"La grotte de la Baume Bonne, 400 000 ans d'occupation humaine »
Les résultats des fouilles : Jean Gagnepain – Claire Gaillard 1989-1997.
Conférence le vendredi 22 avril 2011 à 19 heures.
Auditorium du Musée de Préhistoire de Quinson
par
Claire Gaillard, chargée de recherche au CNRS,
Jean-Jacques Bahain et Pierre Voinchet, maîtres de conférences au Muséum National d'Histoire Naturelle
Cette conférence est organisée dans le cadre de l'inauguration de l'auditorium du Musée de Préhistoire qui portera le nom de Jean Gagnepain.
Entrée gratuite dans la limite des places disponibles.
Contacts
Musée de Préhistoire des gorges du Verdon
Rte de Montmeyan - 04500 Quinson - France
Tél. 04 92 74 09 59 - www.museeprehistoire.com
La Baume-Bonne est un site archéologique formé d'une grotte et d'un vaste abri-sous-roche qui s'ouvre en rive droite du Verdon, sur la commune de Quinson, au sud du département des Alpes-de-Haute-Provence. Le gisement, caractérisé notamment par une longue séquence chronostratigraphique pléistocène et culturelle du Paléolithique moyen, a été fouillé lors de trois campagnes de terrain d'une dizaine d'années chacune : de 1946 à 1956 par Bernard Bottet, de 1957 à 1967 par Henry de Lumley et de 1988 à 1997 par Jean Gagnepain et Claire Gaillard. À la suite de chacune de ces phases, des publications synthétiques et des interprétations du site ont été proposées par les auteurs. Cette succession de travaux de terrain et de laboratoire sur un demi-siècle permet une approche épistémologique intéressante de l'évolution des techniques de fouilles et d'enregistrement des données, des techniques et des processus d'analyses et de la perception d'un site préhistorique dans la seconde moitié du XXe siècle. Cette évolution concerne les modes de fouilles et d'enregistrement des données proprement dits, les stratégies et problématiques
mises en oeuvre, l'insertion des découvertes dans des systèmes de référence, qu'ils soient chronologiques, stratigraphiques, climatologiques ou culturels. C'est ainsi que chacune des phases de fouilles est un reflet d'une vision de la Préhistoire à une époque donnée, cette vision influant directement sur les problématiques et les travaux de terrain. Notamment, la place de l'objet comme entité archéologique, puis comme élément constitutif d'une série lithique ou osseuse, puis d'un corpus plus étendu, peut être envisagée en fonction des époques. Sur un plan chronostratigraphique et paléoclimatique, l'évolution des connaissances fondamentales propres à chaque discipline et leur application à la Préhistoire est également spectaculaire.
L'abandon progressif des chronologies relatives et l'essor décisif des chronologies dites « absolues » ont considérablement modifié nos connaissances. Le développement des méthodes de datation radiométrique, l'élaboration de la stratigraphie isotopique 18O/16O, parmi d'autres innovations technologiques (comme la micromorphologie), ont permis de proposer un nouveau cadre chronostratigraphique de référence pour le gisement, dans lequel une séquence culturelle réinterprétée peut être insérée.
La Baume-Bonne – 1946-2004 : évolution des méthodes de fouilles et de recherche et de la perception des séquences climatiques, chronostratigraphiques et culturelles. Jean Gagnepain.
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