De nouveaux fossiles à Dmanisi
Homo georgicus, la famille de fossiles s'agrandit...
Une équipe internationale de scientifiques a mis au jour les restes d'hominidés datés de 1,8 millions d'années. Ils ont été retrouvés sur le site de Dmanisi en Géorgie (Caucase). Sur ce site, depuis 1991 un très grand nombre de restes humains, en particulier des crânes, y ont été découverts, tous datés à 1,8 Ma (1,77 Ma pour être précis). La première publication des recherches (toujours en cours) sur les nouvelles découvertes a été faite dans la revue Nature du jeudi 20 septembre 2007.
La découverte
C'est 4 nouveaux fossiles qui ont pu être identifiés : 3 d'adultes et 1 d'un adolescent. C'est ce dernier qui est le plus complet car il est constitué du crâne et de nombreux restes des membres inférieurs. Cet adolescent est particulièrement intéressant pour deux raisons essentielles :
- jusqu'à présent Homo georgicus avait délivré peu d'informations sur son squelette entier et son type de bipédie... On peut, grâce à cette nouvelle découverte, reconstituer l'image d'un squelette complet de cet hominidé.
-
les restes osseux des individus non adultes sont rares car beaucoup plus fragiles du fait, notamment, d'une quantité plus grande de cartilage. Ainsi, la présence d'un non adulte augmente nos connaissances sur le développement de nos ancêtres...
(Image Fémur retrouvé à Dmanisi - Nature)
Les études des fossiles
Les premières recherches montrent la "mosaïque surprenante de caractères primitifs et dérivés" que présente cet hominidé.
Des caractère primitifs tout d'abord :
- une taille évaluée entre 1,45 et 1,66 mètre et une masse comprise entre 40 et 50 Kg
- un volume cérébral compris entre 600 et 775 cm3 (proche de celui des australopithèques et d'Homo habilis, premier représentant du genre Homo)
- des membres supérieurs avec des caractéristiques les rapprochant de ceux des australopithèques et des Homo habilis.
Des caractères modernes :
- des proportions corporelles générales presque identiques à celle d'Homo sapiens
- des membres inférieurs adaptés à la marche mais aussi à la course, tout comme l'homme moderne
- une colonne vertébrale adaptée à la position bipède
Par ailleurs l'étude démontre également un faible dimorphisme sexuel : les mâles et les femelles de cette espèce ont une taille très proche.
L'évolution de l'homme complétée.
Ces découvertes ne remettent pas en cause les théories actuelles sur l'évolution de l'homme. Elles confirment et complètent nos connaissances.
Ces hommes anciens de Dmanissi sont, peut-être, les premiers à avoir quitté l'Afrique pour coloniser le reste du monde. Il sont actuellement les plus anciens hominidés découverts en dehors de l'Afrique.
Le commentaire de Jean-Luc Voisin
"Ces découvertes confirment des hypothèses qui avaient été émises lors de la mise au jour des nombreux crânes et mandibules, à savoir qu'Homo georgicus serait plus proche des Homo habilis que des Homo erectus. Ainsi, les Homo erectus ne sont pas les premiers représentants du genre Homo à être sortis d'Afrique. La première sortie du berceau africain a eu lieu plutôt avec des hominidés proches des Homo habilis, voire Homo habilis lui-même. L'attribution des hommes de Dmanisi à Homo georgicus et non à Homo habilis tient au fait qu'il existe des différences qui pourraient refléter un isolement de ces populations." Jean-Luc Voisin UMR 5198 & USM 103-Institut de Paléontologie Humaine.
Sources :
BBC
Sciences et Avenir
Nature n°449 (Septembre 2007)
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