Une nouvelle étude d'Australopithecus sediba
A peine publié le 9 avril 2010 dans la revue Science par ses découvreurs, Australopithecus sediba fait à nouveau parler de lui du fait d'une nouvelle étude approfondie des ossements retrouvés.
Une étude au micron près !
Le fossile du jeune adolescent, particulièrement bien conservé, a été étudié pendant 2 semaines à l'ESRF de Grenoble (European Synchrotron Radiation Facility).
Cet outil développé par le paléoanthropologue Paul Tafforeau, utilise la technique de microtomographie synchroton à rayons X. Elle permet de visualiser précisément l'intérieur d'un bloc fossilisé sans l'endommager ou prélever des fragments.
Cette méthode est supérieure aux rayons x classiques : elle permet d'obtenir une résolution de l'ordre du micron et un meilleur contraste. Par ailleurs les images assemblées donnent une image 3D très pratique pour des études "virtuelles".
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ESRF Grenoble |
Le crâne de sediba étudié à l'ESRF |
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Les études à L'ESRF |
Une reconstitution de la face |
Les dents d'Australopithecus sediba
La nouvelle méthode a permis d'étudier sa dentition. Elle a révélé la structure et les lignes de croissance des dents qui pourront préciser l'âge du fossile à sa mort il y a 1,9 millions d'années. Actuellement les scientifiques ont estimé que ses dents étaient à un niveau de développement équivalent à celui d'un enfant actuel âgé de 13 ans.
L'intérieur du crâne
Les chercheurs se sont parallèlement intéressés à l'intérieur de la boîte crânienne du fossile. Ils ont découvert des oeufs fossilisés d'insectes dont les larves auraient pu se nourrir de la chair de l'hominidé après sa mort. Ils ont également distingué une zone de densité plus faible qui pourrait (le conditionnel est important) être un vestige de son cerveau. Cette dernière découverte est majeure car les parties molles de notre anatomie se fossilisent très rarement.
Déclarations du Docteur Tafforeau
« Les dents sont magnifiques, en particulier les troisièmes molaires qui n'étaient pas encore sorties... et compte tenu de la qualité des scans nous n'aurons aucun problème pour les extraire virtuellement afin de les étudier », a déclaré le Docteur Paul Tafforeau de l'ESRF.
En parlant des oeufs fossilisés « Nous devons être prudents, car il est possible qu'il s'agisse d'insectes modernes ; nous devrons examiner plus soigneusement les données » a dit le Docteur Tafforeau.
« Toutefois leur grande densité suggère qu'ils ont été fossilisés au même moment que l'hominidé, et si c'est le cas ils pourraient correspondre à des insectes venus se nourrir de la chair du cadavre.»
C'est seulement la deuxième fois que le crâne complet d'un hominidé est examiné en utilisant cette méthode d'investigation au rayonnement synchrotron. Ce type d'analyse est actuellement uniquement disponible à l'ESRF de Grenoble. Nul doute que d'autres fossiles du monde entier vont se faire radiographier avec cette méthode...
Sources :
- ScienceDaily
- ERSF
Credit: Image : European Synchrotron Radiation Facility
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