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Le propulseur, des chasseurs de rennes aux chasseurs de kangourous
Le propulseur, des chasseurs de rennes aux chasseurs de kangourous
Exposition du 4 mai au 30 décembre 2024
Musée départemental de préhistoire d’Île-de-France
Nemours
Cette exposition vous emmène à la découverte des chasseurs préhistoriques d’Europe vers les déserts peuplés par les Aborigènes d’Australie, en passant par la Nouvelle-Guinée et les étendues glacées de l’Arctique, sans oublier les forêts d’Amazonie et les plaines d’Amérique du Nord. Jusqu’au 30 décembre 2024.
Le propulseur est une arme qui a été utilisée pendant des milliers d’années pour la chasse, la pêche et la guerre. Cette arme est constituée d’une baguette munie d’un dispositif d’appui sur ou dans lequel vient s’insérer un projectile : la sagaie. Elle témoigne de l’ingéniosité de l’être humain et de sa capacité d’adaptation à des environnements très diversifiés et parfois extrêmes.
L’exposition vous emmène du monde des chasseurs préhistoriques d’Europe, où le propulseur apparaît il y a quelques 22.000 ans, vers les déserts peuplés par les Aborigènes d’Australie, en passant par la Nouvelle-Guinée et les étendues glacées de l’Arctique, sans oublier les forêts d’Amazonie et les plaines d’Amérique du Nord.
Des objets ethnographiques provenant du monde entier sont présentés ainsi que des moulages des chefs d’œuvre préhistoriques
Visite de l’exposition « Le propulseur, des chasseurs de rennes aux chasseurs de kangourous«
Les propulseurs paléolithiques européens
Les propulseurs préhistoriques sont composés de deux parties : un manche en bois végétal, qui a systématiquement disparu, et une partie en bois de renne, plus rarement en os ou en ivoire. Les fragments de propulseurs préservés que nous connaissons aujourd’hui pour le Paléolithique européen ne sont donc en réalité que les parties distales de ces armes.
Les propulseurs paléolithiques étaient emmanchés de diverses manières comme en témoignent des aménagements (biseau simple ou double, perforation…) observés sur les éléments conservés.
Photo Neekoo pour Hominides.com
Photo Neekoo pour Hominides.com
Fragments de propulseurs à profil ovalaire
Le Roc-de-Marcamps, Marcamps, Gironde Magdalénien moyen ancien, Original en Bois de renne, conservé au musée d’Aquitaine, Bordeaux
Grotte du Placard, Vilhonneur, Charente Magdalénien moyen ancien, Original en bois de renne, conservé au musée df Angoulême
Le Roc-de-Marcamps, Marcamps, Gironde Magdalénien moyen ancien, Original en bois de renne, conservé au musée d’Aquitaine, Bordeaux
Les propulseurs en Australie
Les propulseurs australiens sont utilisés pour la guerre, le duel, les procédures judiciaires, la chasse au gros et petit gibier (kangourous, émeus, canards…) et pour la pêche. Le plus souvent composés de plusieurs matériaux, ils ont un crochet en bois, plus rarement en dent, fixé au fût en bois par une ligature en tendon couverte de résine. Les projectiles qui y sont associés ont des longueurs, des poids et surtout des pointes très variés.
Les propulseurs dans l’art australien
Une source très intéressante sur l’ancienneté du propulseur en Australie est fournie par les peintures rupestres, dont les ensembles les plus impressionnants se situent en Terre d’Arnhem.
Les plus anciennes représentations de propulseurs semblent appartenir au style « Northern running figures » entre 10 000 et 6 000 avant J.-C. Selon les Aborigènes, ces peintures sont l’œuvre des « Mimis », êtres filiformes habitant les rochers du plateau
Les propulseurs en Mélanésie
En Mélanésie, le propulseur se retrouve surtout dans le nord-est de la NouvelleGuinée, plus rarement sur la côte sud-ouest. Il n’est pas restreint à la chasse, et les Papous, comme d’autres cultures, utilisent cette arme pour la guerre et pour les chasses aux têtes liant pratiques rituelles, religieuses ou politiques. Les femmes utilisent également le propulseur pour la pêche dans les rivières et les lacs.
Les propulseurs aux Etats-Unis
Des crochets de propulseurs, en os, coquille et pierre remontant parfois au 10e millénaire avant J.-C. ont été découverts dans différentes régions des États-Unis. Certains propulseurs sont mêmes complets, mais aussi quelques rares projectiles miraculeusement préservés.
L’utilisation du propulseur semble disparaître peu après la conquête espagnole, au XVIe siècle. Dans la seconde moitié du XXe siècle, il réapparaît dans des compétitions d’amateurs, et peut même être utilisé pour la chasse dans certains états.
Les atlatl, propulseurs d’Amerique Centrale
Les propulseurs connus dans cette partie du monde proviennent en grande majorité du Mexique où ils sont attestés dès le 4e millénaire avant notre ère (phase de Coxcatlan) et sont restés en usage après la conquête espagnole.
Les propulseurs récents sont bien connus grâce aux superbes exemplaires décorés offerts au conquistador Hernan Cortés par le roi aztèque Montezuma II et aux nombreuses représentations dans les codex (livres peints), dont le codex ZoucheNuttall. Selon les textes espagnols, certains propulseurs, munis d’anneaux de préhension pour l’index et le majeur, constituaient une arme redoutable, capable
de percer les cuirasses.
Le Codex Atlanticus, conservé à la Biblioteca Ambrosiana de Milan, regroupe des dessins scientifiques et techniques réalisés par Léonard de Vinci entre 1478 et 1518. Les 1119 feuillets du Codex abordent des thèmes divers : l’hydraulique, la mécanique, l’optique, l’architecture, l’art de la guerre, l’anatomie, l’étude du vol… Concernant les armes, le feuillet 144, précisément date de 485. montre des propulseurs, témoignant de leur usage en Italie au XVe siècle.
Le « couteau suisse » de l’aborigène
Les Aborigènes des déserts d’Australie centrale et occidentale, où les sources d’alimentation sont limitées, doivent être mobiles. Ceci a influencé leur équipement, en particulier le propulseur qui, avec sagaies, hache, couteau et boomerang, constitue le paquetage du chasseur-nomade.
Adapté à des besoins particuliers, le propulseur de cette région, de forme large et concave, est un véritable couteau suisse : grattoir en pierre pour lisser les sagaies, scie à feu, récipient, transport, pelle, instrument à percusssion…
Les propulseurs du monde artique
Le propulseur se retrouve sur un territoire qui s’étend du fleuve Amour en Sibérie orientale jusqu’aux côtes orientales du Groenland. Il est formé d’une planchette plus ou moins étroite en bois flotté et est essentiellement associé à un harpon, pour chasser mammifères marins et oiseaux aquatiques, presqu’exclusivement en kayak.
Visite de l’exposition Le propulseur, des chasseurs de rennes aux chasseurs de kangourous
En pratique Le propulseur, des chasseurs de rennes aux chasseurs de kangourous au Musée de Préhistoire de Nemours Exposition du 4 mai au 30 décembre 2024 |
Horaires
De septembre à juin
De 10h à 12h30 et de 14h à 17h30
En juillet et août
De 10h à 12h30 et de 14h à 18h00
Le musée est fermé les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre
Tarif :
Visiteurs individuels :
– Plein tarif : 5€ / Tarif réduit : 3€ (plus de 65 ans et de 18 à 25 ans)
– Gratuité : moins de 18 ans, étudiant jusqu’à 25 ans bénéficiaires des minimas sociaux, RSA, APA, CMU , de l’allocation d’adulte handicapé et leur accompagnateur, professionnels de la culture et du tourisme (sur présentation de la carte professionnelle)
Groupes à partir de 15 personnes :
Gratuit : scolaires et étudiants, centre de loisirs, secteur social et du handicap Autres groupes : 3 € / personne
Lieu de l’exposition :
Musée Départemental de Préhistoire d’Île-de-France
48 avenue Étienne Dailly – 77140 Nemours
Tél. : 01 64 78 54 80
prehistoire@departement77.fr
Site officiel