Archéologie environnementale de la France
Stéphanie Thébault
Collections Archéologies de la France
Editions La découverte
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Présentation par l'éditeur
Grâce au développement considérable des fouilles archéologiques préventives mais aussi aux progrès des techniques d'analyse, l'archéologie environnementale connaît un essor sans précédent. La compréhension des environnements du passé, de leur évolution, des impacts qu'ils ont subis et de la réaction du vivant (végétaux, animaux, humains) constitue un élément de réflexion fort pour le présent et l'avenir de l'humanité. Depuis l'apparition de l'homme, et surtout depuis les débuts de l'agriculture, les sociétés humaines ont significativement modifié leurs écosystèmes et les cycles du vivant. Plus récemment, elles ont commencé à altérer l'environnement global de la planète à une échelle encore inconnue jusque-là. Le développement, à partir des années 1970, des études paléoenvironnementales en archéologie par des chercheurs de plus en plus nombreux permet aujourd'hui de proposer une multiplicité de scénarios, passés comme futurs.
Ainsi, l'archéologie environnementale a une double fonction. Elle contribue à une meilleure connaissance de l'évolution de l'homme et des sociétés et prend part à l'évaluation, à la prospective et à la prise de décision concernant l'avenir de notre planète, par son approche historique des dynamiques socioenvironnementales. Fondé sur des analyses réalisées le plus souvent dans le cadre de l'archéologie préventive, cet ouvrage présente les différentes disciplines environnementales et les résultats les plus significatifs obtenus ces dernières années.
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Collection Archéologies de la France
Dimensions : 150 x 209 mm
180 pages
Sommaire Archéologie environnementale de la France
Avant-propos
CHAPITRE I
Les méthodes de l’archéologie environnementale
CHAPITRE II L’évolution du climat
CHAPITRE III
La forêt : archéologie et environnement
MISE EN PERSPECTIVE
Une hist
oire du déterminisme
Cartes
CHAPITRE IV
L’homme préhistorique dans son environnement
CHAPITRE V
Appropriation et domestication de l’environnement
CHAPITRE VI
Archéologie du paysage et environnement
Conclusion
Bibliographie
Index
L’auteur
Stéphanie Thébault, directeur de recherche au CNRS, est archéobotaniste. Elle est spécialisée dans l’analyse des charbons de bois issus des sites archéologiques, ou anthracologie, discipline qu’elle a contribué à développer en France et à l’étranger. Elle prend une part active à l’accroissement des études environnementales en archéologie par son implication dans l’enseignement et la recherche.
Un extrait de Archéologie environnementale de la France
À la veille d’un changement planétaire de nos économies et de nos modes de vie, conséquence des modifications environnementales auxquelles l’homme contribue depuis plus de six millénaires,
la connaissance des environnements du passé, de leur évolution et de la réaction du vivant (végétaux, animaux, humains) face aux changements globaux constitue un élément de réflexion fort pour le présent et le futur des sociétés humaines. Le développement des études sur les environnements anciens, dites « paléoenvironnementales », menées depuis les années 1970 par des chercheurs de plus en plus nombreux, permet aujourd’hui de proposer plusieurs scénarios pour le passé et même pour le futur. L’archéologie environnementale a une double fonction : elle contribue à une meilleure connaissance du contexte de l’évolution de l’homme et des sociétés et prend part à l’évaluation, à la prospective et à la prise de décision concernant le futur de notre planète, grâce à son approche historique des dynamiques socioenvironnementales. L’archéologie environnementale est, en effet, la seule à pouvoir répondre à la plupart des questions concernant le passé. Depuis les débuts de l’agriculture, et peut-être même avant, les hommes ont significativement modifié leurs écosystèmes, les dynamiques hydrologiques et les cycles biogéochimiques. Plus récemment, ils ont commencé à altérer l’environnement global de la planète à une échelle encore inconnue.
Une définition de l’archéologie environnementale
L’archéologie environnementale considère que les dynamiques du vivant, et plus particulièrement celles des sociétés humaines, coévoluent, à travers le temps et l’espace, avec les milieux dans lesquels elles vivent. Cela signifie que l’évolution des transformations de l’environnement et des sociétés est le résultat d’influences réciproques. Les interactions entre les changements environnementaux et l’histoire des sociétés humaines sont étudiées selon différents types d’approches qui seront exposées tout au long de cet ouvrage. Cela exige, par conséquent, une recherche et un dialogue interdisciplinaires, car l’archéologie environnementale se situe de façon explicite au carrefour des sciences de la vie et de la terre, des sciences humaines et sociales.
L’étude de l’interface entre les sociétés humaines et le milieu naturel utilise les méthodes et les référentiels des premières, les problématiques abordées appartenant souvent au domaine des secondes, éclairant toutefois, sous un aspect peu envisagé, les thématiques du vivant et de la terre. C’est dans cette direction que s’orientent les recherches sur l’impact des variations de l’environnement (climat, milieu, risque, crise…), sur l’évolution culturelle et économique des sociétés depuis l’exploitation, la gestion et la transformation des éco- et anthroposystèmes, les stratégies et les modes d’occupation des sols et des territoires. Les relations climat-société-environnement doivent donc être abordées par différentes approches ou modèles – entre autres, archéologique, historique, bioarchéologique, paléoécologique, climatique, géomorphologique et géochimique (voir chapitre I).
La dynamique de l’environnement et de la biodiversité doit être considérée en étroite relation avec les changements climatiques, mais aussi avec l’impact et la nature des activités humaines. Parmi elles, les techniques d’exploitation des espèces animales et végétales à des fins agraires par des sociétés rurales non mécanisées, ainsi que leurs conséquences (domestication, espèces dites « commensales », parasites…), constituent un élément prépondérant dans la compréhension des transformations.
Éléments de temporalités et de dynamiques évolutives, les rythmes et les changements d’usage, les diffusions et les transmissions des techniques font partie de ces approches. Celles-ci concernent aussi bien l’étude des processus des peuplements humains et leur adaptabilité aux évolutions de l’environnement que l’analyse des réponses (morphologiques, génétiques…) des groupes humains aux écosystèmes.
Elles concernent également les dynamiques passées et actuelles des milieux biophysiques résultant des changements naturels et/ou anthropiques, tout comme l’étude des modes d’adaptation des systèmes
socioenvironnementaux aux changements globaux passés, récents et actuels en termes de gestion
des ressources et des risques. Depuis quelques années, la réflexion, venue notamment des pays anglo-saxons, montre que le terme d’archéologie environnementale est déjà obsolète. Pour certains chercheurs, l’archéologie environnementale concerne exclusivement les vestiges « naturels » issus des sites archéologiques.
Le problème reste de définir ce que peut être un vestige « naturel ». Un grain de blé décortiqué, issu de cinq millénaires de domestication des céréales, est-il plus « naturel » qu’un éclat de silex gisant sur un sol ? Très rapidement il est apparu que définir ce qui est « naturel » sur un site archéologique était une gageure. Le terme d’archéologie environnementale demeure malgré tout un terme pratique, bien qu’ambigu et souvent incompris. Il apparaît, en effet, que son utilisation recouvre des disciplines fort diverses, qui englobent la géoarchéologie, l’archéologie spatiale, l’archéologie du paysage et qu’il est souvent confondu avec l’archéométrie (utilisation des méthodes physiques ou chimiques pour l’analyse des matériaux).
C’est pourquoi, aujourd’hui, les termes de bioarchéologie et de géoarchéologie semblent plus clairs et mieux adaptés à la définition de ce qui est encore un concept plus qu’une discipline.
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