie et de la Terre

Chapitre 3
En finir avec l'hégémonie des dinosaures: étudier les amniotes

Chapitre 4
Quatre instantanés de la biodiversité passée...
... avec 40 illustrations en couleurs de paysages et d'animaux dans le cahier central

Guide critique de l'évolution - Cahier central
une image tirée du cahier central du Guide Critique de l'évolution

Partie III Dossiers thématiques

Dossier 1
Extraits de textes historiques relatifs au fixisme et au transformisme

Dossier 2
La variation

Dossier 3
La sélection naturelle

Dossier 4
L'adaptation

Dossier 5
La spéciation: quelques études de cas

Dossier 6
Histoire de la vie
-Coexistences et successions au cours des temps géologiques
-L'évolution de la lignée humaine
-Les crises du vivant
-Zoom sur un évènement paléoclimatique majeur
-Un exemple de scénario évolutif
-Les grands évènements revisités
-Avant l'"explosion cambrienne"

Dossier 7
La biodiversité et l'homme

Notes
Bibliographie
Glossaire
Index thématique
Index des noms d'espèces
Index des noms propres
Table des matières


Un extrait de "Guide critique de l'évolution"

La notion d’« étape » de l’évolution
L’évolution biologique, quel que soit son tempo, résulte d’une altération continue du vivant. Dès lors, du point de vue historique, elle est constituée d’un enchaînement en
tous sens d’événements et de micro-événements. Repérer des «étapes» dans le déroulement de l’évolution ne peut être donc se concevoir que dans un cadre illustratif et
pédagogique. En effet, cela ne sert pas la recherche, car le scientifique doit, lui, savoir que l’évolution du vivant a été marquée – et continue de l’être – par une foule d’événements
désordonnés, voire contraires. Pour le chercheur, les « étapes » deviennent significatives quand elles correspondent aux événements qu’il a choisi d’étudier en
détail : elles n’ont pas besoin d’être marquées d’un sceau « d’exceptionnelle avancée» (une avancée vers quoi et pourquoi « exceptionnelle»? Voir chapitre 4, section 11)
dans un récit qui se transformerait bien vite en épopée.
Concernant l’enseignement donc, tout récit de l’histoire de la vie implique forcément une sélection d’événements puis leur mise en ordre. Le fond du problème est
qu’il convient de bien rester conscient de cet état de fait. Or on assiste souvent à une confusion entre le choix des événements « marquants » et leur mise en ordre d’une
part, et ce que l’on pense de la réalité des processus d’autre part. En d’autres termes, tout se passe comme si, entre deux événements choisis (par exemple
entre «la première cellule eucaryote», il y environ 1,8 à 2 milliards d’années, et « le premier animal », il y a 650 millions d’années), il
ne s’était rien produit. Tout se passe comme si, parce que nous rendons intelligible une structure d’aujourd’hui par un ordre relatif
d’acquisitions successives, le fil des événements avait été non ambigu, irrésistiblement et irréversiblement tendu vers ce que nous avons décidé de
pointer. Comme si, entre deux événements cohérents, il ne s’était produit aucun événement contradictoire. Or les fruits de la sélection naturelle suivent des avancées et
les reculs permanents en raison des aléas des milieux. Par exemple, l’ongle plat des primates est acquis à l’origine de ce taxon à partir des griffes ancestrales, mais chez les
singes du Nouveau Monde, les platyrrhiniens, une réversion de ce caractère produit, plus tard, des griffes à partir d’ongles plats ancestraux.
Rappelons enfin que toute sélection d’événements évolutifs ne peut être que rétrospective et marquer l’intention ou la position du narrateur. Ainsi, la plupart des
fresques événementielles racontent en fait… l’épopée de la lignée humaine et taisent tout «événement» qui ne la valorise pas (par exemple, l’apparition du squelette
externe articulé, lequel recouvre pourtant l’immense majorité des animaux aujourd’hui, ou encore celle de la photosynthèse ; voir section 14 de ce chapitre).


La notion de « fossile vivant »
La notion de fossile vivant n’est pas définie : il s’agit plus d’une figure de style médiatique que d’un concept scientifique. Le terme, extrêmement imprécis, est employé
dans des contextes très différents :
Les polyptères, le sphénodon, le ginkgo, le nautile seraient des fossiles vivants parce qu’ils appartiennent à des groupes jadis très représentés, dont ils ne constitueraient
plus que des « reliques » de la biodiversité. Il s’agit là de souligner un grand différentiel numérique entre l’unique ou les quelques espèces subsistantes et le foisonnement
passé du groupe.
Le coelacanthe (Latimeria chalumnae, figure 1), l’un des deux actinistiens actuels, entre dans le cas de figure précédent, mais la formule lui a été appliquée pour ainsi
dire « par excellence » parce que l’on croyait les actinistiens totalement disparus depuis la fin du Crétacé lorsque l’on pêcha pour la première fois, en 1938, un coelacanthe
vivant. Il s’agit là de souligner une lacune temporelle.

Coelacanthe -  Latimeria chalumnae
Figure 1. Le coelacanthe Latimeria chalumnae.
On le qualifie souvent de « fossile vivant » à la fois parce qu’il est le dernier représentant d’un groupe
autrefois très représenté (jusqu’en 1938, on le croyait même éteint) et parce que sa morphologie
externe ressemble fortement à celle de formes fossiles. Cette expression est impropre : aucune
espèce ne cesse d’évoluer… sauf à partir du moment où elle s’éteint. Ainsi, la morphologie d’une espèce peut rester stable sur des durées extrêmement longues, mais « le reste » continue d’évoluer.

Le terme « fossile vivant » renvoie généralement à des cas de stabilité morphologique à travers le temps :
– Certaines espèces sont qualifiées de « fossiles vivants » parce qu’elles appartiennent à des groupes dits «panchroniques» (les blattes, ou les lamproies par exemple,
présents à la surface du globe depuis le Carbonifère, ou bien encore les artémies, les cycas), c’est-à-dire des groupes définis par des attributs typiques qui ont traversé le
temps sans altération (qu’ils soient aujourd’hui représentés par de nombreuses espèces ou non). Cependant, cette notion de panchronisme est relative et ne signifie rien à
l’échelle de l’espèce. En effet, bien que les attributs morphologiques typiques des blattes soient stabilisés depuis le Carbonifère, divers autres détails anatomiques (comme, par
exemple, l’appareil reproducteur) montrent qu’il n’est pas une seule espèce de blatte dont l’existence soit continue depuis le Carbonifère. Il ne reste même pas aujourd’hui
une famille datant du Carbonifère! Les organismes évoluent en mosaïque: ce simple fait devrait fortement relativiser la notion même de «groupe panchronique».
– Une espèce pourra être qualifiée de «fossile vivant» parce qu’elle ressemble à s’y méprendre à une forme fossile. C’est le cas du coelacanthe, encore lui. C’est également
celui des limules ou bien du mollusque monoplacophore Neopilina – qui ressemble comme deux gouttes d’eau à son cousin du Silurien Pilina – ou, mieux, des dipneustes
du genre actuel Protopterus, genre connu dans le Crétacé supérieur (80 Ma). Le terme «fossile vivant » laisse entendre alors que l’espèce fossilisée se serait arrêtée d’évoluer,
qu’elle serait restée comme figée. Or rien ne permet de dire que tel protoptère fossile est de la même espèce que l’un des protoptères actuels. Moins de 5 % du génome
contrôle la morphologie, laquelle peut rester stable sur des millions d’années (selon des degrés qui font toute la discussion…), tandis que le reste du génome, lui, continue
d’évoluer. Sans parler du fait que la stabilité morphologique ne préjuge pas d’importants changements physiologiques : ainsi, tandis que nos coelacanthes actuels sont marins,
de nombreux actinistiens fossiles vivaient en eau douce !
Le terme «fossile vivant » est également associé à la notion erronée d’espèce « primitive» (voir section 7 de ce chapitre). Cela est vrai pour l’ornithorynque, qualifié de
fossile vivant bien qu’aucune espèce fossile ancienne ne présente sa forme.
Enfin, des espèces sont des « fossiles vivants » en vertu de fantasmes de vie primitive qu’elles suscitent, sans aucun autre fondement (aye-aye, tortue éléphantine, varan
de Komodo, scorpions, etc.).
..



Les auteurs de "Guide critique de l'évolution"

Guillaume LECOINTRE
(direction) est professeur et directeur de département au Muséum national d’histoire naturelle
Marie-Laure LE LOUARN-BONNET est directrice d’école primaire aux Mureaux,
Corinne FORTIN est professeure agrégée de SVT et chercheuse associée à l’INRP,
Gérard GUILLOT est professeur agrégé de SVT.


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