Musée de Terra Amata

Musée de Préhistoire Terra Amata
La vie des premiers niçois depuis 400 000 ans
Nice

Histoire et localisation du musée.

Entrée du Musée – Photo Marie-Christine Lemayeur et Bernard Alunni.

En 1966, lors de travaux de terrassement, un entrepreneur découvre les traces d’une ancienne plage du Paléolithique. L’achéologie préventive n’existe pas à cette époque et des fouilles sont âprement négociées par le professeur Henry de Lumley pour étudier le site. Les fouilles vont durer 6 mois ( même parfois de nuit), pour explorer ce site avant sa destruction !
Vue l’importance du site, Henry de Lumley propose à la Ville de Nice de garder les éléments du site et de construire un musée.
Image: Marie-Christine Lemayeur et Bernard Alunni.

En septembre 1976, le Musée de Paléontologie Humaine de Terra Amata est inauguré à l’endroit même (à quelques mètres près) où des Homo erectus avaient établi un campement 400 000 ans plus tôt. Particularité du musée, il est construit au rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation, celui-là même dont le terrassement avait permis la découverte du site… Sur la façade, le sculpteur Raymond Moretti a réalisé une immense sculpture pour illustrer La Place de l’homme dans le cosmos (voir ci-contre).
Le musée, connu mondialement, a reçu en 1977 le titre de « Musée de l’année » et, en 2002, a été labelisé « Musée de France ».
En 2016, le musée est totalement repensé et la muséographie des galeries d’expositions permanentes est rénovée. La scénographie renouvelée est confiée au plasticien Kristof Everart et le graphisme à Marcel Batoillard.

Le Musée de Terra Amata

Vue Générale du Musée – Photo Musée de Préhistoire Terra Amata ou Monographie

La visite du musée est facilitée par une organisation chronologique des différents sites préhistoriques qui sont présentés dans de petites alcoves séparées. Chaque grotte ou site bénéficie donc d’un espace dédié : reconstitution scénique de l’homme qui y a laissé des traces, exposition des outils et ossements retrouvés, panneaux explicatifs sur le site… C’est un vrai avantage qui permet au public de trouver des informations adaptées à l’âge de chacun.
A noter, cette page ne présente que certaines parties représentatives du musée. Les collections présentées sont en effet nombreuses et la taille de cette page doit rester raisonnable !

Visite du Musée de Terra Amata

Au rez-de-chaussée, vous retrouvez un moulage de l’un des sols du site préhistorique d’origine et une présentation des hominidés dans le monde. Réparti sur deux étages, le musée vous fait remonter dans le temps jusqu’à 400 000 ans, quand Homo erectus parcourait la côte de ce qui allait devenir Nice.

Terra Amata, une star de la Préhistoire
Le site de Terra Amata est connu mondialement et repris dans un grand nombre de communications, documentaires, livres… C’est en fait l’un des plus anciens sites européens présentant un foyer maîtrisé par l’homme. Cette notoriété force le respect !

Reconstitution du site de fouille de Terra Amata
Dès l’entrée, un immense champ de l’un des niveaux de fouille reconstitué s’étale devant vous : c’est le site de Terra Amata, tel que les chercheurs l’ont découvert en 1966. Ce moulage de site est la seule trace qu’il reste de cette scène il y a 380 000 ans. Ici, l es hommes ont fait du feu, monté des huttes, taillé des outils. Ce sont ces traces de foyer qui ont donné à Terra Amata sa renommée mondiale. En effet, le site fait partie des plus anciennes traces de la maîtrise du feu par l’homme en Europe : c’est un site de référence.
Bertrand Roussel (directeur du Musée Archéologique de Nice) s’est en partie basé sur les fouilles du site de Terra Amata pour rédiger l’ouvrage La longue histoire de la production du feu.

Site de Terra Amata Moulage du sol DM – Photo Musée de Préhistoire Terra Amata ou Monographie

Reconstitution du site de Terra Amata – Dessin Henri Puech – Photographies copyright Kroko et Neekoo pour Hominides.com – Musée de Préhistoire Terra Amata

Reconstitution des habitats préhistoriques…
A partir des traces relevées dans le sol, les archéologues ont proposé une reconstitution des huttes fabriquées à cette époque : des branches piquées dans le sol et maintenues par des grosses pierres. A l’intérieur de l’habitat, un foyer avait été aménagé. Le musée présente également d’autres types d’habitats de la région, de France, mais également d’Afrique et de Sibérie.
Voir aussi l’habitat préhistorique.

Comment déterminer les limites d’un habitat L’exemple de Terra Amata… – Photo Musée de Préhistoire Terra Amata ou Monographie

A l’étage on découvre la vie des hommes, il y a 400 000 ans, à Terra Amata.

A partir des éléments retrouvés, vous découvrirez comment les hommes s’abritaient, fabriquaient des outils, faisaient du feu… Pour comprendre comment les hommes préhistoriques vivaient, différentes salles vous présentent l’environnement de Terra Amata à l’époque, la faune et la flore locales…

La vie sur le campement de Terra Amata, il y a 400 000 ans – Photo Musée de Préhistoire Terra Amata ou Monographie

Incisive enfant Homo erectus – Photo issue de la Monographie de Terra Amata.

Homo erectus
A Terra Amata, c’est l’espèce Homo erectus qui s’est installée sur la plage de galets. Une salle lui est consacrée pour replacer cet hominidé dans son contexte géographique, en Afrique d’abord mais aussi en Asie et en Europe. Aucun os du squeletette n’a été retrouvé sur le site de Terra Amata. Seule une dent de lait d’un enfant de 7 ans identifiée récemment, constitue la trace du plus ancien Niçois. Outre les outils, les traces de foyer et d’habitation, ainsi qu’une empreinte de pied, nous démontrent, avec émotion, la bipédie de cet homme.
Voir aussi La bipédie de l’homme, Les traces de pas à Laetoli .

Témoignage presque émouvant et seul reste humain identifié sur le site, l’incisive d’un jeune enfant de 7 ans.
Estimée à – 380 000 ans elle devait appartenir à un individu de l’espèce Homo erectus.
Photo à droite issue de la Monographie de Terra Amata.

Homo erectus retrouvé à Pétralona, en Grèce Daté entre 160 000 et 240 000 ans

Granule ocre – Photo Musée de Préhistoire Terra Amata ou Monographie

L’outillage des premiers hommes de Terra Amata
Les fouilles du site de Terra Amata ont permis de mettre au jour une quantité impressionnante d’outils du Paléolithique : en majorité des choppers, des pics et des hachereaux… Plus rares, quelques bifaces et du micro-outillage montrent que ces premiers hommes maîtrisaient la taille d’outils.
Voir aussi : Les premiers outils taillés de la Préhistoire.

Des crayons de couleur…
Dans la dune, 75 granules d’ocre de 1 à 2 centimètres de diamètre en moyenne ont été découverts. Granule d’ocre jaune ou rouge, ils présentent une sufrace lustrée, iniquant qu’ils ont été frottés sur une surface douce (comme de la peau).
Premiers éléments de peinture corporelle ?
A droite : un granule d’ocre.

Plusieurs chopping-tools retrouvés sur le site – Photo Musée de Préhistoire Terra Amata ou Monographie

De très bons chasseurs
Les ossements d’animaux retrouvés sur le site permettent de déterminer le menu alimentaire des hommes préhistoriques à Terra Amata. Certains os présentent des traces de dépeçage ou de percussion. Contrairement à une idée préconçue, les premiers hominidés ne chassaient pas que les gros animaux. A Terra Amata, Homo erectus chassait majoritairement le… lapin ! Mais le cerf élaphe, l’éléphant antique, l’aurochs et le daim de Clacton complétaient également les repas principaux.

A droite, les ossements de lapins exhumés sur le site de Terra Amata. Ce sont les restes de la plus ancienne consommation de petit gibier connue.

Elephant antique Palaeoloxodon antiquus. Le grand nombre de fossiles d’éléphant antique retrouvés à Terra Amata est dû à la proximité de grands marécages dans la plaine de Nice. Ce sont les plus jeunes individus qui étaient piégés et ramenés au campement.

Un musée interactif !

Afin de mieux comprendre la vie des premiers Niçois, le nouveau musée s’est doté d’outils et dispositifs multimédia permettant de voir des films.

Bonne visite !

Hominides.com remercie Bertrand Roussel, directeur des collections du Musée de Terra Amata, pour sa participation et son enthousiasme à la réalisation de cette page.

Sauf indication contraire, photographies communiquées par le Musée ou tirées de la Monographie de Terra Amata.