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Charles Darwin
C’est en Angleterre, à Scherewsbury, que Charles Darwin est né en 1809. Un père médecin, Robert, et un grand-père naturaliste, Erasmus, ont certainement donné au petit Charles un esprit scientifique !
Enfant, il collectionne les minéraux, les coquillages, les cachets de poste… et ne montre pas de grand intérêt pour les études. En 1818 il quitte l’externat de Shrewsbury pour la grande école du Dr Butler où il va rester sept années. Il semble, de son propre aveu, plus intéressé par la chasse aux oiseaux et ses collections que par l’enseignement proposé.
Son père voulant faire de lui un médecin, Charles commence donc (en 1825) des études de médecine à l’université d’Edimbourg. Il fut membre de la Royal Medical Society. Les cours l’ennuient et, au bout de deux ans, il arrête ses études. En 1827, il change de voie et commence à étudier la théologie à Cambridge (toujours sur les conseils de son père) pour devenir pasteur. Peu interessé par les cours il continue de chasser et se passionne pour sa collection de coléoptères. Il suit avec intérêt les conférences sur la botanique de John Stevens Henslow avec qui il se lie d’amitié. Leurs discussions sont nombreuses sur différents sujets. Henslow le persuade d’étudier la géologie.
Le voyage à bord du Beagle : la collecte
En 1831, grâce à John Stevens Henslow, il obtient une place sur le Beagle, un bateau en partance pour cartographier la côte d’Amérique sud. Il est embarqué comme accompagnateur (sans traitement) du capitaine Robert FilzRoy pour une durée de 5 ans.
Durant le voyage, Charles Darwin étudie la géologie des îles et des continents abordés, mais il va surtout collectionner les spécimens et les fossiles des espèces qu’il va rencontrer. Il va également étudier les Principes de géologie de Charles Lyell.
En 1832, en Uruguay (Montevideo), trouvant des fossiles de grands tatous, il constate que l’espèce a diminué de taille (première hypothèse d’évolution ?).
C’est surtout dans les îles Galapagos, en 1835, que ses observations l’amènent à élaborer l’ébauche de sa théorie. Il remarque qu’une même espèce retrouvée sur plusieurs îles présente des différences notables. Le cas des pinsons des Galapagos est exemplaire de ces évolutions : suivant le lieu, le bec est adapté à différentes sortes de nourritures…
En 1836, Charles Darwin revient en Angleterre.
Retour en Angleterre : la compilation
Dès son retour, Charles Darwin étudie tous les spécimens rapportés, les rapproche, et commence à élaborer sa théorie de l’évolution. A la même époque, d’autres scientifiques remettent en cause les théories officielles : le catastrophisme et le fixisme. Jean Baptiste Lamarck parle d’évolution des espèces par adaptation au milieu (le fameux cou de la girafe qui s’allonge).
L’apport de Lyell et de Malthus
Charles Lyell (géologue) émet l’hypothèse que la Terre se transforme au fur et à mesure de l’érosion et des éruptions volcaniques (ce qui indiquerait que la Terre a bien plus que 6000 ans !).
1837, Charles Darwin écrit un Carnet sur la transmutation des espèces qui reprend ses observations et ses principales réflexions.
Thomas Malthus publie (en 1798) Sur la population, un essai où l’économiste démontre que, la population augmentant perpétuellement, il existe une lutte pour la survie, et que seuls les individus présentant un avantage quelconque pourront survivre. Cet ouvrage va fortement influencer Charles Darwin.
En 1842, Darwin publie The Distribution of Corals Reefs, véritable compilation de ses observations sur les récifs coraliens recueillies pendant son voyage..
Il est fortement influencé par Lyell et Malthus : leurs théories enrichissent ses propres réflexions au point de rédiger un essai en 1844: 240 pages consacrées à la sélection naturelle.
Tout en continuant ses recherches sur l’évolution, il publie des ouvrages sur la géologie de l’Amérique du Sud (1851), sur les îles volcaniques (1854)…
Alfred Wallace
En 1858, Darwin apprend que Alfred Wallace (naturaliste) prépare également une théorie sur son sujet de prédilection: l’évolution… Cette « concurrence » et le géologue Lyell vont le convaincre de présenter le fruit de ses recherches.
Le 1er juillet 1858, Charles Darwin et Alfred Wallace présentent conjointement leurs travaux à la Linnean Society de Londres…
Les réactions suivant la publication de L’origine des espèces par la sélection naturelle
Les réactions sont rapides et nombreuses, aussi bien dans la communauté religieuse que scientifique. A l’époque la croyance populaire interprétait les textes bibliques « à la lettre » et laissait à Dieu le soin de faire évoluer toute chose (catastrophisme)… ou de ne rien faire (fixisme) ! Le débat fit rage plusieurs années (d’ailleurs certains fondamentalistes le relancent régulièrement, surtout au Etats-Unis). Charles Darwin trouva en TH Huxley (scientifique) un fervent défenseur de sa théorie qui faisait l’objet de multiples attaques…
Un aparté célèbre opposa Huxley à l’évêque d’Oxford. Ce dernier, cynique, lui demanda « Est-ce par votre grand-père ou votre grand-mère que vous descendez du singe ?« . Huxley lui rétorqua « Si j’avais à choisir un ancêtre entre le singe et un universitaire s’opposant à des thèses, non par des arguments mais par la dérision, alors sans aucun doute je choisirais le singe« .
Les principes de fond de sa théorie ont été confirmés au fil du temps… Dès 1865, le moine Grégor Mendel découvrit, grâce à une expérimentation sur les petits pois, les lois de l’hérédité des caractères. Ceci permit de démontrer que l’un des postulats de Darwin était vrai : une évolution /mutation peut se transmettre à sa descendance…
Une théorie qui dérange…
Ce qui embarrassait la communauté religieuse c’était surtout la mise en avant d’une parenté entre l’Homme et le Singe… On cite souvent la réaction de l’épouse de l’évêque de Manchester qui, à la lecture de l’ouvrage, aurait déclaré : « Descendre du singe ?! Espérons que ce n’est pas vrai… Mais si ça l’est, prions pour que la chose ne s’ébruite pas ! »
Jusqu’à la fin de sa vie, le 19 avril 1882, Charles Darwin continua à publier et à répondre aux attaques !
Il fut tout de même reconnu, de son vivant, pour la richesse de ses travaux et devint membre de la Royal Society of London, ainsi que de l’Académie des Sciences en France (1878).
Bibliographie Charles Darwin
– 1839 Voyage d’un naturaliste autour du monde (Voyage of the Beagle)
– 1842 Structure et répartition des récifs coraliens (The Structure and Distribution of Coral Reefs)
– 1842 Esquisse au crayon de ma théorie des espèces
– 1851 Monographie sur les cirripèdes (Monograph of the Fossil Pedunculated Cirripeds of Great Britain)
– 1859 De l’origine des espèces par voie de sélection naturelle (On the Origin of Species by Means of Natural Selection)
– 1871 La descendance de l’homme et la sélection sexuelle (The Descent of Man)
– 1868 La variation des animaux et des plantes à l’état domestique
– 1872 Expression des émotions chez les hommes et chez les animaux (The Expression of the Emotions in Man and Animals)
– 1875 Mouvements et habitudes des plantes grimpantes (The Movements and Habits of Climbing Plants)
– 1875 Les Plantes insectivores (Insectivorous Plants)
– 1888 Autobiographie (Autobiography)
Guillaume Lecointre
Guillaume Lecointre
Léo Grasset
Sous la direction d’Evelyne Heyer