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Rouffignac : 13 nouvelles figures
Même dans une grotte ornée découverte depuis 1956 il y a encore des trésors cachés… 13 nouvelles représentations !
Rouffignac
La grotte de Rouffignac est située au cœur du Périgord noir à une quinzaine de kilomètres des Eyzies-de-Tayac. C’est une cavité dont les dimensions détonnent un peu en Dordogne car elles sont imposantes. Les galeries de Rouffignac font au total plus de 10 kilomètres de longueur, loin devant Lascaux (250 mètres) ou Font de Gaume (150 mètres). Ceci explique que les visites de la grotte se font maintenant en « petit train » !
Les représentations pariétales de la grotte ont été scientifiquement décrites en juin 1956 par Louis-René Nougier, Romain Robert, Charles et Louis Plassard décrivent précisément les représentations pariétales.
Au global ce sont plus de 250 peintures (au noir) ou gravures qui ont été référencés, en majorité des mammouths mais aussi bisons, bouquetins et chevaux. Il faut y ajouter des tracés digitaux dont le sujet n’est pas identifié et quelques tectiformes dont la signification est inconnue. L’art pariétal de Rouffignac, par son style, est daté de – 13 000 ans au Magdalénien.
C’est quand on ne cherche pas que l’on trouve !
Lors de la période de confinement, c’est en inspectant la grotte à la recherche de vestiges de l’époque néolithique, que les préhistoriens Frederic Plassard (conservateur) et Morgane Dachary ont découvert, par hasard, de nouvelles représentations. Situées dans une galerie secondaire des gravures et un dessin ont ainsi été identifiées.
La « peinture de mammouth » a la particularité d’avoir été dessiné avec de l’argile rouge. C’est-à-dire que l’artiste a étalé (avec les doigts ?) de l’argile sur la paroi et non un colorant (noir de manganèse, ocre). Le mammouth, avec sa ligne de dos très particulière, est tout à fait dans le style de ses colocataires de Rouffignac !
Onze gravures sont dans la continuité de la grotte puisque ce sont des bisons et des mammouths qui s’intègrent parfaitement dans le bestiaire de la grotte. Le trait de gravure étant assez fin il est tout à fait compréhensible que les représentations n’aient jamais été aperçue jusqu’à présent.
Une dernière gravure a été mise en évidence mais les préhistoriens n’ont pas communiqué d’image à son sujet. Les chercheurs ont pu identifier ce qu’ils décrivent comme un début de cuisse et de poitrine. Il pourrait s’agir d’une figure féminine schématique (FFS) comme on en trouve dans d’autres grottes du Périgord (Fronsac, Cussac, Les Combarelles) mais qui n’avait pas encore été référencées à Rouffignac.
Le préhistorien Frederic Plassard indique : « C’est là un motif important parce qu’on ne le connaissait pas jusqu’ici à Rouffignac. Mais cela reste encore à confirmer, parce que le fait que ce soit une figuration féminine reste encore hypothétique.«
En effet si des anthropomorphes ont bien été trouvés à Rouffignac, c’est la première fois qu’une figure féminine serait identifiée dans la grotte.
C.R.
Sources :
FranceBleu
Rouffignac ou la grotte des Mammouths
LePoint
Sciences et Avenir
Les Plassard, une « passion génétique » pour la grotte de Rouffignac.
Propriétaire de la grotte de Rouffignac la famille Plassard se transmet le flambeau à travers les générations. Il y a eu l’arrière-grand-père Charles (propriétaire de la grotte de Rouffignac depuis 1929), suivi du grand-père Louis, puis du père Jean. La quatrième génération avec Frederic est déjà docteur en Préhistoire…
Eric Buffetaut