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Tumulus Saint-Michel
Tumulus Saint-Michel
Carnac
Le plus grand tumulus de Bretagne
Sur la commune de Carnac, entre le bord de mer et les alignements, se trouve le plus haut « sommet » de la commune, à 44 mètres d’altitude : le Tumulus Saint-Michel (ou Tumulus de Carnac).
Le fait que l’édifice soit surmonté d’une chapelle a parfois laissé penser que ce promontoire était une colline naturelle.
Quoi ?
Le tumulus Saint-Michel, à Carnac également, est une masse de terre, en plusieurs couches, de trente mille mètres cubes qui mesure plus de 120 mètres de longueur, une soixantaine de largeur et une dizaine de hauteur, élevée vers 4 500 avant notre ère. La chambre funéraire contenait aussi bien de longues haches vertes en jadéite venues du mont Viso dans les Alpes, que des perles en variscite provenant de Catalogne. Mais le sol acide de la Bretagne a dissout la plupart du temps les ossements, ce qui limite nos observations sur le nombre et la qualité des défunts.
(Les dix millénaires oubliés qui ont fait l’histoire – Jean-Paul Demoule)
Quand ?
Ce tumulus a été construit vers 6 500 ans BP.
Les premières fouilles officielles (Société Polymathique du Morbihan) datent de 1862. L’archéologue René Galles, son cousin Louis Galles, et le préfet Julien Lefebvre effectuent des fouilles dans le tumulus. En perçant un puit (!) à partir du sommet, ils découvrent le caveau central présentant les restes d’un individu entouré d’armes et de parures… La vocation sépulcrale du lieu est donc définie et laisse aux oubliettes de l’histoire les druides et autres rites sacrificiels humains.
A partir de 1902, c’est l’archéologue Zacharie Le Rouzic qui fouille le tumulus pendant 5 ans de manière plus scientifique… Il va creuser des galeries à l’horizontal et ainsi découvrir un second dolmen, plusieurs autres caveaux et coffrages. Ces derniers ont livré des haches, des poteries et de l’outillage lithique.
L’ouvrage ne peut plus se visiter de l’intérieur du fait d’instabilité dans la structure.
Le préhistorien Romain Pigeaud indique « La personne dont le cadavre fut déposé dans le tumulus Saint-Michel n’était pas n’importe qui, si l’on en juge par les dépots funéraires qui furent placés dans la salle au dessus-du caveau : treize grandes haches polies en fibrolite, cent une perles et neuf pendeloques en roche verte. «
Pourquoi ?
A l’origine, ce sont donc des dolmens qui ont été recouverts d’une grande quantité de terre afin de protéger les sépultures. Vu le travail effectué et les divers artefacts (armes, parures…) déposés dans les coffres et caveaux, il apparait que ce traitement funéraire particulier devait être réservé à une certaine « élite ».
Il porte à son sommet la chapelle dédiée à St Michel, un calvaire du 16ème siècle et une table d’orientation qui permet de profiter d’un paysage qui s’offre à perte de vue : la Baie et la presqu’île de Quiberon, Belle-Ile-en-Mer, la presqu’île de Rhuys…
Sources :
Sentes et ravines des mondes mésolithiques : pour une perspective plus symétrique de la néolithisation
atlantique, Grégor Marchand.
Histoire et peuplement de la France.
Les dix millénaires oubliés qui ont fait l’histoire, Jean Paul Demoule.
Menhirs, dolmens et allées couvertes, Romain Pigeaud.
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A lire
Un livre de Dominique Cliquet