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Néandertal hébergeait lui aussi des virus il y a 50 000 ans…
Des traces de virus dans les restes des néandertaliens de la grotte russe de Chagyrskaya. Comme Homo sapiens, Néandertal pouvait être touché par l’Herpès labial, entre autres
Au Brésil, des chercheurs de l’Université fédérale de São Paulo ont étudié les restes de néandertaliens provenant de la grotte russe de Chagyrskaya (dans les montagnes de l’Altaï). La région, avec un climat sec et froid permet à la fois une bonne conservation des fossiles et des chances de retrouver de l’ADN.
Au total les chercheurs ont mis au jour plus de 70 restes osseux appartenant à 9 individus appartenant à l’espèce Homo néandertalensis.
Les fossiles de deux hommes de Néandertal ont fait l’objet d’une étude génétique afin de séquencer les données génomiques de ces anciens hominidés.
Les plus anciens virus affectant des hominidés
Génétiquement les chercheurs ont identifié des restes de différents virus : le virus de l’herpès, responsables de l’herpès labial, un papillomavirus (transmissible sexuellement) qui peut provoquer des verrues génitales et le cancer et de l’adénovirus, qui est plus connu sous le petit nom de rhume !
La découverte de ces virus n’est pas une surprise car les virus existent sur Terre depuis bien plus longtemps que les premiers hommes ! En fait les virus sont dépendants d’un hôte qui leur permet de se développer. Depuis les premières traces de vie sur Terre il apparaît que les virus ont eu leur propre évolution, depuis plus de 3,5 milliard d’années !
Concernant les virus affectant les humains cette découverte détrône les plus anciens virus retrouvés en Sibérie dans une dent d’Homo sapiens et datés de « seulement » 31 000 ans.
Les implications à venir de cette découverte
Pour les biologistes les premières études excluent la possibilité ue l’ADN de ces virus ait été pollué par l’ADN contemporain des chercheurs qui ont manipulé les restes fossiles. Les données montrent que ces virus ont affecté les néandertaliens de Chagyrskaya il y a 50 000 ans.
« Ces virus de type Jurassic Park pourraient être étudiés pour leurs caractéristiques reproductrices et pathogènes et comparés à leurs homologues actuels« , indique le biologiste Marcelo Briones (Université fédérale de São Paulo).
Cette étude rouvre également le dossier de la disparition des néandertaliens ou les virus pourrait avoir joué un rôle…
Le biologiste précise que « cette découverte ne signifie pas que les virus à eux seuls pourraient avoir causé l’extinction des Néandertaliens ». Il explique en effet que les hommes d’aujourd’hui sont infectés en moyenne par 10 groupes viraux au cours de leur vie et que cela aurait pu être le cas chez les hommes du Paléolithique. En revanche, cette étude conforte la théorie avancée par certains scientifiques selon laquelle les virus auraient pu être impliqués d’une manière ou d’une autre dans l’ extinction d’Homo neandertalensis.
« Pris ensemble, nos données indiquent que ces virus pourraient représenter des virus qui ont réellement infecté les Néandertaliens », dit-il.
Cet article correspond à une prépublication qui n’a pas encore été validée par les autres scientifiques…
C.R.
Sources
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