Mythique Préhistoire.
Idées fausses et vrais clichés
Exposition temporaire
Archéa à Louvres
Du 18 juin au 1er novembre 2015
Mythique préhistoire, une exposition qui décortique les idées fausses et les vrais clichés sur la préhistoire. Du 18 juin au 1er novembre 2015 au Musée d’archéologie d’Archéa à Louvres dans le Val d’Oise.
Dans la mémoire collective, l’image de l’homme préhistorique est celle d’un être à demi nu et poilu, violent et agressif, affublé d’une massue et vivant dans un monde hostile et dangereux.
Du mythe de l’homme des cavernes à celui de sa cohabitation avec les dinosaures, en passant par les dolmens gaulois, la vision de l’homme préhistorique par l’homme moderne a longtemps été prisonnière de véritables clichés sur la préhistoire. À travers une très large iconographie et une multitude d’objets (maquettes, tableaux, objets archéologiques, chromolithographies, photographies, affiches, sculptures, films, publicités…), l’exposition décortique les principaux mythes sur la préhistoire pour tenter de comprendre leur origine, comment ils se sont diffusés et pourquoi depuis un siècle et demi ils continuent à influencer notre vision de la préhistoire. Adaptée par ARCHÉA, l’exposition met l’accent au fil du parcours sur les vestiges archéologiques et l’imaginaire lié aux sites préhistoriques du Val-d’Oise.
Visite de l’exposition Mythique préhistoire à Archéa
Le parcours de l’exposition est thématique et construit à partir de cinq grands ensembles de clichés les plus répandus sur la préhistoire :
L’homme préhistorique vivait au fond des cavernes ?
Le mythe de l’homme des cavernes provient des nombreux objets préhistoriques recueillis à l’entrée des grottes au 19e siècle. Il est amplifié plus tard par la découverte des peintures sur les parois de grottes. L’idée selon laquelle l’homme préhistorique habitait les cavernes a été abandonnée vers le milieu du 20e siècle. Ce mythe reste pourtant tenace en raison des symboles particulièrement forts associés à la caverne. Tantôt inquiétante tantôt refuge, elle matérialise le passage vers les entrailles de la terre comme lieu des origines. En psychanalyse, elle représente aussi l’exploration de l’inconscient. Autant de symboles qui rattachent la caverne à la naissance de l’humanité. Cet espace thématique propose à la fois des extraits de films et des images qui illustrent le mythe de l’homme des cavernes.
L’homme préhistorique était nécessairement violent ?
Les représentations de la préhistoire montrent fréquemment de luttes, meurtres et rapts qui donnent à croire que l’homme préhistorique se comportait comme une brute primitive. Ce mythe illustre en particulier la croyance d’une évolution de l’homme, passant d’un état « sauvage » à un état « civilisé ». Un des exemples de cette croyance se lit dans la légende d’une chasse aux chevaux particulièrement barbare à Solutré. L’image des chevaux précipités dans l’abîme par les chasseurs préhistoriques depuis la roche de Solutré, apparaît pour la première fois en 1870 et a longtemps été tenue pour un fait historique.
L’homme préhistorique serait une créature à mi-chemin entre l’homme et l’animal
En découvrant l’existence de l’homme préhistorique au 19e siècle, on a cherché aussitôt à le représenter. L’imagerie populaire en a fait alors une créature du monde sauvage, mélangeant traits animaux et humains. Les représentations de l’homme préhistorique jusqu’à aujourd’hui, tant en iconographie que dans les extraits de films, proposés dans cet espace de l’exposition illustrent bien ce phénomène.
Quant au mythe tenace des hommes préhistoriques entièrement velus, aussi souvent représentés à demi nus ou habillés simplement de peaux de bêtes, provient de l’association entre pilosité, sauvagerie et animalité.
Menhirs et dolmens ne seraient pas préhistoriques mais l’oeuvre des Gaulois ?
Les dolmens et menhirs ont longtemps été associés aux Gaulois, ce sont pourtant bien des édifices préhistoriques. Le mythe des dolmens et menhirs gaulois est forgé par quelques érudits à la fin du 18e siècle et reste encore tenace aujourd’hui. Les ossements humains qui en sont parfois exhumés sont alors interprétés comme les vestiges de sanglants sacrifices. Cette image anachronique a ensuite été popularisée par la bande dessinée Astérix d’Uderzo et
Goscinny et reste encore vivace en raison de son caractère identitaire.
L’homme préhistorique survivait pourchassé par les dinosaures ?
Nombreuses sont les images montrant l’homme préhistorique luttant pour sa survie, dans un environnement peuplé de prédateurs et en proie aux catastrophes naturelles. Cette nature impitoyable et hostile entretient le mythe de l’homme ayant réussi au cours de son évolution à se défaire de son état de nature.
Quant aux dinosaures, ils ont disparu il y a 65 millions d'années tandis que le genre Homo, qui réunit l'Homme et les espèces apparentées, apparaît il y a environ 3 millions d'années. C’est surtout le cinéma américain qui est à l’origine de ce mythe, en produisant, à partir des années 1960, plusieurs films mettant en scène hommes préhistoriques et dinosaures. La publicité utilise également cette idée fausse contribuant à véhiculer l’image d’un monde préhistorique hostile et dangereux.
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